« Monsieur Rawat inn fer enn Ponzi Scheme, mo ena prev ». C’est ce qu’affirme l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui est sorti de son silence ce vendredi 18 avril, dix ans après l’éclatement de l’affaire BAI.
Il est catégorique. « C’est une décision volontaire. Il ya pas de Ponzi Scheme accidentel », lance-t-il. L’ex-ministre a réuni la presse à l’hôtel Voila Bagatelle ce vendredi 18 avril 2025 expliquant qu’il s’est senti attaqué par Dawood Rawat, ancien chairman émérite du conglomérat financier BAI, de retour au pays cette année. Vishnu Lutchmeenaraidoo a déclaré qu’il a souhaité répondre aux « attaques personnelles de Dawood Rawat en sa personne».
Il dément les propos de Dawood Rawat qui selon lui » joue à la victime », dans toute cette affaire. Vishnu Lutchmeenaraidoo insiste sur le fait que Dawood Rawat a fait un Ponzi Scheme et s’appuie sur le fait que c’était un plan volontaire pour piller des investisseurs et la population. L’ancien ministre explique que l’actuel Deputy Prime minister du pays, Paul Bérenger, lui avait demandé de travailler sur la BAI en 2010 suivant la mise en insolvabilité de la branche de la BAI, à la Barbade, une île des Caraïbes où les fonds publics ont dû être utilisés pour rembourser ceux qui y avaient placé leur argent.
Vishnu Lutchmeenaraidoo explique qu’il suivait la BAI depuis 2010 qui dit-il, était déjà dans une situation financière catastrophique. Il explique qu’au moins 220 000 Mauriciens étaient concernés directement par la BAI et que son gouvernement a fait cela pour le peuple mauricien. Il considère cette affaire comme la plus grande crise sociale qu’aura connue l’île Maurice depuis son indépendance.
Il dit que son gouvernement a dû prendre une décision qui n’avait jamais été prise à Maurice. Explique qu’il a dû aller à la télévision nationale dans la soirée du 15 avril 2015 pour rassurer les clients du groupe BAI et leur dire qu’ils ne perdront pas leur argent. À notre question quant à savoir si la licence de la BAI aurait pu ne pas être révoquée, l’ancien ministre a déclaré qu’ils ont évité qu’il se passe la même chose qu’aux Caraïbes.
Ce dernier déplore que Dawood Rawat retourne au pays et « se fasse passer pour une victime ». Il demande ainsi : « Sa Rs 19,2 milliards de Super Cash Gold la kot inn ale? Sa krim-la nou kinn bizin zer sa, se pa li kinn sov sa pei-la ».
Ce dernier plaide pour un audit national avec l’avis d’expert étranger afin que le gouvernement actuel fasse la lumière sur toute cette affaire.
Pour rappel, à l’époque, alors qu’il occupait le poste de ministre des Finances, il avait qualifié le système de la BAI de « Ponzi scheme ». Lors de la chute de la Bramer Bank et du groupe BAI, il s’était montré particulièrement critique envers ceux qu’il considérait comme les instigateurs de ce qu’il appelait un « vol planifié ». À ses yeux, il s’agissait d’un véritable complot.
Répondant aux questions de la presse sur la chute du groupe de Rawat, ce dernier soutient aujourd’hui : « je l’ai fait par amour pour mon pays. Nous avons dû utiliser l’argent public pour rembourser. Nous étions au bord d’une crise sociale dans le pays. Plus de 200,000 citoyens étaient concernés directement. Il fallait agir vite. »
Vous pouvez revoir sa déclaration dans son intégralité ici :