Cauchemar à Beaux-Songes : 4 jeunes de 19 à 32 ans tués dans un dramatique accident

  • Ludivine Nina (19 ans), Darel Agathe (19 ans), Dylan Sansouci (20 ans) et
    Wakeel Timol, 32 ans, revenaient d’une soirée
  • Un cinquième occupant de la BMW de location, Bradley Henry (19 ans),
    admis aux soins intensifs au PMOC

Un dramatique accident de la route est survenu hier matin, vers 5h30, à Beaux-Songes. Les images des caméras du Safe City Network, installées à cet endroit précis du tronçon de route, confirment un véritable cauchemar compte tenu de la violence inouïe de l’impact entre la BMW de location qui s’est déportée sur la droite et une camionnette venant en sens inverse. La vitesse y est également pour quelque chose dans ce nouveau drame de la route, avec les enquêteurs de la police devant déterminer les circonstances et les causes. Néanmoins, le fait brutal demeure que le bilan est très lourd, quatre jeunes, âgés de 19 ans à 32 ans, tués sur le coup, et un cinquième, toujours moins de 20 ans, admis à l’Intensive Care Unit du Princess Mararet Orthopaedic Centre (PMOC). Résidence Kennedy, Quatre-Bornes, est plongée dans le deuil.

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Darel Agathe, Dylan Sansouci (20 ans), Marie Phoebe Ludivine Nina (19 ans) et Wakeel Timol (32 ans) sont morts sur le coup lors de cet accident fatal survenu sur la route principale à Beaux-Songes, zone considérée comme un dark spot, vers 5h30 samedi matin. Ils étaient à cinq dans une voiture BMW blanche de location conduite par le dernier nommé. Bradley Henry, âgé de 19 ans, est le seul rescapé de cette bande d’amis. Il a subi de graves blessures aux pieds et il est en observation à l’hôpital Victoria.

Les images qui circulent sur les réseaux sociaux laissent voir qu’à un virage sur la route de Beaux-Songes, la BMW dans laquelle voyageaient ces jeunes, habitant Résidence Kennedy et Avenue Berthaud, Quatre-Bornes, avait soudainement quitté son couloir gauche pour aller se heurter de plein fouet à une camionnette se dirigeant en directon de Cascavelle. Le chauffeur de ce dernier véhicule, Heetesh Bhujun, habitant Paillote, n’avait aucune chance d’éviter la collision tant la scène s’est déroulée en un clin d’oeil.

Un des premiers témoins à arriver sur les lieux de l’accident a été le chauffeur d’un 4×4 qui venait juste à l’arrière de la BMW. Les premières indications recueillies par les enquêteurs de la police sont que les jeunes s’étaient rendus la veille à une soirée sur la côte ouest. Wakeel Timol devait déposer ses amis à Quatre-Bornes et Résidence Kennedy avant de rentrer chez lui à Belle-Rose dans cette voiture de location.

L’état des véhicules, que ce soit la BMW ou la camionnette de la marque Mitsubishi, traduit la violence du choc, avec le chauffeur de la camionnette coincé dans la cabine. Le chauffeur du 4×4 devait alerter la police et le SAMU alors que la circulation était à l’arrêt total vu que les véhicules s’étaient retrouvés au travers de la route.

À l’arrivée des premiers secours, les.volontaires ont examiné les victimes qui étaient unresponsive, alors que Bradley Henry était inconscient. Dans sa chute, il avait atterri sur le corps d’un ami. Ce qui avait amorti l’impact avec l’asphalte alors qu’il avait essuyé de graves blessures aux pieds.

Entre-temps, des volontaires étaient impuissants, ne pouvant aider le chauffeur du camion qui était bloqué. La roue arrière de son véhicule s’est même retrouvée sur une barrière en métal en bordure de route. Il avait fallu les grands moyens logistiques déployés par les sapeurs-pompiers de Quatre-Bornes pour extirper le chauffeur de la cabine. Ce dernier a subi de graves blessures et il est en observation à l’hôpital. Il n’était pas en mesure de donner sa version après cet accident.

