2025 démarre de la pire des façons pour les parents et proches de Bentley Cylandrie, 13 ans, habitant le quartier de Barkly, qui a rendu l’âme vendredi après-midi vers 16h, après avoir succombé à une fracture du crâne suite à un accident de quad bike, survenu aux petites heures du matin, à l’angle des rues Jean Lebrun et Colonel Maingard, à Beau-Bassin. La victime aurait perdu le contrôle de l’engin et a percuté de plein fouet un mur. Le drapeau du scoutisme mauricien est en berne après ce drame. En attestent les confidences poignantes de ses amis, Bentley Cylandrie, issu du 8th Lower Plaines Wilhems Scout Group, Beau-Bassin, semble avoir laissé une empreinte indélébile au sein du mouvement. Scout un jour, scout toujours !
Il est des circonstances de décès où le vécu des proches est particulièrement douloureux et rend la mort d’une violence insoutenable. Pour les proches et les amis de Bentley Cylandrie, les souvenirs du drame et la soudaineté avec laquelle l’irrémédiable s’est produit demeureront aussi indélébiles que la blessure elle-même. La rumeur du grave accident du jeune homme s’était répandue comme une traînée de poudre du côté des habitants de Barkly où la famille Cylandrie est très appréciée. D’aucuns ont prié pour que cette information soit l’œuvre d’adeptes de fake news. Il n’en a rien été. Le quartier de Barkly s’est arrêté samedi dans l’émotion et le recueillement, le temps des funérailles du jeune homme qui laisse derrière lui un père, une mère et une petite sœur qui ne sont pas prêts d’oublier ce début d’année 2025 se voulant festif, mais qui a démarré dans les pleurs et les cris de désespoir.
Les plus sincères condoléances et les marques d’affection ne suffisent pas à consoler la mère de Bentley Cylandrie qui, submergée par l’émotion, manque de s’évanouir, mais se ressaisit in extremis en voyant le cortège funèbre, qui avait quitté sa demeure vers midi, s’éloigner. Elle ne verra plus celui qui arborait fièrement son uniforme à l’accent militaire, son foulard rouge et vert. Bentley Cylandrie fait, en effet, partie des scouts du Sacré Cœur de Beau-Bassin, fondé par le père Philippe Rivalland en 1942.
Kurvin Rita, le chef à la tête des scouts, confie que « le scoutisme est un mouvement de jeunesse reposant sur l’apprentissage de valeurs telles que la solidarité, l’entr’aide et le respect. Bentley en avait ces qualités. Lorsqu’il était louveteau, il a brillamment terminé son programme de Passage à l’étape suivante, des Louveteaux aux Scouts. C’était un enfant assidu et serviable qui aimait ce qu’il faisait. Ça se voyait dans ses yeux. On a eu le malheur de perdre un de nos responsables de scouts, l’année dernière. Le décès de Bentley plonge notre mouvement dans une peine indescriptible. » Malgré le soleil de plomb, les gens sont venus en masse pour assister à la procession. Bentley Cylandire a eu droit à une haie d’honneur de la part de ses amis du scoutisme, dont la plupart se souviendront de lui comme d’ « une inépuisable boule d’énergie ». C’est l’une des raisons pour lesquelles ses parents, dans l’optique de canaliser cette intense énergie, avaient décidé de l’inscrire à Busy Bees, pour ses études primaires, une école spécialisée axée sur le développement personnel, social et émotionnel de l’enfant.
À cette école, Bentley Cylandrie a été sous la férule de l’enseignante Christine D’Souza. On l’a rencontrée à l’église du Sacré Cœur, où ont eu lieu les funérailles de son ex-élève. « C’est avec une immense tristesse que j’ai appris ce drame. Bentley était, certes, un garçon hyperactif qu’il a fallu tancer à maintes reprises, mais c’était quelqu’un d’adorable qu’on a su prendre sous notre aile. J’ai appris qu’il était épanoui dans le scoutisme. À l’école, il aimait danser et chanter et participait à toutes les activités pour le plus grand bonheur de ses amis », soutient Christine D’Souza.