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Saisie de 47,25kg de « Cannabis resin » et de 700 grammes de « synthetic cannabinoids » : La version des faits de Bruneau Laurette à la BRC hier

À partir de cette semaine, des développements et rebondissements sont annoncés dans le sillage de l’opération Petit-Verger avec la saisie de 46,25 kilos de cannabis resin et 700 grammes de synthetic cannabinoids.

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C’était lors d’une perquisition de la PHQ Special Striking Team, menée par l’assistant-surintendant de police Ashik Jagai, au domicile loué par Bruneau Laurette, âgé de 48 ans, à Petit-Verger, Saint-Pierre, dans la journée de vendredi. Sur ce, l’activiste politique, qui avait encore dénoncé lors d’un rassemblement le samedi précédent devant l’Hôtel du Gouvernement un présumé trafic de stupéfiants avec en toile de fond le naufrage du MV Wakashio du samedi 25 juillet 2020 à Pointe-d’Esny, a été appréhendé et inculpé sous quatre charges provisoires de trafic de drogue sous les dispositions de la Dangerous Drugs Act et de possession illégale d’armes à feu devant la Bail and Remand Court. Il a été reconduit en cellule policière le temps que les limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) n’entament son interrogatoire under warning et under camera. Son fils, Jean Luca Rayan Laurette, âgé de 23 ans, qui se trouvait sur les lieux lors de la descente de la PHQ Special Striking Team, a aussi été arrêté et inculpé dans ce qui est présenté comme un high profile drugs probe.

Dans l’immédiat, les responsables des Police Headquarters, qui assurent un monitoring serré de l’évolution de cette affaire, ont pris la décision d’attendre les conclusions des premières analyses confiées au Forensic Science Laboratory (FSL) sur les exhibits versés dans le dossier à charge avant d’initier les séances d’interrogatoire et autres confrontations avec des éléments de l’enquête. Ainsi, très probablement, les premières séances de questioning ne seront enclenchées qu’au cours des prochains jours. C’est du moins ce que laissaient entendre, hier, des sources autorisées aux Casernes centrales.

Dans ce scénario, les hommes de loi dont les services ont été retenus pour assurer la défense de Bruneau Laurette et de son fils, entre autres, Mes Shakeel Mohamed, Neelkanth Dulloo et Anoup Goodarry, ont préféré ne pas se précipiter pour loger de bail motion devant les instances compétentes en faveur de leurs clients. Toutefois, lors de sa comparution devant la Bail and Remand Court hier pour les procédures d’inculpation en attendant une nouvelle comparution demain devant le tribunal de Moka, Bruneau Laurette a donné se version des faits du déroulement de la perquisition à son domicile vendredi.

Avant d’intervenir du box des accusés, Bruneau Laurette avait sollicité la permission de la magistrate Pamela Veerabadren pour faire une déclaration on record. Ainsi, il avance « mo ti ena linformasoon pou ena desant Special Striking Team (SST) kot mwa. 48 er avan mo ti gagn enn video Tik-Tok avek bann exhibit ki’nn saisi. Video-la lor mo portab ». Il est revenu sur les circonstances de son arrestation en disant qu’il dormait en début d’après-midi vendredi quand il a entendu du bruit. « Mo tan enn tapaz. Kouma mo sorti dan lasam mo trouv de polisie ek enn trwaziem rantre. Zot dir mwa : Pa bouze. Mo dir zot ena mo zanfan dan lasam, kot zot pe ale ? » dit-il.

Bruneau Laurette ajoute qu’à ce moment précis, un policier lui a montré un mandat de perquisition. Plus loin, il a ajouté en cour qu’un policier portant un gant noir aurait frotté son visage et ses vêtements avec une substance avant de lui lancer : « Ala ADN. » Il a aussi confirmé avoir eu une prise de bec avec l’ASP Ashik Jagai, responsable de la PHQ Special Striking Team, lors de la perquisition.

