Le Guide - Législatives 2024

Pénurie des dollars et désaveu du ministre des Finances :  » Padayachy bizin ran so tablie »

  Outre “l’incompétence” du ministre des Finances, l’Entente
de l’Espoir estime que « le problème est à la tête même du pays »

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  Renvoi des élections municipales : « Zot pe sove », dit Paul Bérenger

L’injection de 200 000 dollars par la Banque de Maurice (BoM) sur le marché au lendemain de la PNQ de Xavier Duval, avec pour réponse du ministre des Finances qu’il n’y a pas de pénurie des devises est un véritable « camouflet à Renganaden Padayachy. » C’est ce qu’a souligné le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, qui, en compagnie du leader du MMM, Paul Bérenger, et du leader du Rassemblement Mauricien, Nando Bodha, animait une conférence de presse hier. Celle-ci était axée sur la situation économique du pays et la situation sociale. Se référant aux arrestations « arbitraires » de ces derniers jours à Plaine Magnien, Vacoas et Camp Diable, l’Entente de l’Espoir, mettant en avant les droits fondamentaux de l’individu, dénonce un abus de pouvoir et demande aux autorités de se ressaisir. Quant au renvoi des élections municipales, les dirigeants de l’Espoir sont unanimes : « Le gouvernement fuit. Zot pe sove parski zot per », dit Paul Bérenger.

En l’absence du leader de l’opposition et du PMSD du pays, c’est Paul Bérenger — expliquant que Xavier Duval est en déplacement privé à l’étranger — qui a présidé ce samedi la conférence de l’Entente de l’Espoir au Suffren. D’emblée, le leader des mauves a fait comprendre que le Covid-19 n’est « qu’un prétexte pour le GM pour ne pas organiser les élections municipales cette année.» D’ailleurs, observe le leader du MMM, « en mettant le renvoi des municipales sur le dos du Covid, le PM contredit grossièrement le ministre Jagutpal. L’un dit que c’est en raison du Covid et l’autre prétend que tout est sous contrôle quant à la situation sanitaire dans le pays », fait ressortir Paul Bérenger.

Quoi qu’il en soit, « tou dimounn kone zot pe sove parski zor per », dit-il, soulignant que le Covid ne devrait pas être une raison de renvoi. Du fait qu’en dépit de la situation sanitaire les élections villageoises ont eu lieu à Maurice et il y a eu les élections à Rodrigues. « Et ces jours-ci en France, ou dans plusieurs autres pays du monde, il y a les élections », dit Paul Bérenger, pour qui le GM « se sauve » également sur la question de restriction de 50 personnes lors des rassemblements. « Ils savent que cela gêne l’opposition. C’est une atteinte à la liberté », avance-t-il, estimant que le lancement de la campagne de l’Entente de l’Espoir pour les municipales a eu un impact politique considérable.

« Renvoi ou pas, nou pe carry on», annonce le leader des mauves, indiquant que les dirigeants de l’Espoir descendront sur le terrain après le Ramadan pour sillonner les villes. La première réunion de mobilisation devrait se tenir le vendredi 6 à Port-Louis, avant de passer aux autres villes. Campagne de mobilisation qui, malgré la restriction de moins de 50 personnes, inclura aussi dans un second temps les autres régions du pays, ajoute Paul Bérenger. À commencer par la circonscription du Premier ministre, au N°8, annonce-t-il. D’ailleurs, ce ne sont pas les municipales qui doivent avoir lieu, mais des élections générales. « Bizin sa GM-la ale », dit Paul Bérenger.

« Lapolis… enn
zouti dan lame GM »

L’objectif de cette campagne de mobilisation : dénoncer la corruption, le money politics, la politique aste/vande, la politique de petits copains, petites copines qui gangrènent le pays et toute une série d’autres dénonciations, dont le niveau d’atteinte à la démocratie aujourd’hui, que ce soit au Parlement ou à la Commission électorale ou à travers la MBC… « Zordi pe fer lapolis vinn seki l’ICAC ete : enn zouti dan lame GM », dit-il, déplorant « un abus des charges provisoires pour arrêter et persécuter des gens.» Le leader du MMM souligne qu’après le droit à la vie, le droit à la liberté individuelle est un droit fondamental garanti par la Constitution.

