Le Financial Services Institute (FSI) vient de lancer l’International Graduate Diploma in Financial Crime Compliance, un diplôme qui renforcera les compétences des Money Laundering Reporting Officers (MLRO) et Chief Compliance Officers (CCO) exerçant dans les différentes compagnies et institutions du secteur financier. Cette formation vise également les professionnels de la région.
Le premier cours sera lancé le 25 février et couvrira une période de 10 mois. Il se fera en ligne ou en présentiel. Le Diploma in financial crime compliance couvre dix modules (Legal and regulatory environment, Business risk assessment and mitigation, Ongoing monitoring, Risk matrix, Corporate governance, Recognising and filing suspicious transactions, Independent audit and passing the risk-based supervision test, Case based approach for MLROs, Targeted sanctions et Global trends in the fight against financial crime, including cryptocurrencies).
Mohamed Khan, CEO du FSI, explique que l’objectif de cette qualification est de fournir aux étudiants une solide compréhension de l’environnement réglementaire, et une maîtrise des dispositifs locaux et mondiaux mis en place pour lutter contre la criminalité financière.
Ce cours permettra aux étudiants d’acquérir des connaissances avancées sur les fonctions de lutte contre le blanchiment d’argent, le risque et la conformité, des compétences que l’on attend des responsables de conformité au sein de diverses institutions financières du pays et des MLRO.
« By the end of the course, students will be able to demonstrate a thorough understanding of money laundering and terrorism financing and what is being done to prevent them. They will understand high-risk factors and the vulnerabilities of some financial services and products. They will explain and apply customer due diligence and monitoring procedures and will be able to assess when and how to report any suspicious activities based on legal obligations to regulators and clients », explique Mohamed Khan.
Vikash Thakoor, CEO de la FSC, met en lumière les dangers du crime financier : « To achieve compliance, organisations needs to adhere to laws, regulations and guidelines, but things can go out of hands. » Il indique que le “compliance management” prend une grande importance et que ceux concernés doivent être adéquatement formés, car si Maurice est sortie de la liste grise du GAFI, la leçon apprise pendant ce processus, c’est que les régulateurs « need to instill a culture of compliance ».
Le CEO de la FSC note aussi que les MLRO et Compliance Officers « make different interpretations of the same rule ». Il poursuit : « This disparity in understanding the exact requirements of the different acts and regulations led to the FSC coming up, during that period, with more than 10 publications on subjects pertaining to Transactions Monitoring, STR, Independent Audits etc. and also conducted about 24 outreach sessions to educate our licencees. » Il affirme que le taux de conformité global dans le secteur était de 62% avant la sortie de la liste grise, et qu’il a progressé à 90% par la suite. Vikash Thakoor dit ainsi espérer que Maurice sortira de la liste noire de l’UE ce mois-ci.
Le Dr Kaviraj Sukon, directeur de l’Open University, souligne que ce diplôme est le quatrième cours lancé avec le FSI. La hausse des crimes financiers s’explique par les changements majeurs qui interviennent depuis la pandémie dans le monde du travail, dit-il. Le Dr Sukon évoque aussi le vol d’identité et la nécessité de donner les moyens aux individus de « deal with those financial crimes ».
Navin Beekharry, directeur de l’ICAC, explique que la conformité a connu une véritable explosion depuis la crise financière de 2008, mais il reconnaît que les frais de conformité deviennent de plus en plus élevés pour les entreprises et les régulateurs. Il prévoit d’ailleurs que les firmes d’audit « vont augmenter leurs tarifs », surtout dans le sillage de la pandémie.
Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers, parle pour sa part de l’importance de la formation dans le secteur financier. « We need people to make the system effective and sustainable, training is an important link », dit-il. Il s’agit, poursuit-il, de « close the comptency gaps in the coming months ». Cette nouvelle certification en Financial Crime Compliance aidera à renforcer le positionnement du pays comme knowledge hub, dit encore Mahen Seeruttun, tout en soulignant que ce cours “Made in Mauritius” est « transférable » dans d’autres juridictions et que, d’ailleurs, « enrollment is coming in from across Africa and even from the Caribbean’s ».