Bangladesh: des ministres de l’ancien régime devant la justice pour « massacres »

Une dizaine d’anciens ministres et responsables du régime bangladais déchu de Sheikh Hasina ont comparu lundi devant un tribunal de la capitale Dacca pour avoir « permis les massacres » lors de la répression meurtrière des émeutes de l’été dernier.

Lors d’une audience devant le tribunal pénal international (ICT) du Bangladesh, le procureur Mohammad Tajul Islam a annoncé que les onze ex-ministres, le juge et l’ex-secrétaire du gouvernement présentés étaient accusé d’avoir ordonné les violences contre les manifestations lancées au départ par les étudiants.

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« Ils sont poursuivis pour complicité d’avoir permis les massacres en participant à leur planification, en incitant à la violence, en ordonnant aux forces de l’ordre de tirer à vue et en s’opposant à ceux qui tentaient de prévenir un génocide », a-t-il détaillé.

Le tribunal a également formellement ordonné à l’ex-Première ministre de se présenter devant lui pour y répondre des accusations de « massacres, meurtres et crimes contre l’humanité ».

Elle fait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt international et d’une notice rouge auprès d’Interpol.

Sheikh Hasina s’est enfuie le 5 août dernier de son palais et s’est exilée en Inde, après plusieurs semaines de manifestations qui ont fait, selon un bilan encore provisoire au moins 700 morts.

Agée de 77 ans, elle a régné d’une main de fer sur le Bangladesh (1996-2001 puis 2009-2024), accusée d’avoir fait exécuter, enlever ou emprisonner de centaines d’adversaires politiques.

Le procureur Islam a indiqué à la presse à l’issue de l’audience que des enquêtes étaient toujours en cours sur les exactions attribuées au régime de Mme Hasina avant l’été.

« Des crimes ayant conduit à des meurtres de masse et au génocide se sont déroulés tout au long des seize dernières années », a-t-il souligné.

Il doit présenter un nouvel acte d’accusation au tribunal le 17 décembre prochain.

Arrivés au tribunal sous protection policière rapprochée, les accusés ont écouté la liste des charges retenues contre eux sans être interrogés.

Parmi eux figuraient l’ancien ministre du Commerce Kamal Ahmed Majumdar, son ex-collègue de la Loi Anisul Huq, l’ancien juge de la Cour suprême Shamsuddin Chowdhury Manik et l’ex-ministre des Affaires sociales Dipu Moni, la seule femme.

© Agence France-Presse

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