Il est l’un des plus de 8.000 habitants de cet Etat recueillis dans des centres d’hébergement après avoir dû abandonner leur domicile en raison des pluies diluviennes qui ont fait une quarantaine de morts et des dizaines de disparus.
« Beaucoup de gens ont perdu leur vie, alors je lève mes mains au ciel et je remercie Dieu d’avoir survécu. Les biens matériels, on va se débrouiller pour en récupérer avec un peu d’aide », confie à l’AFP ce chômeur, qui dit prier pour retrouver bientôt un nouveau logement.
« L’eau a continué a monter après mon départ, je n’ai rien pu sauver », soupire-t-il.
Au centre culturel Village des Anges, qui accueille une vingtaine de sinistrés, des bénévoles lui distribuent des vêtements et produits d’hygiène.
Couvertures, t-shirts, sous-vêtements, tongs, brosses à dents: les piles de dons s’amoncellent dans la pièce d’accueil et tout est trié avec soin.
« Prends plusieurs paires de chaussettes, car si elles se mouillent, tu n’arriveras pas à les faire sécher », lui dit un bénévole.
« Il y a plusieurs endroits comme celui-ci dans la ville pour accueillir des sinistrés, mais aussi pour recevoir les dons de citoyens qu’on distribue à ceux qui en ont besoin », indique Juliano Rocha, responsable des services sociaux de Gravatai.
– Peur de nouvelles inondations –
Le centre d’accueil Nouveaux Horizons, qui héberge habituellement des sans-abris à Gravatai, a également été mis à contribution.
Il a fallu improviser pour recevoir 51 sinistrés, en plus des dix pensionnaires réguliers.
« On a transformé la salle de réunion, le salon et le réfectoire en chambres. Il a fallu repenser tout l’espace pour faire face à cette situation, on a tout chamboulé en à peine trois heures », relate l’assistante sociale Fabiana Moura.
Près d’un lit superposé, Susete Pereira, 39 ans, prend une couverture rouge dans un sac de dons qu’on lui a remis à son arrivée. On y trouve aussi des vêtements, des serviettes hygiéniques et d’autres produits de première nécessité.
« J’ai essayé de soulever les meubles pour les préserver, mais je crois qu’au final j’ai tout perdu, c’est désespérant », déplore cette femme, le regard triste derrière ses lunettes roses.
« J’ai peur qu’il y ait d’autres inondations à l’avenir. Imaginez si on se relève à peine et tout recommence? »
L’Etat du Rio Grande do Sul a également été touché par des précipitations extrêmes l’an dernier, notamment en septembre, quand le passage d’un cyclone a fait plus de trente morts.
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