Par Edgard Razafindravahy, Secrétaire général de la COI
Ce 24 avril 2025, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la Commission de l’océan Indien (COI) se retrouvent à Antananarivo pour le 5e Sommet de notre organisation régionale. Ce rendez-vous n’est pas qu’un exercice diplomatique. C’est un moment crucial pour renforcer notre action collective face aux défis qui nous touchent tous : climat, santé, sécurité alimentaire, connectivité, emploi.
Depuis 1984, la COI agit pour transformer la coopération insulaire en solutions concrètes. En témoignent plusieurs succès marquants dans notre région.
À Maurice, lors de l’épidémie de fièvre aphteuse en 2016, l’appui du réseau SEGA One Health de la COI a permis de limiter l’impact à Rs 125 millions, contre Rs 1,35 milliard estimé sans intervention. La COI a également fait don de plus de 40 000 équipements de protection et de dizaine de matériels de prise en charge pour les services de santé durant la pandémie de Covid-19. Cette action en santé a aussi permis de former 85 épidémiologistes de terrain, d’installer le premier laboratoire de biosécurité P3 à Port-Louis ou encore de doter les services vétérinaires de la première clinique vétérinaire mobile du pays.
À Rodrigues encore, la COI a soutenu la mise en place d’une fermeture saisonnière de pêche aux ourites en 2012. Résultat : une récolte multipliée par deux dès la première année, dépassant aujourd’hui les 600 tonnes annuelles, avec des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux durables.
Autre exemple : le câble METISS, auquel la COI a contribué, aujourd’hui le plus puissant de la région, soutient la 5G, sécurise nos connexions et booste la compétitivité numérique de nos îles. EMTEL et CEB FibertNet, parmi d’autres, en sont des acteurs clés.
La liste des soutiens concrets de la COI et de ses partenaires peut s’égrener à l’envi : opérations de sécurité maritime, formation des négociateurs climatiques, restauration des écosystèmes côtiers, formations techniques, équipements météo et d’intervention face aux risques naturels, mobilité des opérateurs culturels, appui à l’entrepreneuriat féminin et des jeunes, établissement d’un certificat d’origine COI, création de réseaux régionaux comme l’Association des Parlements des Etats membres de l’océan Indien et, il y a quelques jours, le Parlement des jeunes co-présidé par une jeune Réunionnaise et un jeune Mauricien.
Ce 5e Sommet est l’occasion de réaffirmer que nos différences sont une richesse, mais que nos défis nous imposent de construire ensemble. La COI n’est pas un concept abstrait. C’est un outil au service de nos territoires, de nos économies et de nos peuples.
Commission de l’océan Indien – 1984 > 2025
5 États membres
- Comores
- France (La Réunion)
- Madagascar
- Maurice
- Seychelles
70+ projets régionaux mis en œuvre
- Dans les domaines : santé, pêche, climat, sécurité, agriculture, connectivité, diplomatie…
- Plus de 400 millions d’euros mobilisés pour la région
- En moyenne, pour 1€ de contribution des Etats membres au fonctionnement de la COI, l’organisation dépense chaque année entre 4,5€ à 12€ par Etat (équipements, formations, conférences et ateliers, expertises, subventions…)
2,5 millions d’euros (Rs 125 millions)
- Pertes évitées à Maurice et Rodrigues en 2016 lors de l’épidémie de fièvre aphteuse grâce au réseau SEGA One Health de la COI.
600+ tonnes d’ourites/an à Rodrigues
Grâce à la fermeture saisonnière soutenue par la COI depuis 2012 :
- Hausse des revenus pour les femmes pêcheuses
- Sécurité alimentaire renforcée
- Pression réduite sur la ressource
4 800 km de fibre optique : le câble METISS
Mis en œuvre avec l’appui de la COI et 6 opérateurs régionaux, dont EMTEL et CEB FibertNet.
- Plus puissant câble sous-marin de la région
- Lancement de la 5G
- Sécurité et redondance des connexions
30+ institutions partenaires
Partenaires stratégiques :
- Union européenne
- Agence française de développement
- Banque mondiale
- Agences spécialisées de l’ONU, etc.
5 sommets depuis 1984
- Le prochain : Antananarivo, Madagascar, le 24 avril 2025
- Objectif : donner un nouvel élan politique à la coopération régionale insulaire.
- Thème principal : la sécurité et la souveraineté alimentaires pour le développement du marché de l’Indianocéanie.