12 mai 1975. Une date qui restera à jamais gravée dans l’histoire du pays. Cette année marque les 49 ans d’un triste accident survenu à Rose-Belle. Les victimes sont nombreuses : 15 morts, dont 10 enfants âgés entre 8 et 16 ans. Et six blessés.
C’est aux alentours de midi qu’un camion immatriculé AL 248, et qui était en circulation depuis 10 mois, transportant 12,5 tonnes de fertilisants, se dirigeait vers Souillac pour effectuer une livraison à la propriété située à Bel-Ombre.
Sur la descente de Lapeyre à Nouvelle-France, le chauffeur du camion, Goolam Meeajane, 65 ans, s’aperçoit que les freins du poids lourd ne fonctionnent plus et que le véhicule prend de plus en plus de vitesse. Arrivé au rond-point menant à Plaisance et Souillac, le chauffeur préfère emprunter la route vers Mahébourg, tout en espérant qu’une occasion se présentera plus tard pour permettre au véhicule de ralentir
Cependant, le camion accélère et pénètre dans le village de Rose-Belle en trombe. Le poid-lourd devient de plus en plus difficile à contrôler et commence à zigzaguer sur la route. Le chauffeur tente tant bien que mal d’éviter les autres véhicules. Il klaxonne autant que possible pour les avertir du danger.
Mais à hauteur du marché de Rose-Belle, il frôle et endommage une Austin 1300. Il percute une femme qui marchait quelques mètres plus loin et heurte ensuite une Volkswagen avant de balayer et d’emporter une fillette de 13 ans qui marchait près de la salle du cinéma Capitol.
Une autre Austin Cambridge, qui se dirigeait en direction de Mahébourg, passe à la casse et son conducteur de 45 ans trouve la mort. Le camion traîne également la voiture sur plusieurs mètres et percute un groupe d’enfant qui retournaient à l’école avant de terminer sa course contre deux maisons. Celle des Souris et des Thomas.
Seulement cinq minutes ont suffi pour que ce poids lourd fasse en tout 15 morts dans le village de Rose-Belle.
La police arrive sur place aussi bien que les services d’urgence. Ils essaient tant bien que mal de prodiguer les premiers soins aux victimes.
Onze personnes sont mortes sur le coup alors que quatre cadavres ne peuvent être identifiés.
Face à ce drame, le pays entier est en émoi. Sir Veerasamy Ringadoo, Premier ministre par intérim, en l’absence de Sir Seewoosagur Ramgoolam, demande la suspension des travaux parlementaires et adresse un message de sympathie aux familles endeuillées. Les drapeaux sont mis en berne à travers le pays.
Des obsèques nationales sont organisées le lendemain. Des drapeaux de l’île Maurice sont portés par des volontaires qui précédaient le cortège.
Selon la police, près de 50 000 personnes ont gagné la route ce jour-là en signe de solidarité aux familles des victimes. Jusqu’à présent, cela reste la plus grande tragédie de l’histoire de la circulation routière à Maurice.