Embauche : Bras de fer UoM/ministère de l’Enseignement supérieur

Ingérence ministérielle alléguée  dans le renouvellement du contrat d’un médecin

- Publicité -

– Le ministre Kaviraj Sukon : « Il était nécessaire d’assurer  la continuité des cours »

Le renouvellement du contrat du Dr Ganessen Chinien comme chargé de cours à la faculté de médecine de l’Université de Maurice provoque un malaise au sein de l’institution. Selon des dénonciateurs, le ministère de l’Enseignement supérieur serait intervenu, alors que le vice-chancelier, le Pr Sanjeev Kumar Sobhee, avait refusé le renouvellement. Le ministre Kaviraj Sukon précise, lui, qu’il s’agit d’une décision temporaire en vue de permettre la continuité des cours en attendant la mise en place d’un nouveau conseil.

- Publicité -

Le contrat du médecin est arrivé à terme le 28 février dernier. Le vice-chancelier a pris un avis légal sur la question. Suivant cet avis, il a décidé de ne pas procéder au renouvellement du contrat. Toutefois, le ministère de l’Enseignement supérieur en a décidé autrement. Ce que les dénonciateurs interprètent comme une ingérence dans les affaires de l’université.

Ils mettent en avant l’article 11 des statuts de l’Université de Maurice garantissant l’autonomie. « La loi de l’UoM définit clairement le vice-chancelier comme étant le principal responsable académique et administratif de l’Université, chargé d’assurer l’ordre et l’efficacité. Or, les récents événements montrent que cette autorité a été bafouée sous la pression politique », font-ils comprendre.

- Advertisement -

Les lanceurs d’alerte font également ressortir que les statuts régissant le fonctionnement de l’UoM stipulent que les nominations doivent suivre un processus rigoureux, incluant un appel à candidatures ouvert et une sélection par le Conseil et le Comité du personnel. Or, relèvent-ils, le poste du Dr Chinien n’a pas suivi cette procédure. « De plus, d’autres membres du personnel académique dont le contrat est arrivé à terme n’ont pas bénéficié du même traitement », s’insurgent-ils.

Ce qui est vu comme une politique de deux poids, deux mesures. La polémique est accentuée par ce qui est considéré comme une répartition « inégale » des charges de travail. « Alors que le médecin s’est vu attribuer des tâches pour le semestre à venir, un autre chargé de cours proche de la retraite n’a reçu aucune charge de travail », affirme-t-on.

Les dénonciateurs estiment que cet incident est venu mettre en lumière une crise de gouvernance plus large à l’UoM. « Cette crise est aggravée par l’absence d’un Conseil et d’un Comité du personnel fonctionnels. Dans ces conditions, ni le vice-chancelier, ni la direction ne dispose de mandat légal pour procéder à des nominations », disent-ils.

La communauté académique et autres parties prenantes lancent ainsi un appel à la transparence et demande au vice-chancelier d’assumer ses responsabilités. Ils font ressortir que l’intégrité et l’autonomie de l’UoM doivent être préservées.

Sollicité au sujet dev cette affaire, le Dr Kaviraj Sukon, ministre de l’Enseignement supérieur, a rejeté les accusations d’ingérence et affirmé que son ministère a agi dans l’intérêt des étudiants. « Puisqu’il n’y a pas de conseil, il était nécessaire d’assurer la continuité des cours et préserver l’intérêt des étudiants. Il ne s’agit pas d’un renouvellement permanent, mais d’un renouvellement sur une base mensuelle du contrat, jusqu’à la mise en place du conseil d’administration », maintient-il.

C’est cette instance décisionnelle qui aura par la suite le dernier mot dans toutes les affaires liées au recrutement et renouvellement des contrats.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques