• Le FMI recommande que « Housing and loan subsidies could also be streamlined to help preserve financial stability
À la fin d’avril dernier, les chiffres publiés par la Banque de Maurice indiquaient que sur chaque tranche de Rs 100 accordée sous forme de prêts dans le circuit bancaire, la somme de Rs 41 est allouée à des ménages. Ainsi, les Mauriciens en général sont endettés auprès des banques commerciales pour un montant global de Rs 165 milliards sur l’ensemble des Rs 400 milliards, excluant les Rs 83 milliards au global business sector.
Comparativement à il y a un an, l’endettement des ménages a connu une détérioration de l’ordre de Rs 15 milliards en général. Les Rs 150 milliards de prêts consentis aux households à cette époque représentaient Rs 33 sur chaque Rs 100 de bank loan sanctionné officiellement. Pour en revenir aux dernières statistiques de la Banque de Maurice, de ces Rs 165 milliards de dettes contractées par les ménages, Rs 116 milliards sont consacrées à la construction de logement.
Ainsi, cette recommandation du Fonds monétaire international dans le dernier Staff Country Report sur l’économie et avalisée par le board lors de la réunion du 15 mai revêt toute son importance. « Housing and loan subsidies could also be streamlined to help preserve financial stability. These measures should be informed by appropriate targeting to ensure that vulnerable groups remain protected”, lit-on dans le rapport et commentaire qui s’affiche en guise de forwarning.
Force est de constater que ces Rs 165 milliards de Bank Loans to Households est de loin le plus important, car le tourisme n’est endetté qu’à hauteur de Rs 44 milliards, le commerce à Rs 31 milliards et la construction à Rs 25 milliards. La dernière édition du Financial Stability Report de la Banque de Maurice relève que “credit to household sector increased steadily throughout the first semester of 2023 but moderated in the second quarter. Household sector credit rose, on an annualbaisi, by 12,8 per cent as at end-June 2023, from 15,2 per cent as at end-December 2022.”
Rs 30 milliards supplémentaires sous forme d’impôts
Les raisons de ce ralentissement s’expliquent par le fait que «borrowing cost rose to levels comparable to the pre-pandemic period. The deceleration was observed in both credit facilities extended for residential property purposes, which represent by far the predominant share of household credit, as well as for other purposes.”
La Banque de Maurice se veut néanmoins rassurante en avançant que “the credit quality of the household sector improved and displayed resilience against elevated inflation and debt servicing costs. The NPL ratio for household fell to 1,9 per cent as at end-June 2023, compared to 2,1 per cent as at end-December 2022.”
Mais les données pourraient subir des changements si le forcing du FMI pour recouvrer au moins Rs 30 milliards supplémentaires sous forme d’impôts est retenu et mis en pratique dans le prochain budget. Donc, moins de Disposable Income pour les ménages. Mais la révision à la hausse des impôts est antinomique aux élections pour le pouvoir en place. Une aubaine temporaire pour les ménages.
Au chapitre de la fiscalité, le FMI pointe du doigt le fait que “tax revenue in Mauritius—at 21 percent of GDP in FY22/23—is estimated to be at about 6 percent of GDP below its potential, based on cross-country analysis.’
Parmi les mesures identifiées pour combler ce trou de 6%, le rapport du FMI fait ressortir que “to increase tax revenues (and their expected yield) could include (i) removing zero-rating for VAT and reducing the VAT threshold (0.2 percent of GDP); (ii) lowering the minimum income tax paying threshold and increasing the top rates (0.8 percent of GDP); and (iii) streamlining the CIT exemption regime for offshore companies (3.5 percent of GDP for all tax expenditures in Mauritius, including CIT exemption).”
En complément, le FMI vient de l’avant avec la nécessité de contrôler les dépenses publiques, soit “as growth has rebounded, unemployment has fallen, and inflation has receded, the authorities should consider a gradual and targeted phasing out of the CSG income allowance scheme (0,6 percent of GDP).”