Le Central CID n’a pas interrogé Bernard Maigrot, hier, alors qu’il était convoqué aux Casernes centrales pour un “further statement” sur le meurtre de Vanessa Lagesse. L’avocat Gavin Glover s’est présenté seul aux Casernes centrales le matin pour dire qu’il ne serait pas disponible car il avait des affaires en cour. Il a demandé un renvoi de cet exercice, qui a été agréé par le DCP Heman Jangi. Une nouvelle date sera arrêtée bientôt pour cet interrogatoire.
L’homme d’affaires compte demander aux enquêteurs pour quelle raison la police a besoin de lui avant tout déplacement aux Casernes centrales. La police, sur la demande du Directeur des poursuites publique, souhaite confronter Bernard Maigrot aux conclusions d’un rapport du laboratoire médico-légal de Bordeaux qui a décelé son ADN sur une corde et un vêtement au domicile de la victime à Bain-Boeuf. C’est une “special cell” au CCID qui doit confronter le principal intéressé à ces éléments.
Ce développement a eu lieu grâce au déplacement d’une équipe française à Maurice, dirigée par le commandant Philippe Bishop et du capitaine Nicolas Pajani en 2008. Ils devaient enquêter sur des affaires non résolues dont celle du meurtre de Vanessa Lagesse. Les enquêteurs avaient alors demandé que certaines pièces à conviction soient envoyées au laboratoire de Bordeaux où des techniques ADN dernier cri sont disponibles. C’est un an après que ces objets avaient été envoyés en France et les résultats connus plus tard.
Entre-temps, Bernard Maigrot a fait face à un deuxième procès lorsque le parquet a voulu le confronter à ces nouveaux éléments scientifiques en cour d’assises. Me Gavin Glover a protesté, soulignant que son client n’a jamais été confronté à cet indice par la police. Le DPP a alors réclamé l’arrêt des procédures le 9 février. Il a ensuite demandé à la police d’ouvrir une nouvelle fois le dossier en interrogeant l’homme d’affaires sur ces « preuves » scientifique.
Pour rappel, c’est dans la nuit du 9 mars 2001 que la styliste Vanessa Lagesse a été tuée dans son bungalow à Bain-Boeuf. L’autopsie avait conclu que son assassin l’avait cognée contre un mur et qu’elle avait eu la nuque brisée. Puis, elle avait été traînée au sol avec une corde à linge pour être placée dans sa baignoire. C’est dans cette position que la police l’a retrouvée. Un vêtement avait été utilisé pour essuyer les traces de sang à l’intérieur.
La Major Crime Investigation Team avait arrêté Bernard Maigrot qui entretenait une liaison avec la victime. Il avait fait des aveux avant de se rétracter en soutenant qu’il avait été brutalisé.
Selon l’homme d’affaires, il n’était pas chez son ex-amante au moment du meurtre et il dînait avec des proches. Il a ajouté que trois jours avant la mort de Vanessa Lagesse, il lui avait rendu visite et qu’ils ont eu des rapports intimes. Il s’était douché sur place avant de repartir.