Baisse des exportations : la MEXA propose un New Export Model

– Manque de visibilité sur les marchés américain et britannique

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Confronté à des conditions économiques difficiles sur ses principaux marchés, aux tensions géopolitiques persistantes et à une pénurie de main-d’œuvre qui affecte sa capacité opérationnelle, le secteur de l’exportation passe par des moments difficiles et souhaite un New Export Model assurant une transformation durable du secteur. Le mémoire de la Mauritius Expirt Association (MEXA) soumis au ministère des Finances dans le cadre du prochain budget est axé sur quatre piliers : une croissance durable à long terme, la compétitivité du secteur, le développement des marchés et la promotion des secteurs d’exportation émergents.

La MEXA plaide d’abord pour la mise sur pied d’une Independent Industrial and Export Investment Agency, avec sa propre structure et ses propres ressources, car l’investissement direct étranger dans l’industrie a été faible pendant plus de dix ans et que les secteurs d’exportation traditionnels « will not generate exponential growth. » Pour réaliser ce type de croissance, il est impératif que le secteur puisse attirer de nouveaux investissements.

La MEXA suggère ainsi que Rs 5 milliards soient investies dans la construction de parcs industriels modernes dans des régions clés, où sera disponible une Plug-and-Play Infrastructure à des investisseurs potentiels, afin de réduire leurs coûts d’investissements et accélérer les Project Lead Times. Elle propose aussi de faciliter les “scale synergies on key infrastructure such as energy (solar), waste disposal and treatment, expat housing, etc.”. Ces mesures devraient pouvoir générer des recettes additionnelles à l’exportation de l’ordre de Rs 10 milliards.

Deuxièmement, pour assurer la compétitivité du secteur de l’exportation, la MEXA se penche sur la mise en place d’un Transformation Expertise Fund de Rs 200 millions pour financer des services de consultance sur une base Co-Share. D’autant que le nouveau modèle d’exportation proposé nécessitera de nouvelles compétences, actuellement non disponibles à Maurice : « International expertise will be required, resulting in building the capacity of local talents. Areas covered would include new product areas, technology, operational re engineering, design, marketing, costing systems, software and AI, e-commerce, rescue and turnaround, strategic reviews, business reengineering, R&D. »

Toujours dans l’optique d’améliorer la compétitivité du secteur, l’association souhaite que l’attractivité des plans et des formations de la HRDC soit améliorée afin de soutenir les nouvelles compétences nécessaires, qui ne sont pas disponibles à Maurice, proposant dans la foulée d’augmenter le remboursement des formations de 70% à 80% du coût et d’augmenter le Funding Limit pour l’expertise étrangère de Rs 200 000 à Rs 500 000. Elle plaide aussi pour l’amélioration des procédures d’octroi de l’«Occupational Permit to allow new applicants to start working on a business visa pending the processing of their Permits .».

Afin de réduire les coûts financiers, la MEXA propose le Reverse Factoring, présenté ainsi : « An efficient tool to alleviate working capital constraints. The terms of the reverse factoring facility proposed by the IFCM need to be reviewed to improve usage which is currently very low.”

 

Productivity and efficiency gap

Au chapitre de l’emploi, la MEXA propose que le Dual Training Programme (DTP) soit aligné sur le Free Tertiary Education Scheme, car « the DTP has proven to be highly efficient in addressing the mismatch between the industry needs and academia ». Par ailleurs, il est suggéré de rationaliser les procédures de Work Permit et Residence Permit, tenant compte que « the export sector is currently diversifying the sourcing destination for foreign labour from Bangladesh to new sourcing destinations ». Mais « this transaction has led to a productivity and efficiency gap in the sector as the newcomers are not reaching the level of efficiency of their predecessors ».

Au chapitre du développement des marchés, la MEXA plaide pour la mise sur pied d’un Trade Promotion and Marketing Fund, cogéré par la MEXA et l’Economic Development Board (EDB), parce que les exportations vers les deux principaux marchés de Maurice, soit les États-Unis et le Royaume-Uni, ont baissé drastiquement, « this is highly attributed to lack of visibility ». Et d’ajouter : « Many buyers looking for alternative sourcing destination to Asia are unaware of the existence of Mauritius as a producer of high-quality products. » Ce fonds serait financé « through a levy of 0.5% on companies’ wage bills, amounting to approximately Rs 35m annually ». Le gouvernement contribuerait la somme équivalente.

Toujours dans l’optique de développer les marchés, l’association mise sur le renouvellement et l’extension du TPMS Scheme à trois nouvelles destinations : Chine, Inde et Nouvelle-Zélande. « The TPMS has been very successful over the years to address the distance gap of Mauritius and has provided a return on investment in terms of securing orders from buyers which require quick reactivity and short lead times. » La reconduction du Freight Rebate Scheme et de l’Export Credit Guarantee Scheme est aussi souhaitée.

Enfin, pour promouvoir les secteurs d’exportation émergents, la MEXA propose au gouvernement de « hand-hold export-ready Domestic oriented enterprises for exports in the region, based on the Tanzanian model. Mauritius is a small market ». Et elle poursuit : « For further growth, DOEs must extend their presence in the region and develop their exports to the African market. However, many DOEs cannot afford the market development and penetration costs. » L’association suggère de cibler des marchés comme la Tanzanie et le Kenya et de sélectionner cinq à dix DOEs prêtes pour l’exportation.

Conditions défavorables sur les principaux marchés d’exportation

Naveena Ramyad, ministre du Développement industriel, explique que le secteur manufacturier évolue actuellement dans un contexte très difficile, caractérisé par de nombreux défis, surtout sur le plan des exportations. « These challenges are beyond control and our enterprises have to navigate through the turbulences to maintain and consolidate their export market share », a-t-elle déclaré au Parlement cette semaine.

La ministre a parlé de conditions économiques défavorables dans les principaux marchés d’exportation, de la guerre qui perdure entre la Russie et l’Ukraine et des tensions géopolitiques prolongées au Moyen-Orient, sans oublier la concurrence croissante des plateformes de vente en ligne, entre autres. À ces défis s’ajoute le problème de taille de la pénurie de main-d’œuvre, qui affecte la capacité des entreprises a « meet export delivery deadlines », reconnaît Naveena Ramyad. Elle a souligné que le gouvernement continuera de jouer son rôle de « facilitateur » pour soutenir les entreprises manufacturières dans ces moments difficiles.

Elle a parlé des plans d’aide existants et du soutien « exceptionnel » accordé pour la période avril à juin 2024 pour le paiement du salaire minimum et de la compensation salariale, jusqu’à Rs 2 500 par employé.  Par ailleurs, le ministère de tutelle travaille de concert avec l’EDB à la révision du « current export promotion model » afin de dynamiser sa stratégie de promotion pour « fully tap new market opportunities ».

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