Fort déploiement policier en cour
Il a allégué que le haut gradé lui aurait dit : « Get mo figir, mo mem Jagai. Mo’nn vinn pou twa parski mo fou mwa. To koz bann koze ki pa bizin koze. » Il poursuit en indiquant que le haut gradé avait en main une arme blanche (Ranger Knife) et une batte de baseball. Au sujet de la voiture immatriculée JR 12, il déclare qu’une femme policière lui avait demandé d’inspecter le véhicule. « Mo’nn refiz pran lakle akoz li pa ti dan plas ki li ti ete avan », a t-il avoué en cour. Et en sortant de la maison, il avance que quelqu’un avait ouvert le coffre. « Zot tir trwa sak plastik zot montre mwa. Mo dir mo gete ki ena ladan. Zot dir mwa hasis sa. Zot lev parsel-la zot montre mwa », a-t-il encore déclaré du box.

À la lumière de la teneur de cette déclaration, Me Shakeel Mohamed a demandé à la cour de s’assurer que les membres de la PHQ Special Striking Team n’aient pas accès aux pièces à conviction. L’inspecteur Ramjeetun, de la Major Crime Investigation Team (MCIT), a confirmé que son équipe a pris le dossier en main pour les besoins d’enquête à partir de 18h45 vendredi. Auparavant, Me Mohamed avait demandé au policier s’il était au courant si le déroulement de la perquisition avait été filmé et si les colis de drogue saisis chez Bruneau Laurette sont les mêmes que ceux découverts le 2 mai 2021 dans l’affaire Gurroby et enterrés dans un terrain vague à Pointe-aux-Cannoniers.

L’inspecteur Ramjeetun a expliqué à la cour qu’il n’était pas en mesure de se prononcer sur ces deux items, car non seulement le case file ne lui a été remis qu’en fin d’après-midi vendredi et que c’est pas son équipe qui mène l’enquête sur la saisie de Pointe-aux-Cannoniers. Néanmoins, il s’est engagé à chercher des informations en vue d’éclairer la cour sur ce qui semble être que toute ressemblance ne serait que fortuite.

Dans un autre ordre d’idées, Me Mohamed s’est plaint du déploiement outrancier des membres de la force policière en cour hier pour cette séance de la Bail and Remand Court. « Il y a plus de 29 policiers dans la salle d’audience, dont 14 sont en possession d’armes à feu. J’objecte fortement de travailler dans cet environnent. This is a Court of Law », a-t-il déclaré. Il a aussi évoqué le risque d’un drame en cour avec la présence des armes à feu, alors que des éléments du Groupement d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM), armés de mitraillettes, étaient postés aux quatre coins de la salle d’audience. La magistrate Veerabadren a sommé le DCP Bheekun de réduire l’effectif de la police avec certains policiers devant évacuer la salle séance tenante.

Rebondissements
La police a objecté à la remise en liberté conditionnelle de Bruneau Laurette en évoquant des risques de récidive, d’interférence avec des témoins et qu’il pourrait quitter le pays clandestinement. Sous la charge de possession of firearms, la police avance les mêmes raisons. Ainsi, l’activiste a été reconduit en détention préventive jusqu’à demain, où il sera présenté au tribunal de Moka. Outre Shakeel Mohamed, il a retenu les services de Neelkanth Dulloo et Anoup Goodarry.

Entre-temps, une accusation provisoire de trafic de drogue a été logée contre son fils Rayan Laurette. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle en invoquant les mêmes raisons que pour son père. Son avocat, Me Sanjeev Teeluckdharry, a demandé en cour qu’il puisse rencontrer son client librement suite à l’incident survenu aux Casernes centrales vendredi où la PHQ Special Striking Team l’avait sommé de quitter les lieux. L’inspecteur Ramjeetun a pris l’engagement de respecter ce droit. Rayan Laurette est aussi défendu par Mes Akil Bissessur et José Moirt.

