Assemblée nationale – Ramgoolam : « A great Leap Forward for our Youth »

  • Le Premier ministre confirme le droit de vote à la diaspora mauricienne en sus du Same Day Counting pour les prochaines élections générales
  • Avec l’adoption du Representation of the People (Amendment) Bill, les Writs pour les municipales du 4 mai annoncés pour aujourd’hui
  • PNQ : le leader de l’opposition croise le fer avec le ministre de l’Éducation sur le Bullying et la présence de drogue en milieu scolaire

Le fait du jour de la séance de l’Assemblée nationale d’hier a été consacré à la première étape de la réforme électorale annoncée par le gouvernement de l’Alliance du Changement. La plateforme n’est autre que les débats sur le Representation of the People (Amendment) Bill avec, pour objectif principal, de prévoir une Separate List for Supplementary Registration of Electors pour les prochaines élections municipales et, subséquemment, tout autre scrutin sous cette même loi. Ainsi, intervenant initialement Offhand, ayant oublié la copie de son intervention à son bureau, le Premier ministre et Leader of the House, Navin Ramgoolam, a mis l’accent sur le fait que cette première initiative sur le plan de la réforme électorale représente « a great Leap Forward for our Youth ».

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Poursuivant, Navin Ramgoolam s’est appesanti sur le fait que « the right to vote is enshrined in the Constitution » et qu’il n’y a rien de plus frustrant pour un citoyen que de ne pouvoir exercer son droit de vote le jour du scrutin. Tout en confirmant la décision du gouvernement d’ouvrir la porte au Same Day Counting pour ces municipales, et très probablement pour les prochaines législatives, par voie de Regulations, le Premier ministre a annoncé le droit de vote à la diaspora mauricienne. (Voir la couverture de ces débats en pages 8 et 9.)

Ainsi, avec l’adoption du Representation of the People (Amendment) Bill en cours de soirée d’hier, la publication des Writs of Election pour les municipales fixées au dimanche 4 mai est annoncée pour aujourd’hui, avec le commissaire électoral, Irfan Rahman, animant un point de presse en ce jour. Le principal sujet à l’agenda est l’enregistrement pendant les cinq prochains jours des électeurs ayant atteint l’âge de 18 ans depuis le 16 août de l’année dernière en vue de constituer la Separate List of Electors pour le scrutin dans les cinq villes du pays.

De son côté, le ministre de l’Éducation a énoncé hier une série de 14 mesures pour combattre le Bullying, la possession et la consommation de produits illicites dans les institutions scolaires. C’était en réponse à la Private Notice Question du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, en début de séance des travaux de l’Assemblée nationale. Ce dernier avait demandé au ministre de donner le nombre de cas signalés de harcèlement, de possession et de consommation de produits illicites entre élèves des écoles primaires et secondaires, publiques et privées, et d’indiquer les mesures prises par son ministère.

Le ministre a reconnu que le problème existe, mais a accusé l’ancien gouvernement, dont faisait partie l’actuel leader de l’opposition, de n’avoir rien fait pour endiguer ce problème, qui aura connu une nette détérioration au cours de ces dix dernières années. Par la même occasion, il l’a invité à participer aux Assises de l’éducation, se déroulant les 15, 16 et 17 avril.

Force est de constater que pour sa réponse liminaire, le ministre de l’Éducation a fait pâlir l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, en prenant presque une demi-heure pour s’expliquer initialement. D’ailleurs, en fin d’échanges, la Speaker, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, est intervenue pour demander au ministre de venir avec une déclaration plus élaborée au Parlement, tenant en compte l’ampleur et la pertinence du problème.

Le ministre Gungapersad a indiqué que durant ces deux derniers mois, 59 cas de harcèlement et de Bullying à l’école ont été enregistrés dans les établissements primaires du gouvernement, contre 67 dans les établissements secondaires du gouvernement. Par ailleurs, 21 cas impliquant des élèves des collèges secondaires privés dans les 108 secondaires privés ont aussi été rapportés.

« Dans le passé, j’ai eu l’occasion d’exprimer mes appréhensions concernant les abus de produits illicites dans les institutions scolaires à travers des interpellations adressées au gouvernement », a-t-il fait comprendre, avant d’énumérer les 14 mesures prises par le ministère, soit :

– l’institution d’un conseil de l’éducation composé de représentants issus d’un large éventail de tous les secteurs de l’éducation afin d’aborder la question de manière holistique et d’aligner les actions en développant un consensus sur un grand nombre de questions

– la création d’un partenariat collaboratif avec plusieurs intervenants, tels que les forces de police, la Child Development Unit (CDU), la Brigade pour la Protection de la Famille dans le cadre d’un réseau institutionnel

– le renforcement du service d’accueil et de conseil dans les écoles secondaires publiques afin d’apporter le soutien nécessaire aux élèves confrontés à des problèmes émotionnels et psychologiques en vue de promouvoir un comportement positif par l’écoute et le soutien aux élèves, ainsi que la formation des éducateurs impliqués dans la mise en place de ces services

