Drame à Morcellement St-André : La famille Ramdhooneea dévastée après la mort de Shreyan, 4 mois, victime d’une asphyxie

Les proches du nourrisson crient à la négligence et réclament des réponses sur les circonstances de cette disparition tragique

À Morcellement St André, au domicile des Ramdhooneea, le temps s’est arrêté au lendemain de Noël. Rien n’est plus pareil pour cette famille qui vit un calvaire silencieux, abattue par une douleur inconsolable. Le petit Shreyan, qui illuminait leur vie de sa présence joyeuse, est désormais un souvenir douloureux dans un foyer brisé. Il a été emporté tragiquement après avoir été déposé par sa mère à la crèche. L’autopsie réalisée à l’hôpital Jeetoo a confirmé cette cause tragique : le nourrisson est mort asphyxié, ayant avalé le contenu de son estomac. Dans sa douleur, la famille n’arrive toujours pas à comprendre ce qui s’est réellement passé.

- Publicité -

“Il n’y a plus de mots pour exprimer notre douleur », confie Vinod Ramdhooneea, grand-père du petit Shreyan, la voix tremblante d’émotion. “Notre bébé était notre bonheur, il était la joie de toute la famille, et tout d’un coup, il n’est plus là”, dit-il. Le 26 décembre au matin, Shreyan, enfant unique et premier petit-fils de la famille, avait été déposé à la crèche comme à son habitude par sa mère qui voulait l’habituer à l’environnement de la garderie, en attendant qu’elle reprenne le travail après son congé de maternité. Plus tôt, aux alentours de 6h45, le petit Shreyan avait pris son premier biberon. Il était prévu qu’il boive un nouveau biberon après trois heures. Ce matin-là, après son rot suite au premier biberon, il a joué avec sa mère et a été déposé à la crèche vers 8h, sa mère obtenant la garantie de la direction de la garderie que l’enfant était entre de bonnes mains. Hélas, trois heures plus tard, un coup de téléphone dévastateur bouleversait l’existence de toute la famille Ramdhoneea.

“Vinn vite, ou bébé pa pe respiré”
En dépit de l’assurance donnée par la garderie que le nourrisson était entre de bonnes mains et qu’on veillerait sur lui, vers 11h, la mère a reçu un appel téléphonique d’une “miss” lui disant “vinn vite, ou bébé pa pe respiré.”  Paniquée et bouleversée, la mère accourt dans la cour où le grand-père prenait l’air et lui demande de l’aide. C’est finalement le voisin qui les emmènera à la garderie. Là-bas, le choc est consternant : le nourrisson régurgitait du lait par le nez et la bouche, et était bleu. Ses proches le transportent d’urgence à l’hôpital du Nord où le nourrisson est pris en charge. “Nou finn gagn beaucoup docter. Enn bon service. Vite vite zot inn prend soin”, confie le grand-père de Shreyan. Mais il était déjà trop tard. Le nourrisson était mort asphyxié, ayant avalé le contenu de son estomac, selon le rapport d’autopsie pratiquée quelques heures plus tard à l’hôpital Jeetoo.
Une disparition que les proches ont du mal à accepter car l’enfant n’avait aucun souci de santé, insistent-ils. Les proches qui ont porté plainte à la police affirment avoir été informés par l’établissement que l’enfant ne respirait plus. “Linn dire so mama vini vite bébé pa pa respiré”, dit Vinod Ramdhoneea. La famille se demande pourquoi la direction de la garderie n’a pas pris les mesures pour transporter le bébé à l’hôpital aussitôt le problème décelé. Elle estime qu’il y a eu négligence du côté de l’établissement.

Une révision des réglements qui gouvernent les crèches
La ministre de l’Égalité du genre et du Bien-être de la Famille, Arianne Navarre-Marie s’est rendue chez les Ramdhooneea pour apporter son soutien à la famille, et annonce de nouveaux règlements pour renforcer la sécurité dans les crèches. “C’est une priorité du ministère”, a-t-elle fait ressortir, indiquant que la Junior minister Anishta Babooram a été désignée pour présider une réunion afin de voir tous les réglements qui gouvernent les crèches et apporter les renforcements nécessaires pour garantir la sécurité des enfants et assurer le bon fonctionnement des crèches à Maurice.

La directrice de la garderie a été arrêtée et entendue par la police. Elle a comparu devant le tribunal de district de Mapou et a été relâchée sous une caution de Rs 25,000. L’enquête se poursuit pour établir les responsabilités et déterminer si des négligences ont eu lieu dans la gestion de l’établissement.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -