Les garde-pêche, qui se disent harcelés par des officiers du ministère surveillant leurs moindres faits et gestes, envisagent une action légale
C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Alors qu’il leur incombe de veiller au respect des règlements dans le secteur de la pêche, ce sont eux qui sont surveillés depuis peu. Les Fisheries Posts ont été dotés de caméras de surveillance. Si dans un premier temps, les Fisheries Protection Officers ne s’y sont pas opposés, pensant que c’était pour une question de sécurité, ils déplorent aujourd’hui, que l’administration utilise ce réseau pour les placer sous stricte surveillance.Ils envisagent de recourir à une action légale contre un harcèlement sur leur lieu de travail.
Depuis l’année dernière, des caméras de surveillance ont été installées dans les Fisheries Posts, notamment dans les bureaux. Ce qui fait que les gardes-pêche travaillent sous une supervision, plus une surveillance constante et ils commencent à en avoir ras-le-bol. « Le ministre intervient quand il veut pour nous faire des reproches, des officiers et même l’attaché de presse se permettent de nous questionner sur notre uniforme. De quel droit peut-il venir nous faire des remarques ? Est-ce pour cela qu’il est payé ? S’il était bien informé, il aurait su que n’avons pas eu d’uniformes depuis longtemps »,fait-on comprendre.
L
es officiers du Fisheries Protection Service (FPS) se disent aujourd’hui dépassés par cette situation, surtout qu’ils travaillent déjà dans des conditions extrêmement difficiles. « Combien d’argent a-t-on dépensé pour faire installer ces caméras ? N’aurait-on pas pu s’en servir pour nous donner les équipements appropriés pour faire notre travail ? » ajoute-t-on.
Plusieurs Fisheries Posts ne sont pas équipés de véhicules ou de bateaux, pour assurer le Patrol. Sans compter qu’ils doivent faire face aux pêcheurs et autres usagers qui leur mettent la pression parce qu’ils ont de bonnes connexions politiques.
Tel était d’ailleurs le cas récemment, dans un Fisheries Post de l’Est, où un officier a été transféré après une altercation avec un agent politique. « Quand il y a des transferts, cela se fait généralement sur une base générale. Mais là, c’est clair qu’il s’agissait d’un transfert punitif. En revanche, dans une autre station, à Riambel, il y a quelqu’un qui fait la pluie et le beau temps. À trois reprises il a eu son transfert dans le cadre d’un exercice général, mais il refuse de bouger, faisant valoir que son cousin est ministre. Donc ceux qui sont en train de faire leur travail sont victimisés alors que les protégés de Lakwizinn restent en place », s’indigne-t-on.
Les garde-pêche recherchent actuellement un avis légal et ils comptent porter plainte pour abus de pouvoir. « Nous rappelons que récemment, dans le port, on a dû enlever des caméras sur avis légal. Nous n’allons pas rester les bras croisés non plus car cela commence à devenir un harcèlement », fait-on comprendre.
Ils s’interrogent sur les intentions du ministère, concernant le Fisheries Protection Service, vu les décisions les unes plus surprenantes que les autres. « On a récemment démantelé le Flying Squad. Or, c’est cette unité qui traquait les fraudeurs. Son démantèlement veut dire tout simplement que ces derniers auront le champ libre », dit-on.
Les officiers rappellent que du temps du ministre Prem Koonjoo, ils ont procédé à de nombreuses saisies de sennes et autres équipements non-autorisés. « Combien de saisie y a-t-il eu sous le présent ministre ? On a les mains liées », dénoncent-ils. De même, ajoutent-ils, auparavant, quand le ministre devait faire des visites des lieux, on informait les garde-pêche qui devaient l’accompagner. « Aujourd’hui, ce sont les pêcheurs qui nous informent quand le ministre va venir et ce sont eux qui l’accompagnent… », regrettent-ils.