– l’insistance sur l’éducation fondée sur les valeurs et les compétences de vie dans le programme scolaire

– la relance des compétitions intercollèges en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports

– aider les élèves à mieux gérer leurs émotions grâce à la mise en œuvre du programme de bien-être social et émotionnel

– le renforcement du service national d’éducation et d’orientation par le recrutement de psychologues scolaires et de travailleurs sociaux éducatifs supplémentaires au niveau du ministère et de l’autorité des écoles secondaires privées

– la sensibilisation des élèves par le service national de l’éducation et de l’orientation

– la mise en place d’un comité de pastorale pour soutenir les élèves ayant des problèmes de comportement

– veiller que les comités de discipline examinent les mesures à prendre à l’encontre des élèves dans les cas d’indiscipline et de violences

– l’installation de caméras de vidéosurveillance dans certaines écoles secondaires

– affectation d’agents de sécurité de jour dans les écoles à risques

– mise à disposition d’un gardien pour contrôler l’accès aux enceintes scolaires pendant la journée et

– des patrouilles policières régulières et de vigilance autour des écoles à risques et dans les gares routières.

« Il ne s’agit pas d’un simple problème, mais de l’avenir de nos enfants. Il s’agit de l’avenir de ce pays. Cela concerne nos enfants, et c’est pourquoi nous sommes sérieux à ce sujet. Nous ne ménageons aucun effort pour lutter contre la violence à l’école, l’intimidation et la toxicomanie, avec l’appui de tous les intervenants. Depuis mon entrée en fonction, en décembre, j’ai eu plusieurs réunions avec différentes sections de mon ministère, et nous avons analysé ensemble la situation dans nos écoles. Nous avons noté avec inquiétude que très peu de choses ont été faites pour atténuer le problème de la drogue dans nos écoles », soutient le ministre.

Il ajoute : « Un programme d’éducation à la prévention de la toxicomanie, à savoir le programme Get Connected, était consacré uniquement aux élèves de huitième année. » Il rassure que tous les aspects liés à l’indiscipline à l’école feront l’objet de discussions plus approfondies, et ce, en consultations avec tous les intervenants lors des prochaines Assises de l’éducation, que le ministère organisera les 15, 16 et 17 avril.

JL : Le ministre peut-il dire à la Chambre s’il existe un protocole applicable à tous les établissements d’enseignement, publics et privés, en ce qui concerne la possession et la consommation de stupéfiants ?

MG : Oui, il y en a un. Mais je tiens à informer le leader de l’opposition du nombre de problèmes, d’obstacles auxquels les recteurs et les éducateurs sont confrontés pour fouiller les sacs des élèves. Parfois, lorsqu’ils soupçonnent que des élèves sont en possession de substances illicites, ce n’est pas facile pour eux de le faire. C’est pourquoi dans les semaines à venir, je solliciterais l’aide de l’Attorney General afin de voir ce qui peut être fait afin de responsabiliser nos recteurs, vice-recteurs, et membres du personnel enseignant et non-enseignant afin de leur permettre de lutter contre la toxicomanie dans les écoles.

JL : Je crois comprendre qu’il n’y a pas de protocole unique pour toutes les institutions du pays. Le ministre peut-il informer la Chambre des différents types de drogues saisies dans les établissements d’enseignement et s’il y a un suivi de la part de son ministère sur les cas de possession de drogues par les étudiants ?

MG : C’est un défi de taille. Le leader de l’opposition a tort. Pour son information, nous avons un protocole commun qui s’applique dans toutes les écoles. Concernant le type de stupéfiants qu’il a demandés, malheureusement, nous parlons de cannabis, nous parlons de drogues synthétiques, d’héroïne et de cocaïne. Il devrait le savoir par lui-même.

JL : Le ministre envisagerait-il de procéder à des fouilles aléatoires dans les établissements d’enseignement avec la collaboration des forces de police, car cela dissuaderait les trafiquants d’opérer à proximité ou dans les locaux des établissements d’enseignement ?

MG : Oui, c’est ce que nous disons. Il lui a fallu dix ans pour prendre cette décision éclairée et sage. J’y ai répondu.

À d’autres questions du leader de l’opposition, Mahen Gungaparsad citera le rapport de l’Audit, insistant sur le fait que le gouvernement précédent n’a pas collecté et analysé régulièrement les données sur les différents types d’indiscipline. « Ce n’est pas moi qui dis cela. S’il y avait eu une collecte de données appropriée et organisationnelle, diverses mesures basées sur les données auraient pu être lancées et on ne serait pas là où nous en sommes aujourd’hui. Mais nous allons remédier à cette situation », a poursuivi le ministre, avant d’annoncer l’institution d’un comité qui comprendra également des représentants des PTA pour suivre la situation de près.

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