Dans un mémoire adressé, hier, au ministère des Finances dans le cadre de la présentation du prochain budget, le Mauritius Trade Union Congress (MTUC) demande au gouvernement de fixer le salaire minimum à Rs 25 000.
« Le salaire minimum national a peut-être atteint Rs 25 000 par mois, car le coût de la vie n’a pas diminué depuis les dernières élections générales. Le gouvernement doit repenser cet aspect et concevoir un meilleur programme pour les travailleurs. Aussi, la somme de Rs 50 000 comme plafond pour gagner la prime du 14e mois est bien en deçà des attentes des syndicats. Le MTUC a proposé que ce plafond soit porté à Rs 100 000 et que ceux qui dépassent ce chiffre bénéficient d’une prime réduite », précisent Devand Quedou et Muhammad Adeel Moniaruch, respectivement président et secrétaire général du MTUC, dans le document.
Dans le domaine de l’éducation, le MTUC propose de détaxer les accessoires informatiques en faveur des élèves et des éducateurs dans tous les écoles et collèges, d’augmenter le nombre de places pour les étudiants au Mauritius Institute of Training and Development, devant être supérieur à 3 000, et de recruter des Discipline Masters dans les écoles de même que les fonds du département de PE devront être augmentés.
Au chapitre de l’agro-industrie, le MTUC propose la distribution gratuite de semences afin de promouvoir le jardinage à domicile, des incitations pour accroître la superficie sous culture vivrière, « car l’état actuel de ces cultures devient hors de portée des citoyens ordinaires. »
Pour le service Civil, cette formation syndicale propose un régime d’assurance maladie souscrite au nom de tous les employés de la fonction publique et des organismes parapublics, avec une cotisation minimale de ces derniers, le reste devant être couvert par les employeurs. Elle souhaite aussi que tous les postes encore vacants dans la fonction publique soient remplis et que les employés qui atteignent l’âge de 65 ans aient la possibilité de continuer à travailler jusqu’à 70 ans, si leur état de santé leur permet d’être actifs.
Le MTUC indique que le gouvernement, dans son manifeste, avait promis une réduction du prix des médicaments. Entre-temps, certains médicaments ne sont pas disponibles dans les hôpitaux et sont vendus à des prix plus élevés dans les pharmacies. Les médecins des cliniques prescrivent même des médicaments qui ne sont pas en vente à l’extérieur. Il propose donc que le gouvernement propose d’autres stratégies pour aider les patients qui cherchent des médicaments.
L’organisation syndicale prône la mise en place d’un régime national d’assurance maladie qui couvrira tous les citoyens du pays. « Une contribution minimale de Rs 25 (par exemple) par mois pour les citoyens qui travaillent aidera grandement le gouvernement à offrir de meilleurs services de santé à la communauté », préconise le MTUC dans le mémoire en vue du prochain budget.
Cette formation syndicale soutient qu’il existe un cartel au sein duquel les médecins du gouvernement et d’autres professionnels dirigent des patients vers des cliniques privées et où des montants exorbitants sont réclamés pour tout type de chirurgie. Il s’agit d’un cas important qui devra être traité par le nouveau ministre de la Santé et son gouvernement.
Les autorités disposent de pouvoirs suffisants, estime le MTUC, pour enquêter sur ce commerce illicite dans le secteur de la santé et elles peuvent prendre les mesures nécessaires. Les syndicalistes reconnaissent que les Mediclinics font un excellent travail « pour se rapprocher de nos citoyens dans les régions rurales ». Cependant, il est temps que le gouvernement recrute du personnel supplémentaire pour opérer ces dispensaires 24 heures sur 24.
Il propose aussi d’interdire aux travailleurs étrangers de participer à toute élection à Maurice s’ils ne sont pas titulaires de passeport mauricien. En outre, tous les Mauriciens résidant à l’étranger, qui détiennent encore leurs passeports mauriciens et investissent régulièrement à Maurice doivent être autorisés à voter, clame le MTUC.
« Le Trade Union Trust Fund, qui relève du ministère du Travail, joue un rôle trop passif et ses fonctions doivent donc être réexaminées », estime l’organisation syndicale. Les subventions ne sont pas accordées de manière rationnelle aux fédérations et aux confédérations, et les activités organisées en faveur des travailleurs sont insuffisantes. En outre, le Trade Union Trust Fund compte les mêmes membres siégeant sur son conseil d’administration année après année, ce qui donne lieu à des conflits d’intérêts probables dans l’allocation de fonds aux travailleurs. Le MTUC demande au gouvernement de modifier la structure même de cet organisme et de « le rendre plus accessible et plus convivial pour les travailleurs ».
Le MTUC demande enfin au gouvernement de construire une Trade Union House pour la formation des travailleurs.