Déversement d’huile : La WWF exprime ses craintes pour la biodiversité marine

L'organisation estime que le sabordage de la proue du MV Wakashio n'était pas la meilleure solution

Dans un communiqué émis jeudi dernier, la World Wildlife Foundation (WWF) se dit très concernée par les risques de contamination des espèces marines suivant le déversement d’huile du Wakashio. Tout en appréciant l’élan de solidarité internationale pour le nettoyage du lagon, l’organisation évoque la nécessité d’une “Natural Resource Damage Assessment” de l’impact de cette pollution sur la biodiversité marine ainsi que sur la vie des riverains, particulièrement ceux qui vivaient de la mer. De même, la WWF estime que le sabordage de la proue du Wakashio n’était pas la meilleure option.

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« The front portion of the ship has been moved and sunk. WWF believes a better option would have been to take the floating and secured damaged portion to a safe refuge where disposal options could be assessed. WWF hopes that the operation regarding the remainder of the MV Wakashio will follow such established practice, so the vessel can be dismantled and disposed of in a way that does not pose a threat to local ecosystems. » Dans ce communiqué, l’organisation de protection des animaux dit clairement ses réserves par rapport à la décision de Maurice de saborder la proue du Wakashio. Déjà, le déversement d’huile a causé beaucoup de tort à l’environnement marin et les effets pourraient durer des années, avec un effet toxique pour de nombreuses espèces. « WWF remains deeply concerned by the amount of oil that leaked from the MV Wakashio and into the coastal waters of Mauritius, where it is coating beaches, coral reefs, seagrasses and mangroves in a poisonous sludge and putting lagoon fisheries as well as whales, dolphins, seabirds and sea turtles at risk of toxic contamination. »

Pour ces raisons, la WWF estime qu’il est important d’avoir recours à des experts en environnement et biologie marine « to track the impact of the spill, including the potential contamination of fisheries and coastal sediments and habitats ». Une Natural Resource Damage Assessment (NRDA) est ainsi recommandée afin de mesurer l’impact réel de ce désastre écologique. «The NRDA should include inputs from affected communities and the public, and experts should determine the extent of damage as well as best methods for restoration activities », suggère la WWF.

L’organisation salue la rapidité avec laquelle la communauté internationale a réagi pour aider Maurice à faire face à cette situation. Elle plaide pour que la communauté internationale se mobilise également pour apporter des réformes sur le plan du transport maritime afin de prévenir de telles catastrophes à l’avenir. « Vulnerable Small Island Developing States cannot be left to bear the burden of lost ocean productivity, clean-up and restoration on their own. »

WWF souhaite également que les communautés affectées soient indemnisées rapidement. « Too often, the process of securing compensation and payment takes years to be completed. We call on the company and the flag state to move quickly and release funds for the clean-up effort, when they can be put to immediate use. »

Inquiétudes des Japonais pour les mangroves

Les experts japonais actuellement à Maurice pour la restauration des sites affectés par la pollution provenant du MV Wakashio ont exprimé leurs craintes que les mangroves puissent mourir bientôt en raison de dépôts d’huile sur les racines. Un article du journal japonais The Mainichi, publié cette semaine, fait état des inquiétudes de la Japanese Disaster Relief Team, actuellement à Maurice. L’équipe comprenant sept personnes est actuellement sur le terrain et a visité les différents sites affectés. L’article cite le Team Leader de l’équipe sur place qui affirme : « In the heavily polluted areas, oil adhesion to pneumatophores (or aerial roots) can suffocate mangroves to death. Also, if the oil stays for long, its toxic substances can kill mangroves. »

Les experts japonais parlent également de la difficulté de nettoyer ces zones sensibles, de par la particularité boueuse des sites. « Clearing of oil from mangrove forests in a muddy environment, instead of a rocky one, is particularly difficult as the removal work may allow deeper penetration of the oil beneath the forests », soutiennent les experts.

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