Outre Me Teeluckdharry, Me Rama Valayden se retrouve dans la même situation avec des objections de la police qu’il soit mêlé de près ou de loin au déroulement de l’enquête. D’ailleurs, l’ASP Jagai avait déclaré à qui voulait l’entendre dans l’enceinte des Casernes centrales, vendredi après-midi, que les enquêteurs devaient consigner un statement dans cette affaire de Me Teeluckdharry. Ayant eu vent de l’intention de la police d’enregistrer un witness statement de lui, Me Valayden a pris contact dès vendredi avec un haut gradé de la police, qui a confirmé le fait.

« Toutefois, même si je me suis mis à la disposition de la police pour cette procédure à être complétée dans les meilleurs délais, on m’a fait comprendre qu’il me faudra attendre. On peut se demander si c’est une nouvelle tactique pour garder certains avocats à distance. L’on est droit de se le demander au vu de ce à quoi l’on assiste depuis quelque temps », a ajouté Me Valayden. La police allègue que Mes Teeluckdharry et Valayden auraient fait comprendre à Bruneau Laurette que « pa trakase, pou devir sa zafer-la lor la polis ».
Une enquête à rebondissements qui n’en est qu’à ses débuts…
PETIT VERGER
Une saisie de 45 kg de haschich après une opération « met trampe »

La saisie de 45 kg de haschich à Petit-Verger, St-Pierre, par la PHQ Special Striking Team est le fruit de plusieurs jours de surveillance. En se basant sur des indications, les policiers ont « met tranpe » non loin de la maison louée par Bruneau Laurette. Les officiers se relayaient jour et nuit depuis lundi dernier et vendredi, ils sont passés à l’offensive.
La police a donné l’assaut après avoir vu la voiture BMW JR 12 entrant dans une allée menant vers cette maison. Si l’activiste avance qu’il dormait quand les policiers sont entrés, l’équipe de l’ASP Jagai affirme le contraire en soutenant que le suspect marchait dans sa maison où il a été appréhendé.

Ainsi, les policiers auraient fouillé le coffre de sa voiture en sa présence, où ils ont retiré trois sacs contenant du haschich et une certaine quantité de drogue synthétique. Les officiers portaient des gants pour les besoins de cet exercice. Entre-temps, d’autres policiers procédaient à la perquisition dans la maison en présence de Rayan Laurette et ils ont mis la main sur deux armes à feu et six balles sous un matelas, et des billets de banque totalisant un peu plus de Rs 75 000.

Outre la drogue, il y avait d’autres objets dans la voiture. Ainsi, la PHQ Special Striking Team a placé Bruneau Laurette dans la BMW par mesure de précaution pour éviter toute allégation de manipulation du véhicule pendant le trajet, tandis que Rayan Laurette a lui pris place dans un véhicule de police. Le cortège d’environ huit véhicules de police est arrivé aux Casernes centrales vers 15 heures. Bruneau Laurette a été conduit dans les locaux de la PHQ Special Striking Team.

Entre-temps, la voiture a été fouillée en présence de son fils et divers objets non incriminants ont été retirés, comme des masques et des vêtements, entre autres. Chaque objet a été recensé et inscrit dans le dossier. Cette longue procédure a pris fin après 21h30. Si dans un premier temps la police avait évalué la drogue à environ Rs 125 millions, ce chiffre a été revu à la hausse à environ Rs 230 M à la fin de l’exercice. Bruneau Laurette et son fils sont eux placés en détention, alors que leur interrogatoire n’a pas encore débuté.

En début d’après-midi hier, la MCIT a conduit Bruneau Laurette dans cette maison de location à Petit-Verger pour un exercice de reconstitution des faits. La police avance qu’il a fait des allégations de drogue plantée et qu’il doit montrer ses faits et mouvements du vendredi 4 novembre. Ceux-ci seront comparés aux statements que devront donner des éléments de la PHQ Special Striking Team qui ont participé à l’opération de perquisition en fin de semaine dernière.