« Menteur
ou incompétent »

« Le commissaire de police doit faire attention à cela et assumer pleinement ses responsabilités. Ce qui est révoltant, c’est l’utilisation de menottes. Il suffit qu’un ministre aille à la police pour qu’on arrête des gens, qu’on les menotte et qu’on les humilie. Enough is enough ! » clame Paul Bérenger, s’insurgeant que dans le cas des arrestations survenues à Plaine Magnien, « pa mem finn respekte le jeûne de Ramadan.. » Il y a également eu des arrestations de femmes, déplore-t-il, se référant à la manifestation « pacifique et justifiée» contre la politisation des cérémonies religieuses, à Camp Diable, le 14 avril.

Il conclut en rappelant qu’il n’y a « pas plus patriotes que les quatre dirigeants de l’Entente de l’Espoir et nous savons que le MSM de Pravind Jugnauth pe fini sa pei-la. » « Raison pour laquelle il n’est pas question de rapprochement avec le gouvernement de Pravind Jugnauth pour un gouvernement d’unité nationale », précise le leader des mauves.

Le leader du Reform Party est d’avis que la réponse « nonchalante» du ministre des Finances à la PNQ de Xavier Duval à l’effet qu’il n’y a pas de pénurie de devises sur le marché, « dévire » en moins de 24 heures par la Banque de Maurice qui a injecté 200 000 dollars sur le marché, est un véritable « camouflet. » Citant le communiqué de la BoM qui a fait savoir que cette injection de devises est « the largest ever single intervention the bank has made so far in its history», Roshi Bhadain avance que c’est un véritable désaveu du ministre des Finances. Selon lui, dans tout autre pays, un tel désaveu ou plutôt l’aveu de l’incompétence du ministre des Finances aurait conduit à la démission du ministre concerné. « Me isi, li ankor lamem », s’insurge Roshi Bhadain, pour qui Renganaden Padayachy est « soit un parfait incompétent, soit il n’a pas dit la vérité à l’Assemblée, car il a été désavoué dès le lendemain par la BoM. » Ce qui est plus grave, c’est le Premier ministre qui n’a pris jusqu’ici aucune mesure contre le ministère des Finances. « Quelle confiance peut-on avoir d’un ministre ki pe mislead Parlement ? Comment le PM peut-il attendre et laisser ce ministre des Finances qui a été publiquement désavoué, passer son prochain budget ? » demande Roshi Bhadain.

« Rann tablie,
met savat dodo »

Pravind Jugnauth devrait dire à Renganaden Padayachy « rann tablie, met savat dodo al to lakaz si to pa kone ki pe arive dan pei e ki labank santral pe mete comme mesures », dit le leader du Reform Party. Il avance également que l’injection de ces
200 000 dollars sur le marché à un taux de vente bas peut conduire à une situation de holding« Ena dimounn pa bizin dolar me zot pou al aste pou kapav revann pli ser », prévient-il. Il est aussi d’avis qu’avec la situation actuelle, le VAT Revenue va être réduit lors du prochain budget et « Padayachy pa pou kone ki pou fer.». Il évoque également les risques d’un trou dans le Special Reserve Fund. Pour le leader du Reform Party, si Pravind Jugnauth sait gérer le pays, « il n’a pas le droit moral, et aussi sur la base de l’incompétence, de laisser ce ministre des Finances présenter le prochain budget. »

« Provocation du maire
et du PPS de Manhattan »

Le leader du RM s’attarde lui aussi sur l’escalade d’abus de pouvoir notée ces derniers jours avec la série d’arrestations. Pour Nando Bodha, « il est clair que face à l’incompétence du gouvernement à tous les niveaux et son arrogance, lepep ankoler e pe desann dan lari manifeste.. » Or, en retour, les autorités font preuve de répression, observe-t-il, s’insurgeant contre les prétextes utilisés pour arrêter les citoyens qui expriment leurs griefs. À ce propos, il revient sur les incidents survenus lors de l’émission radiophonique privée organisée à « Manhattan », Vacoas, en début de semaine, indiquant qu’il a été contacté par la police pour donner sa version des faits.

