Les deux personnes grièvement blessées dans l’attaque au couteau à la gare centrale d’Amsterdam par un jeune Afghan sont des Américains, la police envisageant une piste terroriste.
« Les deux victimes sont des citoyens américains et nous sommes en contact avec elles et leurs familles », a déclaré samedi l’ambassadeur des Etats-Unis aux Pays-Bas, Pete Hoekstra, dans un communiqué, sans plus de détails sur leur identité.
La panique s’est emparée vendredi à la mi-journée de la gare quand vers 12H10 (10H10 GMT), un homme a poignardé deux personnes, avant d’être ensuite blessé par balles par la police, qui a précisé que les deux victimes étaient « grièvement blessées ».
L’agresseur, dont les jours ne sont pas en danger, a été identifié tard vendredi soir comme étant un Afghan de 19 ans avec un permis de résidence allemand.
Il est actuellement interrogé par la police à l’hôpital et les autorités néerlandaises ont indiqué travailler en étroite collaboration avec leurs homologues allemands pour obtenir des informations sur de possibles antécédents du suspect.
« Nous prenons sérieusement en compte la possibilité d’un motif terroriste », a déclaré vendredi soir à l’AFP un porte-parole de la police d’Amsterdam, Frans Zuiderhoek.
Samedi, un autre porte-parole de la police d’Amsterdam, Rob Van der Veen, a lui indiqué que la police n’excluait aucune piste. « L’enquête bat son plein et nous étudions toutes les possibilités », a-t-il déclaré.
L’ambassadeur américain a fait savoir que les Etats-Unis étaient prêts « à apporter l’aide nécessaire ». « Notre principale priorité restant la sécurité et le bien-être des citoyens américains dans le pays », a-t-il ajouté.
Cette attaque est survenue au lendemain d’un appel des talibans afghans à des attaques contre les troupes néerlandaises après la tentative de l’homme politique d’extrême droite Geert Wilders d’organiser un concours de caricatures du prophète Mahomet.
M. Wilders a depuis annulé le concours, qui a fortement irrité les musulmans et suscité des protestations au-delà des Pays-Bas, « afin d’éviter tout risque de victimes de la violence islamique », a-t-il dit.
« Grande panique »
Les témoins ont décrit des scènes de panique vendredi, entre coups de feu et évacuation d’urgence de milliers de passagers et touristes.
Un témoin a vu un jeune homme « s’écrouler » dans son échoppe de fleuriste, la main en sang.
« Peu après, j’ai entendu des coups de feu et j’ai compris qu’il s’était produit quelque chose de grave », a déclaré Richard Snelders à l’agence de presse néerlandaise ANP.
Un peu plus tard, il a dit avoir aperçu un autre homme allongé sur le sol près de là.
« La première chose qui vous vient à l’esprit, c’est que c’est un attentat terroriste. Après tout, vous êtes dans la gare centrale d’Amsterdam », a-t-il ajouté. « Il y avait une grande panique ».
La police, arrivée rapidement sur les lieux, a ordonné en anglais à un homme de « rester à terre » après lui avoir tiré dessus, selon le témoin. « Tout s’est passé très vite ».
Plusieurs attaques à l’arme blanche ont été perpétrées en Europe ces dernières années, mais les Pays-Bas, limitrophes ou proches de certains pays touchés (France, Belgique, Allemagne), avaient été jusqu’ici épargnés.
La dernière attaque en date a fait deux morts et un blessé grave le 23 août à Trappes dans la banlieue parisienne. Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avait revendiqué cette attaque mais les autorités françaises ont estimé que le caractère terroriste de l’attaque n’était pas confirmé à ce stade.
La gare se trouve dans le centre historique de la ville entouré de canaux.
Environ 250.000 personnes se rendent chaque jour dans cette gare très fréquentée de la capitale néerlandaise, selon les statistiques fournies par le guide de voyage Amsterdam.info.