L’Independent Broadcasting Authority (Amendment) Bill sera contesté devant la justice s’il est voté au Parlement. Plusieurs membres de la société civile et extraparlementaire ont tenu un rassemblement symbolique devant le Parlement à midi, hier, pour dénoncer les amendements que le gouvernement compte apporter. « Un comité technique va se rencontrer durant le week-end et l’équipe d’avocats des Avengers donnera un coup de main sur la marche à suivre », a soutenu l’avocat Rama Valayden. Ce dernier a été très bref et il a profité de sa présence pour demander au public de « se réveiller ».
De son côté, Dev Sunnassy, un des initiateurs de cet événement, a soutenu qu’une plateforme sera mise sur pied bientôt avec la collaboration des partis politiques de l’opposition parlementaire et extraparlementaire pour coordonner des actions communes. Il a annoncé un point de presse pour la semaine prochaine afin de donner tous les détails sur la marche à suivre. Dans l’immédiat, il estime qu’il faut « kas somey bann morisien ». Il s’est adressé au public en disant : « Eski ou ena kit freyer pou donn ou lopinion? Si wi, sa ve dir ou dan enn diktatir. »
Le juriste Rajen Narsinghen a abondé dans le même sens et confirmé « qu’une équipe va se concerter pour contester les amendements à IBA Act ». Il a concédé qu’il fallait des changements mineurs à l’IBA Act mais dit déplorer une série de mesures pour bâillonner la presse comme la mise sur pied d’un Review panel composé de nominés politique. « Adieu la liberté d’expression ! » a-t-il déclaré.
Rajen Narsinghen s’est aussi interrogé sur la raison de ramener le renouvellement des licences de radio de trois à un an. « L’objectif est de mettre les radios privées sous le joug du gouvernement du jour. » Le juriste a qualifié les amendements apportés à l’IBA Act de dangereux car « la seule voix des sans-voix reste la presse ».
Entre-temps, Naraindranath Gopee a qualifié la journée d’hier de « jour de deuil pour l’île Maurice ». Il a estimé que les amendements indiquent l’intention du gouvernement de « tuer » certaines radios. Le Premier ministre, selon lui, doit comprendre que c’est la population qui s’exprime à travers les radios. « Popilasyon exprim so problem, so soufrans, akoz pena personn pou ekout li ».
Le syndicaliste a dénoncé certains changements à la loi comme la mise sur pied d’une « cour » qui pourra juger et émettre des pénalités jusqu’à Rs 500 000 à une radio. « Est-ce que l’IBA est mandatée à suppléer le rôle d’une cour de justice ? » s’est-il demandé. Il a soutenu que chaque citoyen a le droit à la liberté d’expression garantie par la Constitution. Le syndicaliste s’est demandé « est-ce que cette loi est la priorité du jour alors que le Covid-19 fait des ravages dans le pays ».
L’ex-parlementaire Jean Claude Barbier a, lui, estimé que « les amendements à l’IBA Act confirment que nous sommes dans un État de dictature ». Le gouvernent cherche, selon lui, à bâillonner la population et la presse. « C’est très grave. Le citoyen et la jeunesse ne peuvent rester tranquilles. » Pour sa part, l’activiste Ivann Bibi a dénoncé les agissements d’une équipe de la MBC. « Zot lot kote sime pe fer bhai-louke, pe filme nou an kasiet. Zot kapav servi sa zimaz la pou brainwash la popilasyon. Se seki IBA Amendement Act la pe rod fer. »
La manifestation de vendredi s’est déroulée en présence d’un bon nombre de policiers. Mais il n’y a eu aucun incident à déplorer. À noter qu’un autre rassemblement symbolique s’est déroulé à Mahébourg, hier. Il était dirigé par Georges Ah Yan du FCL.