De l’audace et de la prise de mesures courageuses

Celui qui occupait jusqu’au 10 novembre 2024 le portefeuille du Grand Argentier se retrouve, ces jours-ci, derrière les barreaux. Voir Renganaden Padayachy, Kishan pour les intimes, notamment ceux de la fameuse Lakwizinn de l’ancien chef du gouvernement, un “blue-eyed boy” par qui Pravind Jugnauth ne cessait de jurer, en arriver là, il faut concéder que cela fait un choc ! Ils sont peu, dans l’histoire de notre pays, ces personnalités ayant occupé des postes clé, à se retrouver “in the limelight”… pour les mauvaises raisons !
Navin Ramgoolam et Paul Bérenger avaient promis, durant la campagne électorale, que ceux qui ont été malhonnêtes n’esquiveraient pas la justice. Il y a eu l’interpellation de Pravind Jugnauth et de son épouse, Kobita, couple qui a fait beaucoup parler de lui durant l’épisode de Missie Moustass Leaks. L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, homme de confiance de Padayachy et de Jugnauth, autre “blue-eyed boy” de l’ancien couple qui gérait le pays comme s’il le faisait pour son business personnel, est également sous les feux des projecteurs. Ainsi qu’une ribambelle d’anonymes et de moins anonymes qui ont soit dénoncé, soit collaboré (conspiré ?) à des projets qui ont saigné à blanc les caisses de l’État.
Ce feuilleton des anciens princes du jour qui défilent à la FCC ne finira pas de sitôt. Il y a eu tellement de “malpractices” et de fraudes que l’on se demande si cinq ans seront suffisants pour écrouer les vrais coupables. Car il va de soi que le peuple veille au grain et ne cautionnera aucun écart. Chacun de ceux qui ont fauté devra “foot the bill”, incontestablement !
La guerre commerciale qu’a déclarée Donald Trump au monde entier continue de provoquer des secousses, et non des moindres. Outre d’affoler les Bourses mondiales avec ses décisions qui s’apparentent à des caprices, mais qui sont en fait des calculs bien réfléchis, celui qui se prend pour le dieu du jour n’en finit pas de déstabiliser la donne.
Dans un entretien très enrichissant avec le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, dans l’émission de France TV, C dans L’air, du 3 avril dernier, dans la rubrique “Taxe Trump : le choc mondial”, l’économiste américain décoche une réplique simple et efficace : « Le seul langage que Trump comprend, c’est la force, le pouvoir. C’est une brute. Si vous dévoilez votre faiblesse, il vous écrasera. Donc, s’il augmente les taxes, il vous faut à votre tour augmenter les taxes. »
De son côté, le message du Premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, n’est pas passé inaperçu, non plus. Parlant des petits pays, des États insulaires, dont Maurice fait partie, il exhorte à une prise de conscience collective, le temps de se préparer, prévient-il, à des chocs encore plus graves. En chef de gouvernement bien réfléchi et rodé, il rappelle que la précédente guerre commerciale, datant des années 30, a fini en… Seconde Guerre mondiale. L’heure n’est certainement pas à prendre les choses à la légère. Navin Ramgoolam doit déjà mesurer l’ampleur de ce qui peut nous tomber dessus.
L’équilibre mondial est effectivement très précaire, actuellement. Avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine qui prend des proportions inattendues, le génocide d’Israël en Palestine qui choque et commence à faire réagir d’autres États, pour citer les facteurs les plus importants. L’heure appelle effectivement à se ressaisir, pour se préparer à des bouleversements majeurs.
Cette semaine se tiendront les Assises de l’éducation. Un événement national très attendu de tous : parents, enseignants, étudiants… Surtout, comme l’a déjà défini le ministre Gungapersad, avec les défis majeurs que représentent le harcèlement (sous de multiples formes – physiques autant que psychologiques) et la présence des drogues dans nos écoles et collèges.
Durant la décennie écoulée, sous la houlette de Leela Devi Dookun-Luchoomun, pourtant pédagogue de carrière, notre système éducatif a pris de sérieux coups. Avec la présentation de la loi pour la création de la National Agency for Drug Control, les attentes sont énormes. Il ne se passe plus un jour sans qu’un de nos jeunes soit piégé par les marchands de la mort. L’heure est très grave.

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