La BMW JR 12 enregistrée au nom d’un accusé d’une affaire de drogue
Les premières indications ayant filtré durant les premières 24 heures de cette enquête à haute tension portent sur la BMW JR 12 de couleur noire au cours de l’opération de la saisie de drogue au domicile de l’activiste Bruneau Laurette. Cette grosse cylindrée serait enregistrée au nom d’un accusé pour délit de drogue qui serait actuellement en liberté conditionnelle.

Les dessous de la présence de cette voiture dans laquelle la grosse quantité de haschich a été retrouvée intéresseraient la PHQ Special Striking Team aussi bien que l’équipe de la Major Crime Investigating Team. Pour cause, la berline est au nom d’un dénommé Joany Barnet Raymond, d’où la plaque personnalisée JR. Ce dernier avait arrêté par la Brigade antidrogue (ADSU) en août de l’année dernière.

Cet habitant de Résidence La Ferme à Bambous est sous le coup d’une accusation provisoire de drug dealing après son arrestation à Flic-en-Flac et avait dû s’acquitter d’une caution pour se retrouver en liberté provisoire. À hier après-midi, du côté des Casernes centrales, l’on n’écartait pas la possibilité que Joany Barnet Raymond soit sujet à une interpellation pour donner des détails au sujet de l’utilisation de cette BMW par Bruneau Laurette.

L’on devrait tirer au clair qui avait l’habitude de circuler à bord de cette voiture durant ces derniers jours, soit depuis que les mouvements de Bruneau Laurette avaient été dans le viseur de la PHQ Special Striking Team. D’autant que Bruneau Laurette avait pour habitude de changer de voitures dans lesquelles il circulait depuis quelque temps, affirme-t-on dans les milieux de l’enquête.

4 charges retenues contre Laurette et son fils Jean Luca Ryan
Bruneau Laurette et son fils Jean Luca Ryan font désormais face à quatre charges provisoires à l’issue de leur comparution devant la Week-End Court hier. Ils sont sous le coup de charges de possession de 46,25 kilos de résine de cannabis. Ces grosses quantités de drogue, dont la valeur marchande est estimée à Rs 230millions, avaient été retrouvées dans trois sacs noirs en plastique. Ils sont aussi poursuivis provisoirement pour possession de 700 grammes de cannabis synthétique. La valeur de cette drogue serait de Rs 3,5 millions. Une charge provisoire de Money Laundering a également été logée contre eux pour la somme d’argent retrouvée chez eux, l’argent étant soupçonné d’être des recettes provenant du trafic de drogue. Père et fils auront aussi à répondre d’une charge de possession d’armes à feu avec notamment le revolver et le fusil improvisé aussi bien que les six cartouches 12 et 16.

Me Shakeel Mohamed :
« Bruneau Laurette est très confiant »
« Mon client a souligné qu’il est innocent et que cela (la drogue) a été planté chez lui. 48 heures avant, il savait qu’une perquisition allait se dérouler chez lui et son arrestation. Je laisse à la population de tirer ses conclusions. Bruneau Laurette est très confiant pour la simple raison qu’il est innocent.
« En voyant certains commentaires sur les réseaux sociaux, je demande à la police de veiller que ce cas ne soit pas utilisé à des fins politiques ou pour diviser la population. Il y a certains commentaires teintés de méchanceté et c’est inacceptable pour une île Maurice de 2022. D’ailleurs, je suis un avocat dans cette affaire et je ne mélange pas la politique en faisant mon travail. »
Me Sanjeev Teeluckdharry :
« Il faut une réforme dans la police »
« Il fait venir de l’avant avec une réforme dans la police. Si les politiciens veulent toujours weaponise le CCID ou la Striking Team, nous les avocats répondrons présents. En ce qui concerne l’attitude de l’ASP Jagai envers moi, je lui demande de venir prendre mon statement s’il y a quelque chose contre moi. Je n’ai pas peur de la Striking Team. La majorité des policiers font un travail remarquable, mais à cette minorité ki fer mazik, il y aura des comptes à rendre en cour. »

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