Sécheresse et approvisionnement : Le ministre Assirvaden annonce un plan Marshall pour le secteur eau

- Ce document sera présenté au cabinet pour subvenir aux besoins de la population et au secteur économique

Le ministre de l’Énergie et des Utilités publiques, Patrick Assirvaden, a annoncé qu’il présentera au Cabinet très prochainement un plan Marshall pour le secteur eau en prélude de la prochaine saison des pluies. C’était, hier, à Bois-Mangue, lors d’une visite de constat sur la fin des travaux de forage à cet endroit.

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Ce plan, qui est en préparation au ministère conjointement avec la Central Water Authority (CWA) et la Water Resources Commission, aidera le pays à traverser cette période de sécheresse. « Il visera surtout à subvenir aux besoins de la population et au secteur économique du pays », a-t-il indiqué.

À ce jour, une dizaine de Boreholes ont été identifiés à travers le pays. « Mais les travaux de forage coûtent cher et nous allons demander des fonds appropriés dans le prochain budget. Nous sommes en tout cas dans une situation d’urgence. La situation ne semble pas s’améliorer au niveau de la pluviosité et c’est pourquoi nous avons l’intention d’aller de l’avant avec un plan d’ensemble qui est en préparation au niveau du ministère conjointement avec la Central Water Authority et au niveau de la Water Resources Commission. Il faut aller chercher l’eau partout et c’est pourquoi je présenterai au cabinet un plan Marshall », s’est-il appesanti.

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Le ministre de l’Énergie a profité de l’occasion pour remercier la collaboration du secteur privé. « La compagnie Terra nous aide. Medine également à l’entrée d’Albion, où l’eau est puisée d’une rivière pour être traitée et être mise sur le réseau. Le secteur privé joue le jeu. Il y a quand même certains dans le Nord qui ne nous accordent pas la permission d’utiliser l’eau qui se trouve sur leurs terrains. La loi me permet d’agir. Je vais agir dans l’intérêt public », a-t-il fait remarquer.

Patrick Assirvaden devait aussi faire ressortir qu’il fait preuve de flexibilité pour ceux qui souffrent des restrictions d’eau actuellement. « L’irrigation de la canne à sucre n’est pas autorisée actuellement. Les plantations de légumes peuvent être arrosées avec une certaine qualité d’eau, car je ne veux pas que cette situation ait un impact sur la vie économique du pays et de la population. Il y a certains secteurs pour lesquels nous n’avons pas eu le choix. Nous allons alléger la situation pour eux à l’avenir, mais là, malheureusement, nous n’avons  pas de visibilité. Et c’est pourquoi il faut gérer ce que nous avons. Nous avons fait un choix dans l’intérêt du pays », fait-il comprendre.

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En ce qui concerne la réparation des fuites d’eau sur le réseau, le ministre devait ressortir qu’une équipe dédiée s’attaque déjà à ce problème. « Le réseau est cependant vaste. Il faut changer les tuyaux. Nous avons obtenu Rs 2,9 milliards du gouvernement indien pour le Pipe Replacement Program. Nous allons tout faire dans la transparence », a-t-il ajouté.

Auparavant, le ministre de l’Énergie s’était rendu à Mapou pour un constat de visu de la fin des travaux de forage à cet endroit. « Ce que nous faisons actuellement relève d’une politique à moyen terme afin de mitiger un peu les effets de la sécheresse. Les Mauriciens, en général, sont conscients du fait que la pluie ne tombe pas ou, lorsqu’elle pleut, ce n’est pas aux endroits où il y a le captage d’eau, ce qui fait que le niveau d’eau dans nos réservoirs continue à tourner autour de 50%, alors que l’année dernière, à pareille époque, le taux de remplissage était de plus de 90%. Face à cette situation, nous ne pouvions rester les bras croisés et il fallait chercher d’autres sources d’approvisionnement pour répondre aux attentes de la population dans une certaine mesure », indique le ministre.

Les restrictions sur la consommation d’eau sont restées les mêmes alors que l’hiver approche. « Nous avons démarré ainsi une politique consistant à chercher de l’eau où nous n’avons pas l’habitude de le faire. Nous avons décidé de chercher de l’eau dans les Boreholes, qui se trouvent en dessous du sol. Ces Boreholes étaient utilisés dans le passé. Mais ils n’étaient pas utilisés pour ce que nous avons envie de faire. Nous n’arrivons pas à capter l’eau à la surface de la terre et nous avons démarré une série de forages à travers le pays, mais surtout dans le Nord du pays qui est un des endroits les plus affectés par la sécheresse. Je me suis rendu la dernière fois à Fond-du-Sac pour un tel exercice et, aujourd’hui (NDLR : hier), nous sommes à Mapou où nous avons identifié un Borehole pour alimenter la région de Goodlands. Nous avons effectué des travaux de forage également à Bois-Mangue, nous retirons de l’eau dans les nappes phréatiques au maximum pour alimenter deux réservoirs. Donc la politique de puiser de l’eau là où nous n’avons pas l’habitude de le faire sera désormais la norme », poursuit-il ..

« Le ministère va accorder toutes les facilités, la logistique, et la Water Resources Unit à la CWA pour que cette politique devienne notre bouquet d’approvisionnement en eau qui comprend la rivière, les réservoirs et les Boreholes. Au fait, il y a une dizaine de Boreholes que nous avons identifiés et des travaux de forages vont démarrer bientôt. Je suis satisfait du travail accompli sur le terrain, mais comme je suis un peu comme Saint Thomas, j’ai envie de voir pour croire », a dit le ministre.

Le directeur de la Water Resources Commission (WRC), Lomush Juggoo, a déclaré qu’après des travaux de forage à Bois-Mangue, le Dry Season Pumping Test va maintenant démarrer pour connaître le volume d’eau, susceptible d’alimenter les deux réservoirs de 1 500 mètres cubes.

« Ces deux réservoirs peuvent alimenter 1 500 familles dans la région. Au fait, ces deux réservoirs sont alimentés par le réservoir de La Nicolière. Le déficit d’eau dans ces deux réservoirs sera comblé par ce Borehole. Les travaux de connexion devraient être terminés dans un mois environ. L’installation d’une pompe à eau submersible est aussi envisagée à cet endroit pour limiter le bruit émanant de la pompe d’eau dans ce quartier résidentiel. Quelque 500 à 600 mètres cubes d’eau peuvent être pompés par jour à cet endroit », a-t-il conclu.

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