Les automobilistes devront encore patienter. Les prix de l’essence (Mogas) et du diesel (gas oil) resteront inchangés. C’est ce qu’a annoncé par le ministre du Commerce et de la Protection des consommateurs, Michaël Sik Yuen, à l’issue de la réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC). Réunis le vendredi 11 avril, les membres de cette instance ont décidé de maintenir les tarifs actuels : Rs 61.20 le litre d’essence et Rs 58.95 pour le diesel, soit les mêmes prix qu’après la dernière baisse intervenue en décembre 2024.
Cette décision, qui peut surprendre alors que les prix mondiaux des produits pétroliers sont en baisse, s’explique par « une réalité économique complexe », dit le ministre. Michaël Sik Yuen a insisté sur la priorité de l’heure qui est de réduire le déficit du Price Stabilisation Account (PSA), particulièrement plombé par les subventions sur le diesel. « Nou bizin azir de manier responsab, nou pe redres nou lekonomi. Mo kone dimounn ti pou kontan enn bes, me li pa soutenab,», a-t-il dit.
Actuellement, le PSA affiche un solde positif de Rs 300 millions pour le Mogas, mais un déficit alarmant de Rs 3,1 milliards pour le gas oil (diesel). Ce gouffre budgétaire, selon le ministre, empêche toute nouvelle baisse sur le diesel, malgré une chute de 10,75% de son prix sur le marché international.
Le ministre a aussi tenu à clarifier les choses eu égard à certains chiffres circulant notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreuses vidéos affirment que le prix à la pompe devrait automatiquement refléter les baisses du pétrole brut. « Ena boukou sif pe sirkile, et souvan ban zournalis meme pran sif Crude Oil, li Moris pena rafinnri », a-t-il expliqué, indiquant que le prix final payé par les consommateurs comprend non seulement le coût du raffinage, mais aussi le fret, l’assurance, les frais liés à la sécurité, au stockage, et à la marge pour les fournisseurs.
Selon le mécanisme de calcul du PPC, une baisse ou une hausse de plus de 4% du coût moyen sur six mois peut déclencher une révision des prix. Par exemple, si le calcul est effectué en avril, il prendra en compte les trois mois précédents (janvier, février et mars) et les trois mois à venir (avril, mai et juin). Actuellement, le prix du Mogas a baissé de 2,44%, soit en dessous du seuil requis (4%), tandis que celui du diesel, bien que suffisamment en baisse, ne peut être ajusté à cause du déficit massif du PSA. « Nous espérons diminuer le déficit du PSA le plus vite possible », a insisté le ministre. « Si ena enn ameliorasion, nou pou soulaz bann Morisien. » Une prochaine réunion du PPC est attendue au plus tard dans quatre mois, mais pourrait être convoquée plus tôt si les conditions le permettent.
Michaël Sik Yuen n’a pas manqué d’indiquer que la situation actuelle est le fruit de la gestion du précédent gouvernement : « Bann la finn pas zot letan fer dimounn kontan. » Il a fait ressortir qu’en novembre dernier, le déficit du PSA pour le gas oil dépassait Rs 3,6 milliards. Aujourd’hui, il est descendu à Rs 3,1 milliards, « grâce à une gestion plus stricte et à l’absence d’ajustements de prix précipités. »
Le ministre a également tiré la sonnette d’alarme concernant les conséquences d’une mauvaise gestion économique face aux agences de notation internationales. D’où la nécessité d’une gestion rigoureuse de l’argent public. « Moody’s pe sirvey nou. Si zot degrad nou, nou pou dan Junk status. Sa pou afekte nou kapasite anprunte, ek nou servis finansier », prévient-il.