Ils seront finalement trois athlètes à défendre les couleurs mauriciennes à Tokyo, après la première historique de Noemi Alphonse le mois dernier
Le président du MPC, Jean-Marie Malépa, parle de grande fierté pour le pays
Maurice sera finalement représentée par trois athlètes aux Jeux paralympiques de Tokyo (Japon), prévus du 24 aout au 5 septembre. Après la toute première qualification de Maurice, signée Noemi Alphonse (T54), le mois dernier, c’est au tour d’Anaïs Angéline (T37) et du Rodriguais Eddy Capdor (T20) de valider à leur tour, leurs billets, pour Tokyo. Un exploit pour le handisport mauricien qui a été, jusqu’à présent à ces Jeux, que sur invitation.
La bonne nouvelle est tombée jeudi, au Mauritius Paralymics Committee (MPC). Après Noemi alphonse au 100m fauteuil, c’est au tour d’une autre athlète, souffrant également d’une déficience physique, Anaïs Angéline, de se qualifier au saut en longueur. Eddy Capdor, souffrant, lui, d’une déficience intellectuelle, s’est aussi qualifié à la longueur. Pour Anaïs Angéline, l’attente a été longue et stressante. « J’ai attendu un mois et demi en priant que je sois retenue pour ces Jeux. C’est désormais chose faite et je suis très contente et soulagée », déclare-t-elle.
Ce qui l’a réjouit encore plus, c’est que les sept ans d’efforts et de sacrifices ont fini par porter leurs fruits. « Je ne pensais pas aux Jeux paralympiques lorsque j’ai commencé, il y a sept ans. Ce n’est qu’au fil du temps que c’est devenu un objectif. Je remercie mon entraîneur, Jean-Marie Bhugeerathee, qui a toujours cru en moi. Il m’a poussé à donner le meilleur de moi-même. L’objectif est de continuer à travailler sérieusement pour décrocher une place en finale. Ce qui serait déjà quelque chose de grand. La cerise sur le gâteau serait, bien évidemment, une place sur le podium », souligne-t-elle. Anaïs Angéline a remercié ses parents, ses amis et camarades d’entraînement, sa fédération et la présidente Hewlett Nelson en particulier, le MPC, son sponsor, Quality Beverages Limited, le ministère des Sports, Horizon Paris 2024 et tous ceux qui l’ont aidé à atteindre cet objectif.
7 ans d’efforts et de sacrifices
Pour son entraîneur, Jean-Marie Bhugeerathee, la qualification d’Anaïs Angéline ne peut que faire plaisir, en prenant en compte le gros travail entrepris, au cours de ces sept dernières années. « Je ne trouve pas les mots pour qualifier ce nouvel exploit. Je dirai tout simplement que le travail a fini par payer. Nous y avons toujours cru. Je félicite tous mes athlètes et je dis merci aussi à ceux qui nous ont toujours soutenu », fait-il ressortir.
Jean-Marie Bhugeerathee explique que la route a été certes très longue, « mais elle valait la peine d’être entamée. Noemi et Anaïs font partie des premiers athlètes que j’ai entraîné. Donc, je ne peux qu’être pleinement satisfait. Deux qualifiées pour les Jeux paralympiques, c’est énorme. » Il ajoute que la qualification d’Anaïs Angéline était espérée, mais que seul, cet exploit n’aurait pas été possible.
Il salue aussi la collaboration de Nicolas Angéline, père d’Anaïs et lui-même un ancien sauteur. « Nicolas m’a été d’un grand support. Merci à lui et à toute mon équipe technique. Ce qui est encore plus important, c’est qu’il est mieux placé que moi, pour offrir à Anaïs, ce soutien psychologique et familial, si important », dit-il. Selon lui, Anaïs Angéline reste une fille déterminée et bosseuse et mérite amplement sa qualification à ces Jeux. Hormis le saut en longueur (record national 4m43), elle participera aussi au 100m et 200m, étant donné qu’elle a également réalisé le Minimum Entry Standard, dans ces deux épreuves.
Travail d’équipe
Le troisième et dernier qualifié à ces Jeux n’est autre qu’Eddy Capdor, originaire de Baie du Nord à Rodrigues et médaillé d’or au 100m (11:80) lors des Jeux des Iles de l’océan Indien de 2019, à Maurice. Il a validé son billet pour Tokyo au saut en longueur, avec notamment une performance de 6m58, constituant ainsi un Minimum Entry Standard. Une grande première pour l’île Rodrigues après le titre de champion du monde juniors de Brigilla Clair en 2019, au lancer du poids. « J’ai toujours cru en la qualification d’Eddy. Il est désormais qualifié et nous sommes très content pour lui, sa famille et toute l’île Rodrigues », indique Jean-Marie Malépa, président du MPC.
Il ajoute que ces deux nouvelles qualifications ne peuvent que faire davantage honneur au pays et reposent sur un gros travail d’équipe. « Nos athlètes continuent à créer l’histoire et nous en sommes tous très fiers. Je les félicite, aussi bien que tous ceux qui nous ont soutenu, dont le ministère des Sports, Horizon Paris 2024, tous les entraîneurs, dont Jean-Marie Bhugeerathee et Fabrice Ramsamy (Rodrigues), les fédérations concernées, les membres du MPC, le comité régional de Rodrigues et la Commission de la Jeunesse et des Sports », souligne-t-il.
En revanche, Jean-Marie Malépa se dit triste que Brandy Perrine (handicap physique, catégorie T54), qui avait pourtant réalisé le Minimum Entry Standard au 100m et 400m fauteuil, n’a pu se qualifier. « Brandy a fait de gros efforts, mais cela n’a pas passé. C’est vraiment dommage. Je pense aussi à Anndora Asaun (déficience visuelle) qui, en dépit de ses bonnes performances, ne s’est pas qualifiée. Roberto Michel (handicap physique) avait de bonnes chances également. Sauf qu’il a changé de catégorie (T34 à T54). La transition prendra un peu de temps, mais nous demeurons confiants en ses chances pour 2024, d’autant qu’il est encore très jeune », dit-il.
D’autre part, Jean-Marie Malépa a salué la qualification des trois athlètes et a rendu hommage au gros travail entrepris par Jean-Marie Bhugeerathee, depuis sept ans. Il se dit convaincu que le handisport continuera à progresser par rapport aux projets qui seront développés, par le MPC et ses partenaires. D’ailleurs, dit-il, Maurice se positionne déjà comme pays organisateur des Championnats du monde juniors de para-athlétisme de 2023. « C’est un signe que le handisport se porte bien. Au niveau du MPC, on continue le bon travail entamé, depuis notre élection en août 2021. L’objectif est de continuer à mettre l’athlète au centre de nos priorités », conclut-il.