Assassinat d’une jeune russe, entérrée dans une forêt à La Marie : un séjour de rêve qui se termine en une tragédie

  • Zaliia Shamigulova, une ex-directrice des ressources humaines et consultante, sauvagement poignardée
  • Le suspect, Pooryavirsingh Soondur, un ingénieur informatique de 29 ans, soutient qu’il entretenait une relation amoureuse avec la victime

Mercredi dernier, le pays entier a été secoué par la découverte macabre du corps de Zaliia Shamigulova, une ressortissante russe de 29 ans, enterrée dans une forêt isolée à La Marie. La jeune femme, venue passer des vacances à Maurice depuis le 2 juin, était portée disparue depuis le samedi précédent après avoir quitté son appartement à Flic-en-Flac. Les révélations glaçantes qui ont suivi ont exposé les circonstances brutales de son meurtre. Un meurtre qu’aurait avoué Pooryavirsingh Soondur, un ingénieur informatique de 29 ans. C’est d’ailleurs lui qui a conduit les limiers de la police sur le site où le corps mutilé de la jeune femme a été découvert. Depuis son arrestation, il exerce cependant son droit au silence. Cet assassinat, d’une rare violence, a fait le tour des médias russes et internationaux, mettant en lumière une affaire aux multiples zones d’ombre, où l’amour, la trahison et la préméditation se mêlent dans un drame sordide.

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Zaliia Shamigulova était venue à Maurice pour des vacances ensoleillées. Logeant à Flic-en-Flac avec une amie depuis le mois de juin, la jeune femme, pleine de vie, avait tout pour passer un séjour idyllique. D’ailleurs, sur sa page Facebook, elle écrivait il y a peu “ma nouvelle vie… Je suis à l’étranger depuis décembre 2023. J’ai grandi en Afrique du Sud, en Indonésie, et maintenant je suis à l’île Maurice” et se disant « heureuse à Tamarin ».

Mais le samedi 17 août, la vie de cette ex-directrice des ressources humaines et consultante, qui avait mis une pause à sa carrière depuis avril, a basculé. Partie rejoindre un homme qu’elle connaissait, elle n’a plus jamais été revue. Son amie russe également, contactée par le frère de la victime, qui s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles de sa soeur, avait rapporté à la police durant le week-end qu’elle n’avait plus de nouvelles de son amie et la CID de Flic-en-Flac avait ouvert une enquête. La disparue, a-t-elle expliqué, portait une robe blanche et bleue, et avait un sac à main. Elle avait quitté son appartement samedi vers 10 h 30 et n’était jamais revenue. Toutes deux devaient quitter Maurice pour Madagascar le 1er septembre.

Le propriétaire de l’appartement où elle résidait a indiqué à la police avoir vu Zaliia monter dans une voiture bleue, une Toyota, le jour de sa disparition. Cette information s’est avérée cruciale pour les enquêteurs qui, en suivant la piste du véhicule, ont rapidement identifié et arrêté Pooryavirsingh Soondur, un habitant de Belle-Rose, comme l’homme avec qui Zaliia Shamigulova avait rendez-vous le jour de sa disparition.

Rapidement interpellé, Pooryavirsingh Soondur a fini par avouer son crime et a conduit les limiers de la CID de Flic-en-Flac, accompagnés de la Special Mobile Force, à l’endroit, dans une zone boisée reculée à La Marie, Vacoas, où il avait enterré le corps de Zaliia. Le site, difficile d’accès, dissimulait une scène macabre : le corps de la jeune femme, portant de multiples blessures, principalement à la poitrine. L’autopsie réalisée le soir même a confirmé que la jeune femme a été poignardée à douze reprises, des coups fatals ayant touché des organes vitaux.

Selon les premières déclarations de Pooryavirsingh Soondur, il entretenait une relation amoureuse avec la victime, qu’il avait rencontrée des années auparavant durant leurs études. Toutefois, la relation se serait dégradée après qu’il eut découvert que Zaliia voyait d’autres hommes. Le jour du drame, une dispute a éclaté dans la voiture de Pooryavirsingh Soondur, au cours de laquelle le suspect l’aurait poignardée à plusieurs reprises. En panique, il décida alors de dissimuler son crime en enterrant le corps dans une forêt reculée de La Marie. Des traces de sang ont été décelées dans la voiture de Pooryavirsingh Soondur, laquelle a été saisie pour une analyse approfondie par le Scene of Crime Office (SOCO).

Malgré les aveux de Pooryavirsingh Soondur, les enquêteurs restent convaincus qu’il n’a pas agi seul. Les conditions dans lesquelles le corps de Zaliia a été enterré suggèrent la possible implication d’autres personnes. Aussi, des éléments troublants laissent penser que ce meurtre pourrait avoir été prémédité. Les autorités s’intéressent notamment aux communications téléphoniques du suspect le jour du crime et à une possible complicité pour l’enterrement du corps.

Depuis son arrestation, Pooryavirsingh Soondur, inculpé de meurtre, a choisi d’exercer son droit au silence, refusant de répondre aux nouvelles questions des enquêteurs. Les policiers cherchent désormais à éclaircir certains points. Deux autres suspects, dont un habitant de Castel et un directeur d’agence immobilière, ont été interpellés puis relâchés, tout en restant à la disposition de la police. Les téléphones portables des suspects, qui ont nié toute participation au meurtre, ont été saisis par la police pour vérifier les communications du jour fatidique. Un exercice de reconstitution des faits, prévu vendredi, a été reporté à la semaine prochaine, alors que les autorités continuent de rassembler des preuves et d’interroger des témoins.

Ce meurtre d’une violence extrême a non seulement choqué la communauté locale, mais aussi fait écho dans les médias russes, où il a été largement couvert. La famille de Zaliia, dévastée par cette perte, a fait appel à l’avocat Me Shakeel Mohamed pour la représenter. Affirmant que la police n’écarte aucune piste, Me Shakeel Mohamed a déclaré à la presse que tout laisse à penser que ce crime pourrait avoir été prémédité. Le corps de Zaliia Shamigulova, qui a eu droit à des rites funéraires vendredi après-midi grâce au centre Al Ihsaan, sera rapatrié en Russie. L’enquête, encore en cours, se concentre sur les motivations du suspect et la possible existence de complices dans ce meurtre macabre de Zaliia Shamigulova, dont la vie a été tragiquement interrompue lors de ce qui devait être des vacances idylliques sur notre île.

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