Business Mauritius exprime des réserves au sujet de l’amendement No 17 de 2024 apporté à l’Employment Relations Act. Le ministre du Travail a désormais l’autorité de faire des Wage Adjustments à sa discrétion « without the need to consult stakeholders or act on recommendation from tripartite institutions thereby undermining their functions », écrivent Anif Currimjee et Ram Ramkalaon, respectivement président et Chief Executive Officer (CEO) de Business Mauritius, dans une correspondance adressée au Premier ministre, Navin Ramgoolam. Cet amendement, disent-ils, a des implications sérieuses que ce soit sur le plan individuel ou sur le contrat de travail.
« We believe that the scope of the amendment may also discourage the private sector to propose salary innovations. We believe that the scope of the amendment may also discourage private firms from establishing company-specific remuneration policies and proposing innovative remuneration strategies in the future », soutiennent-ils. Le secteur privé souligne aussi que cette décision du gouvernement affecte également le processus de négociations collectives dont la finalité est basée sur la reconnaissance de l’effort.
Désormais, « any collective agreement in the future remains vulnerable. Il est ainsi urgent de s’adresser à ce problème, d’autant plus que notices to initiate collective bargaining negotiations have been issued to employers within the sugar industry. It is important to note that employers engaged in collective bargaining can disengage from the process as it is mandatory and our law does not provide a mechanism for disengagement or opting out even in cases of significant changes in circumstances such as the current situation», note Business Mauritius qui a déjà sollicité un avis légal à ce sujet.
« Our legal advisers have confirmed our concerns, and a copy of their opinion is attached for your reference. Business Mauritius proposes that, to address this issue, sections 94 and 57(2) of the Employment Relations Act, which hinder sound remuneration practices, should be repealed to introduce certainty and proportionality in wage determination policies », s’appesantissent le président et le CEO de Business Mauritius.
Durant les cinq dernières années, pas moins de 200 amendements ont été apportés à la Workers Rights Act. Le secteur privé attire l’attention que ces amendements ont été effectués au compte-goutte, changeant ainsi la philosophie de cette loi. « Today our labour laws are very prescriptive and not conducive to the promotion of sustainable enterprises. We believe there is a pressing need to streamline the Workers’ Rights Act to promote the New Economic Model proposed by the Government Programme 2025-2026 », ajoutent-ils.
Business Mauritius indique aussi qu’il a déjà fait part de ses appréhensions au ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell, à l’Attorney General, Gavin Glover, au Junior Minister aux Finances, Dhaneshwar Damry, au ministre du Travail, Reza Uteem, depuis l’année dernière surtout avec l’avènement des amendements aux lois du travail. Vu l’urgence de la situation, Business Mauritius souhaite ainsi une rencontre élargie avec les différentes parties concernées pour trouver une solution à ce problème.
De son côté, le président de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, qui est en présence d’une copie de cette correspondance, fait ressortir qu’il est clair que « Business Mauritius se sent fort avec le nouveau gouvernement. Maintenant, si le gouvernement décide de soutenir la demande de Business Mauritius, tout semble indiquer qu’il suit la politique ultralibérale de l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen. Il ne faut pas oublier que bon nombre de salariés n’ont pas eu droit à la compensation salariale annuelle tandis que d’autres ont vu leur Wage Support être réduit de Rs 500. La position de Business Mauritius ne tient pas la route. S’il faut payer, il faut payer », maintient le syndicaliste avec force.