Pollution sonore : Il se balade avec son haut-parleur et ça agace le voisinage

L’on parle beaucoup d’indiscipline ces derniers temps, notamment chez les jeunes, mais les adultes sont-ils meilleurs ? Nos journaux regorgent d’articles de citoyens excédés par les cas de pollution sonore… Motocyclettes ou voitures à pot d’échappement modifié, voisins incommodants ou encore fêtards bruyants. Cette semaine, c’est une habitante de Trou-aux-Biches qui a décidé de nous raconter son calvaire. Lui et son époux doivent supporter depuis des mois un drôle « d’entrepreneur » qui a décidé de camper devant leur maison. Ce dernier propose de la musique « ambulante » de son kayak aux touristes. Une activité sans doute très divertissante pour ces derniers, mais très agaçant pour le voisinage.
« Nous n’en pouvons plus de cette situation », nous confie R. En effet, depuis près de six mois, elle est son époux, tous les deux septuagénaires, doivent supporter la musique d’un certain monsieur qui détient un commerce des plus surprenants. « Il s’installe devant, sur la plage, tous les après-midi avec son haut-parleur qu’il transporte sur une sorte de petit kayak et accoste les touristes qui le paient pour jouer de la musique fort, très fort », dit-elle. Si au départ cela ne dérangeait pas le couple qui prenait son mal en patience, à la longue, la situation est devenue insupportable. « Même avec les fenêtres fermées, on entend le bruit et on ne peut pas dormir. » Le voisinage est excédé et surtout fatigué de par le manque de sommeil qu’entraînent ces sessions de musique particulières…
R. nous explique avoir contacté plusieurs fois les autorités qui, malgré leur bonne volonté, n’ont pu résoudre leur problème. « J’ai contacté la police de Trou-aux-Biches, puis les garde-cotes et ensuite le ministère de l’Environnement, mais rien n’a pu être fait », dit-elle. « Nous ne savons plus à quel saint nous vouer et nous n’arrivons plus à vivre normalement, d’autant que nous n’osons par parler au monsieur après une première tentative assez effrayante », confie-t-elle. « Nous sommes un couple âgé et nous ne voulons pas avoir de problème avec qui ce que soit, nous voulons juste pouvoir profiter de nos journées dans le calme. Qu’il y ait de la musique, ce n’est pas un problème, mais aussi fort que ça, ce n’est pas correct… »
La loi sanctionne les nuisances sonores
Contacté par Week-End, le ministère de l’Environnement affirme que de tels cas sont traités le plus vite possible. « Si toutefois les policiers ne sont pas disponibles ce jour-là, nous enregistrons le cas et nous traitons le cas par la suite. Nous demandons donc aux citoyens de nous appeler peu importe le cas sur le 210 51 51/52 52 », nous explique la Police de l’Environnement. Dans le même sillage, durant la semaine, Eliézer François a écrit une lettre ouverte adressant le problème de pollution sonore à Pereybère et qui a été publiée dans Le Mauricien.
« Cela fait presque cinq ans que j’ai écrit le texte qui suit pour protester contre la pollution sonore à travers le pays. Pourtant, il existe une loi votée au Parlement pour combattre ce fléau. » S’il parle beaucoup de la sécurité et de l’indiscipline routières, il tire la sonnette d’alarme sur la situation à Pereybère. « À tout ce bazar est venue s’ajouter une sonorisation ambulante avec une musique tonitruante qui dérange tout le monde. Même les postes de police ne sont pas respectés. La section de la route entre la plage de Pereybère et la plage de Bain-Boeuf est devenue un ENFER pour les habitants de la localité et les touristes. » Il explique aussi que malgré les innombrables plaintes des habitants, rien n’a été fait pour sanctionner les coupables.
En outre, dans une déclaration à Week-End durant les fêtes de fin d’année, l’inspecteur Vishwanaden Amasay, de la Police de l’Environnement, rappelait que la loi sanctionne les nuisances sonores. « Nous ne sommes pas là pour punir la population. D’ailleurs, nous faisons de la sensibilisation auprès des habitants afin de leur faire prendre conscience de la gêne occasionnée, mais aussi les informer sur la loi. Nous agissons si les bruits persistent malgré cette première tentative. Les officiers prennent ce problème très au sérieux (…) Avec les amendements apportés à la loi, la Police de l’Environnement peut prendre des actions immédiatement et appliquer des fixed penalty notices. »
En effet, il est bon de rappeler que les Environment Protection (Control of noise) Regulations 2022 prévoient que toute personne qui fait ou fait faire du bruit à partir d’un véhicule, d’un bâtiment ou d’un local sera passible d’une amende fixe de Rs 10 000. Lorsque la personne qui fait ou fait faire du bruit à partir d’un bâtiment ou d’un local ne peut être déterminée au moment des faits, le propriétaire sera présumé avoir fait ou fait faire le bruit et sera tenu de payer une pénalité fixe de Rs 10 000. Par ailleurs, toute personne qui ne paie pas l’amende fixe de Rs 10 000 dans le délai prescrit est passible, en cas de condamnation, d’une amende d’au moins trois fois le montant de l’amende fixe.
À bon entendeur…

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