L’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) célèbre ses 30 ans — trois décennies d’engagement en faveur du développement de l’industrie locale. À l’occasion de son assemblée générale, elle a dévoilé sa nouvelle identité visuelle, marquant une nouvelle étape dans son évolution. L’association se dote également d’une nouvelle promesse : « Agir comme un lien dynamique et œuvrer à une transformation durable.» Elle réaffirme par la même occasion son rôle clé : « Être la force de frappe stratégique et le porte-voix des manufacturiers mauriciens, pour impulser le changement et soutenir l’émergence d’une nation industrielle innovante. »
Plusieurs invités étaient présents, dont le ministre de l’Industrie, Aadil Ameer Meea et des partenaires de l’AMM, Business Mauritius, Mauritius Export Associaion (MEXA), Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) et la Mauritius Commercial Bank (MCB), entre autres. Un hommage a été rendu aux anciens présidents de l’AMM, en particulier à Bashir Currimjee, premier à assumer la présidence de l’association en 1995.
Les invités ont pu prendre connaissance des résultats d’une étude stratégique commanditée par l’AMM au cabinet Straconsult. Amédée Darga, Managing Director, a présenté les points saillants de cette étude, intitulée Domestic Oriented Manufacturing Enterprises need urgent attention, qui souligne la contribution indéniable du secteur manufacturier à la croissance du pays. Les résultats montrent l’urgence d’accorder une attention plus particulière aux Domestic Oriented Manufacturing Entreprises (DOMEs).
Lawrence Wong, président de l’AMM, affirme que : « l’AMM est cette voix collective qui défend, qui connecte, qui éclaire. C’est aujourd’hui un lieu de dialogue entre les industriels, les institutions, et la société.» Il a fait ressortir que l’AMM présentera, dans quelques jours, son Budget Memo au ministre des Finances. « L’AMM propose une refondation du modèle industriel mauricien face aux incertitudes mondiales et au protectionnisme américain. Cette vision s’articule autour de quatre axes : renforcement de la souveraineté industrielle, valorisation du label Made in Moris, internationalisation régionale ciblée, et transition vers l’économie circulaire. L’objectif est d’augmenter la contribution industrielle au Pib à 15% d’ici 2029. »
Il lance un appel à investir dans le secteur manufacturier. « Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de rappeler l’importance de ce secteur et les opportunités qu’il représente pour notre nation. L’année dernière, en 2024, le secteur manufacturier représentait environ 12,3 % du Pib en contribution directe, et lorsqu’on inclut ses effets indirects, il contribue à près de 20 % du Pib. L’industrie mauricienne n’attire que 4% des investissements totaux du pays. Ce montant reste très modeste comparé aux Rs 171 milliards investis globalement dans l’économie. »
L’AMM estime qu’il est possible d’attirer entre Rs 20 et 30 milliards d’investissements chaque année dans ce secteur. Pour sa part, Shirin Gunny, Chief Executive Officer (CEO) de l’AMM et du label Made in Moris, explique que l’industrie locale est le socle de notre avenir. « Nous avons remis l’industrie au cœur du débat national. Nous avons fait dialoguer des secteurs, des filières, et créé des passerelles entre différents ministères. Et nous avons posé les fondations d’une coopération nouvelle : plus systémique, plus intégrée, tournée vers l’avenir, et avec la ferme conviction de faire émerger de nouvelles opportunités d’affaires », fait-elle ressortir.
Elle soutient que l’association a remis l’industrie au cœur du débat national, faisant dialoguer des secteurs, des filières, et créé des passerelles entre différents ministères. « Nous avons posé les fondations d’une coopération nouvelle : plus systémique, plus intégrée, tournée vers l’avenir, et avec la ferme conviction de faire émerger de nouvelles opportunités d’affaires. Et aujourd’hui, nous le disons clairement : Nous sommes prêts. Nous avons un cap : faire passer la part de l’industrie manufacturière de 12,7 % à 15 % du PIB d’ici 2029. Nous avons les moyens : des DOMEs – Domestic Oriented Manufacturing Enterprises – engagées, solides, innovantes et dynamiques. Nous avons la mission : créer des emplois, de la valeur ajoutée, un effet multiplicateur qui irrigue l’ensemble du territoire mauricien » , ajoute-t-elle.
Les membres et invités de l’AMM ont découvert les conclusions de l’étude réalisée par Straconsult. Amédée Darga a exposé les points clés de cette enquête, qui met en évidence la contribution significative du secteur manufacturier à la croissance économique nationale. Les résultats démontrent la nécessité impérieuse d’accorder une attention prioritaire aux entreprises manufacturières orientées vers le marché domestique (DOMEs).
« Cette étude met en évidence l’importance stratégique du secteur DOMEs et offre des pistes concrètes pour mieux accompagner les entreprises : en facilitant leur accès aux financements, en encourageant l’innovation et en instaurant une concurrence équitable face aux importations,» affirme Amédée Darga.
L’étude met l’accent sur l’importance cruciale des Entreprises Manufacturières Orientées vers le Marché Domestique (DOMEs) à Maurice, qui ont généré Rs 50,4 milliards en 2023 (7,4% du PIB) avec quelque 40 000 emplois générés. Toutefois, ces entreprises font face à plusieurs défis majeurs : concurrence déloyale des importations, difficultés d’accès au financement, manque d’incitations à l’investissement et pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Pour y remédier, le document propose une série de mesures concrètes comme suit:
renforcement des normes pour les produits importés,
amélioration de l’accès au financement via la Banque de Développement de Maurice,
régime fiscal avantageux à 3%, soutien à la R&D (subvention de 75%),
exonération de TVA sur les équipements,
incitations fiscales pour les investisseurs et
programmes d’assistance à la transformation numérique.
L’AMM estime que ces actions permettraient non seulement de soutenir les entreprises existantes mais aussi de stimuler l’émergence de nouvelles DOMEs, consolidant ainsi ce secteur essentiel pour l’économie mauricienne.