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Bande-sonore des Vimen Leaks : qu’en pense la police?

Présentée par deux radios privées ce vendredi 9 juin, une bande-sonore de conversations présumées entre des policiers et Vimen Sabapati, arrêté après une saisie alléguée de drogue, a secoué les Casernes centrales sans pour autant choquer des membres de la force policière, qui ont souhaité partager leurs avis avec lemauricien.com sous le couvert d’anonymat, par peur de représailles.

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Les Casernes centrales parlent pour l’heure d’allégations. « La bande sonore devra être authentifiée, les protagonistes interrogés avant de porter des conclusions. A ce stade, il s’agit d’allégations et non de révélations », relève l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, contacté par la rédaction ce samedi.

Quelques extraits de cette bande-sonore, notamment concernant la manière de procéder de la controversée Special Striking Team (SST) de l’ASP Jagai, soulignent qu’il pourrait y avoir eu connivence avec Jean Hubert Celerine, alias Franklin, arrêté pour blanchiment d’argent et condamné à La Réunion pour trafic de drogue. Le but, selon la bande-sonore : faire arrêter l’activiste Bruneau Laurette, qui dérange le gouvernement.

A cet effet, un des interlocuteurs présente l’ASP Ashik Jagai comme étant un “partenaire en affaires” de Franklin. Des dires qui restent cependant au stade d’allégations.

Contactés, deux membres de la SST n’ont pas souhaité commenter cette affaire, nous réferant à la plainte consignée par l’ASP Ashik Jagai suite à la parution de l’affidavit de Vimen Sabapati.

Cependant, d’autres membres de la force policière – “au courant”, disent-ils, des méthodes questionnables de la SST – affirment ne pas être choqués.

« Li pa etonn mwa ditou. Boukou o kouran me pa kapav fer nanye. Ou kapav gagn kou pie ou mem », soutient un ex-membre de l’ADSU.

Plus sceptique, un officier de la division nord préfère, lui, laisser le benefice du doute aux élèments de la SST. « Li o stad alegasion la. Nanye pa’nn prouve », plaide-t-il.

Préférant ne pas s’étaler sur le sujet, un constable affirme que ces révélations “sont fondées”. Toutefois, questionne-t-il, “ki pou kapav fer?”.

« Lord vinn depi lao e ou bisin exekite », lance un ex-membre de l’ADSU, transféré recemment dans une autre unité.

Rappelons qu’une clé USB renfermant cette bande-sonore est attachée en annexe à l’affidavit.

Selon les recoupements d’informations recueillies auprès des Casernes centrales, la clé USB renfermant la bande-sonore fera l’objet d’une enquête, comme ordonné par le Commissaire de police, Anil Kumar Dip.

A ce stade, aucune indication n’a transpiré concernant une possible investigation en vue de déterminer si des fonds frauduleux seraient remis à des policiers pour défendre des réseaux de trafic de drogue. Enquête qui pourrait révéler si certains officiers entretiennent des modes de vie jugés au-delà de leurs moyens financiers déclarés.

A noter que ces allégations de corruption policière pourraient avoir des répercussions sur la réputation de Maurice à l’international.

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