« J’irai donner ma version des faits cette semaine. Provokasion finn vinn du maire et du PPS. Ala metod zot servi pou anpes dimounn ena le courage exprimer ek desann lor terin», indique Nando Bodha, qui s’insurge des prétextes «bidon» du gouvernement pour ne pas organiser les élections municipales. « Or, pas plus tard que dimanche pour les présidentielles françaises, nous avons vu la mobilisation de 9 000 votants », souligne-t-il, estimant que le renvoi pour cause du Covid n’est que prétexte. Pour le leader du RM, si les municipales ont lieu dans un an peut-être, l’Entente de l’Espoir restera, elle, vigilante et mobilisée. « Nou allons descendre sur le terrain avec le message de l’Espoir pour un changement en profondeur», dit-il.

Le leader du RM s’appesantit également sur le traitement accordé aux enfants mort-nés à l’hôpital. Revenant sur la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux faisant état de boîtes, sacs en plastique ou tiroir dans lesquels les petits corps sont entreposés, il dénonce une « indignité inacceptable», alors que les parents sont déjà traumatisés et dans la douleur de la perte de leur enfant. Nando Bodha est d’avis qu’il faut mettre en place un système pour que la dignité des dépouilles soit respectée à l’hôpital. « Si nous ambitionnons de devenir un Medical Hub, quelle image souhaitons-nous propager ? » demande-t-il.

Smart city de Roches Noires : l’extension du moratoire réclamée

L’ancien membre du MSM s’intéresse de même au projet controversé d’une smart city à Roches Noires sur une superficie de 385 hectares, dans une région, rappelle-t-il, avec des spécificités écologiques fragiles en raison des wetlands. Insistant sur l’importance de préserver l’environnement, il souhaite une étude complète des différentes zones de développement autour de Maurice, et la spécification de chaque projet envisagé, en vue de pouvoir s’assurer que si un projet se concrétise, cela se fait dans les meilleures conditions et avec la priorité de protéger l’écosystème. Concernant le projet de Roches Noires, il réclame l’extension du moratoire pour que le public soumettre ses griefs aux autorités. À ce projet, Nando Bodha demande également aux différentes associations et autres experts militants pour la protection et la préservation de l’environnement de donner un coup de main en donnant leur opinion pour mieux éclairer sur ce projet à risques environnementaux.

« People’s Turf Club n’est qu’un paravent de l’empire de Jean Michel Lee Shim et ses ramifications avec le PMO»

Autre sujet abordé par le leader du RM, celle de l’organisation des courses. Nando Bodha s’étonne de la demande de la compagnie People’s Turf Club pour une licence d’organisateur de courses hippiques. D’emblée, fait-il ressortir, contrairement à ce que le directeur Koolwant Obeeram a déclaré, il est bel et bien lié à Jean-Michel Lee Shim. Document à l’appui, il relève que les noms de Lee Shim et d’Obeeram apparaissent sur le registre d’incorporation de la compagnie Sport Data Feed Ltd incorporée en juin 2011. Il souligne également que les deux sont directeurs de compagnie, impliqués l’un dans un problème de case judiciaire et l’autre concernant qui avait fait l’objet d’une enquête de la part du Serious Fraud Office britannique.

Déplorant les « ramifications. » avec le bureau du Premier ministre, Nando Bodha relève également que Koolwant Obeeram a été nommé directeur par le gouvernement au sein de la Mauritius Housing Company, en même temps que Rashid Daureeawoo, nommé, lui, président de la MHC le 6 février 2020. Selon lui, il y a une tentative de mainmise sur le secteur des courses hippiques et « People’s Turf Club n’est qu’un paravent de l’empire de Jean-Michel Lee Shim et ses ramifications avec le PMO. ». Évoquant la letter of intent que le patron de People’s Turf Club dit détenir, Nando Bodha, se demandant si cela s’avère, « kot pou fer lekors. » D’autant que le MTC a aussi obtenu son permis. Il s’interroge également sur l’organisme qui aurait donné la permission à People’s Turf Club pour lever des fonds afin d’organiser les courses hippiques.

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