Mort Suspecte de Pravin Kanakiah  D’autres zones d’ombre…

La veuve de Pravin Kanakiah conteste la déclaration que lui attribue la police malgré sa signature Reshmee Appadoo Kanakiah révèle “enn gran madam ti telefonn li lavey so lamor”

L’enquête judiciaire concernant le décès de Pravin Kanakiah, retrouvé mort dans des circonstances troublantes à Gris-Gris le 11 décembre 2020, continue de révéler des éléments préoccupants. Ce vendredi, sa veuve, Reshmee Appadoo Kanakiah, a été entendue devant la magistrate Ameerah Dhunoo. Entre déclarations contestées et nouvelles révélations, l’audience a mis en lumière des zones d’ombre sur les circonstances de cette tragédie.

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Interrogée par Me Damodar Bissessur, représentant du bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Reshmee Appadoo Kanakiah a remis en question une déclaration qu’elle aurait consignée à la police le jour de la découverte du corps. Bien qu’elle ait reconnu sa signature, elle a catégoriquement nié avoir déclaré que son époux s’était suicidé à cause de pressions liées à son travail. « Zame mo’nn dir sa ! » a-t-elle rétorqué, tout en expliquant que, dans son état de choc après avoir identifié le corps, elle ne se souvenait pas précisément de ce qui avait été écrit par l’officier de police.

Appel mystérieux et soupçons de malversations
Lors de l’audience, Reshmee Appadoo Kanakiah a évoqué un détail troublant : son mari aurait reçu un appel d’une personne décrite comme une « gran madam » la veille de sa disparition. Si Pravin Kanakiah a évité d’aborder le contenu de cette conversation, il aurait exprimé à son épouse son malaise croissant face à des malversations liées à l’achat de masques dans son service. Ces pressions, combinées à une double affectation entre le Head Office et Réduit, auraient rendu son travail particulièrement éprouvant.

Les échanges avec Me Valayden
Reshmee Appadoo Kanakiah a également expliqué pourquoi certains éléments, comme cet appel, n’avaient pas été mentionnés plus tôt dans ses dépositions à la police. Selon ses dires, elle en avait discuté avec son avocat, Me Rama Valayden, qui lui avait conseillé la prudence en raison de ses inquiétudes quant à la manière dont la police pourrait traiter son témoignage. « Me Valayden m’a dit d’être vigilante. Avec ce que j’ai vu dans l’affaire Kistnen et la manière dont certains dossiers sont dissimulés, je me suis retenue. J’ai un bébé, et je suis encore jeune. J’ai préféré attendre avant de tout révéler », a-t-elle confié, tout en dressant le parallèle avec le meurtre de l’agent politique Soopramanien Kistnen.

Intimidations policières
Lors de son témoignage, la veuve a dénoncé des intimidations de la part de la police. Elle a relaté que sa demande de contre-autopsie avait initialement été refusée par un officier. De plus, elle aurait été emmenée dans un véhicule de police sous prétexte de « prendre l’air », avant de demander avec insistance à être ramenée à la morgue. Ces incidents ont été signalés à la Major Crime Investigation Team (MCIT) ainsi qu’au poste de police de Plaine Magnien. Alors que l’enquête judiciaire se poursuit, les révélations de Reshmee Appadoo Kanakiah apportent une dimension nouvelle à une affaire déjà complexe. Le témoignage de la veuve de Pravin Kanakiah se poursuivra lors de la prochaine audience, prévue demain 27 janvier. Cela pourrait permettre d’éclaircir les zones d’ombre entourant ce décès suspect.

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