Le SAMU est arrivé peu après. Un médecin avait constaté le décès de quatre jeunes et leurs corps transférés à la morgue de l’hôpital Victoria pour les besoins d’autopsie, tandis que Bradley Henry a été admis en salle. La police n’a pu l’interroger pour le moment. Ce drame a causé un gros embouteillage dans cette partie névralgique du réseau routier desservant l’ouest de l’île. Ce ne fut que vers 8h30 que les véhicules accidentés ont été enlevés de la route. Ils seront examinés par les spécialistes du Scene Of Crime Office (SOCO) bientôt. Les enquêteurs comptent examiner les images des caméras du Safe City Network pour essayer d’établir la séquence de cet accident meurtrier. À l’annonce de cette triste nouvelle, les familles des victimes étaient dévastées. Anjelina Marday, tante de Dylan Sansouci, dit avoir appris la nouvelle tôt samedi matin. « Nou’nn gagn plizier apel ek kan nou’nn vinn lopital, nou’nn kone ki se Dylan mem sa », confie-t-elle avec peine. Elle dit considérer le jeune homme comme son propre enfant.

« Mo mem ti pe get li. So bann paran la-mem, me li ti pe res kot mwa laplipar le tan », poursuit-elle. Elle avance que, vendredi soir, son neveu lui avait demandé de le réveiller un peu plus tard. « Li dir mwa li pe al danse. Mo pa’nn lev li. Li’nn leve par li mem li’nn ale », ajoute-t-elle. Il est retourné à la maison vers 3h et « li dir mwa li pe resorti », affirme Anjelina Marday. Cette dernière maintient que « mo pa ti anvi lev li aswar. Si li pa ti ale, li ti pou la azordi ». Cette perte est encore plus dure pour cette famille, car Dylan Sansouci est père d’un enfant âgé d’un an. Il exerçait comme maçon sur des sites de construction. Il avait l’intention de construire sa propre maison.

Par ailleurs, les proches de Wakeel Timol indiquent que ce dernier projetait de se marier bientôt. “Il travaillait dans la livraison des marchandises. Il avait l’intention de bouger vers la culture de légumes et il avait déjà monté sa serre”, dit un membre de sa famille. Le trentenaire vient d’une fratrie de trois enfants. “Li ena enn ta responsabilite, get so fami. Limem ti frer, ser, mama, papa. Seki lao-la inn ekrir, samem inn arive”, se lamentent ses proches. Sa sœur dit avoir appris la nouvelle alors qu’elle était encore au lit. “Mo ti ankor pe dormi, mo’nn gagn enn call telefon pou dir mo frer inn fer enn aksidan. Nou ti pe al lor sit aksidan pou kone ki’nn arive. Nou gagn enn apel pou dir zot fini mor.” Elle devait toutefois apprendre que son autre frère n’était pas avec Wakeel. “Apre nou’nn aprann ti ena bann kamarad avek li. » Elle dit avoir parlé à la victime la veille. “Mo pa ti imazine pou al ariv enn zafer koumsa azordi. Mo nepli ena mo frer”, lâche-t-elle en larmes.

La mère de Darel Agathe est dévastée. Elle n’arrive toujours pasà croire que son fils, qui habitait chez ses tantes à Quatre-Bornes n’est plus. “Li ti bien contan camarad”, lâche-t-elle dans un sanglot. Tant et si bien que “ala zordi kot guet kinn arriver”, dit-elle. Son fils, deuxième d’une fatrie de quatre enfants était la joie de la famille. “Li ti contan fer nou riyer. Li ti amene boucou lazwa dan la famille”, dit sa mère confiant que même si Darel Agathe aimait beaucoup sortir avec ses amis, il avait aussi des projets pour progresser. “Li ti envi construire so lacaz avant, apé li ti pou guetter si pou marier. Mais li ti ena pleins proze”, dit sa mère. Darel Agathe était aussi un grand amateur de foot. Mais pas que disent ses proches. il aimait aussi la boxe. “Li ti bien sportif ek li ti contan fer dimoun plaisier”, disent-ils.

De son côté, Désiré, le père de Phoebe Nina, est écrasé par cette perte. “Elle est la benjamine de mes enfants. Je ne peux pas dire plus, je n’arrive pas à parler”, dit-il accablé par la douleur. Il dit garder un beau souvenir de sa fille lors du mariage d’un proche en décembre de l’année dernière. “Nous étions en famille et malgré le fait que je sois séparé de sa maman, nous avons passé un moment très fort ce jour-là”, se souvient-il encore. Même si les deux n’habitent pas ensemble, il prend les nouvelles de Phoebe Nina assez souvent. Désiré dit ignorer où s’est rendue sa fille ce vendredi soir…

 

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