Vidianand Beekharry, âgé de 28 ans, également connu sous le sobriquet de Moonee, est revenu en détails sur les circonstances du meurtre de sa concubine, Dixitha Veerapen de 24 ans, lundi soir à Bambous. Le bourreau explique ainsi qu’il l’avait soupçonné d’infidélité et qu’elle communiquait avec d’autres Friends masculins à travers les réseaux sociaux. Il a cependant refusé d’admettre qu’il agressait fréquemment la victime, expliquant l’avoir juste fait « enn de fwa ».
La police a appris que Monee et Dixitha Veerapen se connaissaient depuis environ sept ans. À plusieurs reprises, tous deux s’étaient séparés après de violentes disputes avant de se remettre ensemble, histoire de se donner une nouvelle chance. Dixitha Veerapen avait un enfant né d’une précédente union. L’enfant est sous la responsabilité de ses grands-parents, alors que Vidianand Beekharry s’était déjà marié, avant de revenir vivre avec la victime. À noter encore que le couple a un fils âgé d’un an.
Le couple se disputait cependant souvent, au point que les querelles faisaient presque partie de la routine. Problème : Moonee est de nature violente. En témoignent d’ailleurs des proches de Dixitha, qui ont informé la police que celle-ci était victime de violences conjugales. Ses proches lui auraient ainsi proposé à plusieurs reprises de l’héberger, mais à chaque fois, Vidianand présentait ses excuses et repartait avec sa concubine.
Lundi dernier, Dixitha a appelé sa mère, car elle faisait face à des difficultés financières, prétextant n’avoir même pas de quoi acheter une boîte de lait pour son bébé. Mère et fille se sont alors rencontrées à Rose-Hill. La mère de la victime devait effectuer un retrait d’argent. En discutant, Dixitha avait alors confié à sa mère que Moonee l’avait encore malmenée physiquement. La mère a déjà communiqué ces détails aux limiers de la CID de Bambous.
Pendant que mère et fille discutaient, Moonee se trouvait chez lui avec le bébé. Dixitha tardant à rentrer, il était alors persuadé que celle-ci se trouvait en compagnie d’un autre homme. Lors de son interrogatoire, le suspect a d’ailleurs expliqué que sa concubine avait beaucoup d’amis sur Facebook, dont la majorité était des hommes, dit-il. Il serait ainsi devenu méfiant à son égard, d’autant que la victime avait refusé, dit-il, sa demande d’ami sur le réseau social.
Ce jour-là, lorsque la victime est rentrée en fin d’après-midi. Les injures ont commencé à pleuvoir des deux côtés, confirme Moonee. La situation s’est détériorée en début de soirée lorsque Dixitha lui aurait lancé qu’elle était en compagnie d’un autre homme près du bazar de Rose-Hill. « Li dir mwa li ti ek enn lot zom e ki zot pass enn bon moman ansam », ajoute même le suspect.
Des propos, pensent les enquêteurs, que la jeune femme aurait tenus afin de damer le pion à son concubin, et que celui-ci cesse de la harceler. Sauf que Vidianand Beekharry l’aurait alors giflée, avant d’arracher un morceau de fer du berceau, dit-il, et de lui en asséner des coups. Jusqu’à ce que la victime ne s’écroule sans connaissance. Le suspect dit avoir tenté de le ranimer en braquant un ventilateur sur elle.
Une version qui peine à convaincre l’équipe du surintendant Bansoodeb, car les enquêteurs ont trouvé un couteau sur le matelas du couple, ainsi que divers objets étalés sur le sol, tandis que le morceau de fer se trouvait sur une table. De plus, la victime portait plusieurs blessures sur le corps. D’ailleurs, l’autopsie pratiquée par le Principal Police Medical Officer, le Dr Maxwell Monvoisin, a attribué le décès à un choc hémorragique provoqué par de multiples blessures.
La jeune femme, fait aussi apparaître le rapport d’autopsie, a été torturée avant de succomber à ses blessures. Ce que nie le présumé meurtrier. Il avance, au contraire, que sa concubine se serait saisie d’un couteau pour le menacer et qu’il n’aurait eu d’autre choix que de se défendre. Le suspect, qui devra participer à un exercice de reconstitution des faits bientôt, a été provisoirement inculpé de meurtre au tribunal de Bambous jeudi. La police compte aussi entendre les voisins du couple à titre de témoins, afin d’apporter un éclairage sur les circonstances de ce drame.