Le Stable Manager ainsi que le Racing Administrative du MTC, Amar Sewdyal et John Smith, interrogés, hier, autorisés à partir à ce stade
Nitesh Gurroby cite le nom du père d’un Top Gun politique du gouvernement lors de son interrogatoire
L’independent Commission Against Corruption, qui enquête sur le volet de Money Laundering de l’opération Super Cargo avec la saisie de Rs 3,7 milliards de drogue le 2 mai dernier, explore la connexion du clan Gurroby avevc le monde hippique et la politique. Ainsi, le Stable Manager Amar Sewdyal et John Smith, Racing Administrative du Mauritius Turf Club, ont été interrogés hier au sujet de l’acquisition des parts des frères Gurroby sur les coursiers Carlton Heights, Wendylle et Shadowing. Ils ont été autorisés à partir à ce stade. Nitesh Gurroby détient en effet 10% de parts sur les deux premiers, alors que son frère, Ritesh, est copropriétaire à 10% de Shadowing, qui a déjà remporté une course au Champ-de-Mars lors de la première journée cette saison, alors qu’il était piloté par Rye Joorawon.
L’équipe de Navin Beekarry a souhaité savoir comment les deux frères avaient pu acquérir des parts sur des chevaux et si un exercice de Due Diligence avait été mené pour établir la provenance de leurs fonds. Amar Sewdyal avait expliqué à travers un communiqué que le Mauritius Turf Club leur avait fourni un Owners’ Badge. Ritesh Gurroby avait fait un virement bancaire de Rs 175 000 en septembre 2020 pour l’acquisition de sa part, alors que Nitesh Gurroby avait suivi la même procédure, déboursant un total de Rs 200 000 pour deux chevaux.
Amar Sewdyal a aussi fait l’objet d’une audition quant à sa relation avec les deux frères, qu’il a qualifiée de « purement professionnelle ». Et d’ajouter qu’il n’entretient aucun lien avec eux en dehors de la sphère du Champ de Mars. Entre autres documents et pièces justificatives, le Stable Manager a soumis une copie d’un Bank Statement faisant état des virements de Ritesh et Nitesh Gurroby pour leurs parts dans les trois chevaux acquis. De son côté, John Smith a, expliqué que le MTC a suivi les procédures, comme il se doit de le faire avant d’accepter un propriétaire. Néanmoins, il a fait état des « limitations » du MTC pour mener des enquêtes approfondies sur des personnes souhaitant devenir propriétaires de chevaux de course.
L’ICAC a déjà obtenu un Attachment Order sur les trois chevaux susmentionnés. Ces coursiers ne peuvent donc désormais plus être vendus ni même voir leurs parts transférées sans l’aval de la Cour. Néanmoins, pour la première journée de course hippique cette année, le nom de Ritesh Gurroby ne figurait plus sur la liste des propriétaires, et les enquêteurs veulent en connaître les raisons.
Par ailleurs, Nitesh Gurroby a aussi été interrogé par l’ICAC durant la semaine écoulée. Les enquêteurs voulaient en effet savoir quelles étaient ses sources de financement pour l’acquisition de ses biens portant sur des terrains, véhicules et chevaux. Le suspect a cité le nom du père d’un VVIP de l’Hôtel du Gouvernement dans sa version, expliquant qu’il entretenait de bonnes relations avec ce dernier. Et d’ajouter que tous deux se rencontrent « assez souvent » au Champ-de-Mars et qu’ils sont tous deux aussi copropriétaires de chevaux à l’écurie Amar Sewdyal. De plus, les deux hommes seraient autrefois déjà partis pêcher ensemble sur un des bateaux appartenant à la famille Gurroby.
Les enquêteurs ont cependant demandé à Nitesh Gurroby de se contenter d’expliquer ses sources de financement, mais celui-ci a insisté sur sa volonté de faire ressortir dans sa déposition sa relation avec ce proche parent de cette VVIP polotique. Le suspect a ensuite confirmé être directeur de compagnie, avant d’ajouter qu’il doit sa réussite au soutien financier de l’État.
Il a ainsi rappelé que la compagnie Babul and Sons Fishing Ltd a reçu plus de Rs 10 millions entre 2013 et 2018 du SME Equity Fund pour financer l’achat de bateaux et d’une usine comprenant des chambres froides afin d’y stocker des fruits de mer. Nitesh Gurroby avance que c’est grâce à cette aide de l’État que l’entreprise a pu prospérer au fil des années. Il n’est cependant pas rentré dans les détails financiers de sa compagnie à ce stade.