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Blessé dans la cour de l’église de Ste-Croix : Milena Attiave, mère du petit Adam, décédé : « Mo nepli ena kouraz »

Le 16 août dernier, le petit Adam Attiave s’écroule sous une barrière métallique dans la cour de l’église de Sainte-Croix, où il jouait avec sa soeur et ses cousins. Mais cet accident aurait dû être évité, insiste sa mère, Milena Attiave. À Baie-du-Tombeau, chez ses parents et sa soeur, Ava, 4 ans, la vie s’est arrêtée le jour même où Adam, grièvement blessé à la tête, avait été conduit en soins intensifs.

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Le petit garçon, qui allait fêter ses trois ans en septembre, est décédé mardi dernier. Des barrières métalliques avaient été installées en prévision du pèlerinage au caveau du père Laval. Une enquête policière a été ouverte pour situer les responsabilités de cet accident fatal. Et de son côté, l’évêque de Port-Louis, Jean Michaël Durhône, dans un communiqué émis mardi soir, a exprimé sa tristesse en apprenant la nouvelle. Toutefois, la mère d’Adam Atiave, écrasée par la douleur et l’incompréhension face à l’absence de sécurité après l’installation des barrières à Sainte-Croix, reste stoïque devant le témoignage de Mgr Durhône : « Toutes les prières ne feront pas revenir mon petit garçon. »

Adam, le dernier né de Milena et Warren Attiave, 26 et 30 ans respectivement, complétait le bonheur de leur foyer. Le 16 août dernier, le petit garçon, de même que sa soeur et ses cousins, accompagnait sa grand-mère à l’église de Sainte-Croix. Malheureusement, pendant que les enfants jouaient dans la cour de l’église, une barrière en métal s’est effondrée et Adam n’a pu l’éviter…

Entre trouver les mots pour rassurer sa petite Ava, 4 ans, qui ne cesse de réclamer son frère, et son chagrin qu’elle ne peut surmonter, Milena Attiave, confie vivre un véritable cauchemar. « Ma fille pleure la mort de son frère. Elle comprend ce qui est arrivé à Adam. Mais elle le cherche quand même. D’ailleurs, elle était présente à Sainte-Croix le jour de l’accident. Elle est dévastée, comme nous tous », dit la mère d’Adam. Dans ses confidences, elle laisse entendre sa souffrance, son incompréhension et aussi sa colère… « Admeton ki mo zanfan ti mor par mo lafot parski mo ti pe kondir vit, mo ti pou dakor mo antor. Me la mo nepli ena kouraz », lâche la jeune mère éprouvée, avant de poursuivre : « Avec mon mari, nous avions tout fait, tout planifié pour le bonheur de nos enfants. Nous avons anticipé leur avenir. Mo bann zanfan ti ena zis pou viv zot lavi. »

Depuis le jour de l’accident de son fils, une question, « pourquoi ? », tourne en boucle dans la tête du couple Attiave. « Il n’y avait aucun panneau de sécurité à l’attention du public. Pourquoi ? Que les travaux étaient terminés ou pas, il aurait fallu prévenir le public sur les risques qu’il encourt en s’approchant de ces barrières », déplore Milena Attiave. Elle est retournée, dit-elle, sur les lieux du drame à trois reprises. « J’ai constaté qu’aucune disposition n’avait toujours pas été prise pour sécuriser l’endroit », explique Milena Attiave.
L’accident fatal d’Adam a valu de vives critiques à l’encontre de la fabrique de Sainte-Croix. Et suite au décès de l’enfant, l’évêché de Port-Louis a émis un communiqué dans la soirée de mardi. Dans celui-ci, l’évêque, Jean Michaël Durhône, dit avoir suivi la situation de l’enfant de près depuis l’accident. Et exprime sa peine après avoir appris le décès du petit. « La perte d’un être cher, surtout d’un enfant, est toujours source de tristesse. Et ce départ est lié à des circonstances douloureuses, brutales et inattendues. Avec la paroisse de Sainte-Croix, je m’associe au chagrin de la famille affligée par cette disparition. Je les assure de ma prière et leur exprime ma sympathie », écrit Mgr Durhône.

Toutefois, face au message émanant de l’évêché, la maman du petit garçon reste stoïque : « Cela ne me fait ni chaud ni froid », dit-elle. « Toutes les prières ne feront pas revenir mon petit garçon », ajoute Milena Attiave. La jeune femme explique que les funérailles de son fils ont eu lieu en l’église Notre-Dame Auxiliatrice de Cap-Malheureux loin de Port-Louis ou de Baie-du-Tombeau, où vit sa famille pour une raison sentimentale. « Nous sommes en train de construire notre maison à Cap-Malheureux. Nous comptions y aller vivre tous les quatre. Nous étions toujours ensemble. Nou al partou ansam. Ti ena zis nou kat », confie Milena Attiave le cœur brisé.

Chez les Attiave, la douleur est encore trop vive pour réfléchir sur une action légale. Une enquête policière est certes en cours. Mais le couple, encore sous le choc, préfère penser à une éventuelle poursuite lorsqu’il verra plus clair. Pour l’instant, Milena et Warren Attiave doivent affronter la vie sans Adam. « Ce n’est pas facile non plus pour la grand-mère d’Adam », dit Milena Attiave. « Ce n’est pas facile d’en parler. Même si mon coeur est en mille morceaux, je vais quand même continuer à parler de mon fils pour qu’on se souvienne de lui et parce que cet accident aurait pu être évité », confie encore Milena Attiave.

Week-End, qui a sollicité une déclaration de Mgr Durhône, a reçu le message suivant de l’évêché : « La police va faire une enquête pour situer les circonstances exactes de cet accident et pour déterminer les responsabilités. Tout ce qui concerne l’enquête sera repris au moment opportun. Pour l’instant, l’urgence concerne la famille du petit Adam qui vit un moment douloureux et qui commence un difficile travail de deuil. L’entraide et le soutien à leur apporter restent la priorité. »

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