Les enseignants affectés à Agalega vivent dans des conditions très difficiles. L’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) tire la sonnette d’alarme à ce sujet et réclame des logements appropriés. Une lettre en ce sens a été transmise au ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad. Le syndicat souhaite que les éducateurs engagés par MEDCO Agalega bénéficient des mêmes conditions que les fonctionnaires.
La mauvaise expérience vécue par un enseignant nouvellement affecté à Agalega en ce début d’année a été l’occasion de lever le voile sur les conditions de vie dans l’archipel. Il affirme, dans une lettre au responsable de MEDCO Agalega, avoir quitté Maurice pour se mettre au service des enfants agaléens, et ajoute avoir vécu un cauchemar en débarquant dans l’île. Certes, après le passage du cyclone Chido, les infrastructures étaient en mauvais état, mais ce sont les conditions réservées aux éducateurs, en général, qui suscitent le mécontentement.
Dans sa lettre, l’éducateur raconte comment il est arrivé à Agalega dans la nuit, livré à lui-même, sans personne pour l’accueillir. Conduit à l’Educators’ Quarters, il dit n’avoir eu le temps que de prendre une douche avant d’aller se reposer après un voyage épuisant. Toutefois, la nuit n’allait pas être tranquille pour autant.
« There was a mattress for a single person on a double wooden bed that was barely standing. The room was so hot that I was unable to sleep, though I had two fans ventilating in the room. It was a very uneasy and lengthy night », relate-t-il dans sa lettre. Il n’était pas au bout de ses surprises. Le lendemain matin, il allait découvrir l’état insalubre dans lequel il devait passer son année scolaire. Il y avait un trou dans le plafond, avec cafards et lézards qui s’y étaient installés, laissant les traces de matières fécales sur le mur.
Il y avait également des traces de fuites. Les toilettes, la salle de bains, ainsi que la cuisine étaient dans un état déplorable. « Le pire, c’est que j’avais déposé la nourriture que j’avais rapportée dans le frigo et ce n’est que le lendemain matin que j’ai vu dans quel état il était. » L’enseignant dit avoir passé une demi-journée à nettoyer le réfrigérateur.
Si depuis, l’enseignant a pu entreprendre des démarches auprès du Resident Manager pour être temporairement logé dans un bâtiment d’Afcon, il n’est pas au bout de ses peines, non plus. Avec notamment, des problèmes de fuites d’eau et l’absence de cuisine dans le bâtiment. L’UPSEE a profité de cette situation pour réclamer de meilleures conditions d’hébergement pour les éducateurs appelés à travailler à Agalega.
Le président du syndicat, Arvind Bhojun, a ainsi écrit au ministre Mahend Gungapersad, pour l’informer des difficultés auxquelles les enseignants doivent faire face à Agalega. Il réclame, en outre, une rénovation de l’Educators’ Quarters, avec une maintenance appropriée. Il attire également l’attention sur les besoins en eau potable « sûrs et fiables », de même que des moyens de communication.
De même, il indique que le logement partagé cause pas mal d’inconvénients. « Les éducateurs doivent avoir la possibilité d’avoir un logement individuel car le logement partagé cause pas mal de problèmes. Souvent, il y a des conflits, car les personnes n’ont pas les mêmes habitudes, la même religion ou ont des caractères très différents. Cela affecte la santé mentale des éducateurs, ainsi que leurs performances professionnelles. »
Dans le même ordre d’idées, l’UPSEE estime que les éducateurs sous MEDCO Agalega sont victimes de discrimination par rapport aux fonctionnaires. « Ils ne peuvent venir avec leurs familles et n’ont pas de billet annuel pour pouvoir voyager. De plus, chaque année passée à Agalega pour les fonctionnaires est comptabilisée double dans leur temps de service. Il doit en être de même pour les éducateurs sous MEDCO. »
Le syndicat attire également l’attention sur les conditions difficiles des élèves à Agalega. Les infrastructures sont inadéquates, avec seulement six salles de classe, une salle d’art, un laboratoire peu équipe, tandis que la salle de Home Economics se trouve dans un conteneur. De même, les enfants agaléens ont un choix limité des matières et les changements au syllabus sont communiqués tardivement à Agalega.
L’UPSEE dénonce l’absence de professionnalisme du quartier général de MEDCO. Beaucoup de problèmes, parmi ceux mentionnés, auraient pu être réglés dans un court délai, estime Arvind Bhojun. Il demande ainsi au ministre Gungapersad d’intervenir afin que les enfants agaléens puissent étudier dans de bonnes conditions et que les enseignants soient soutenus dans leurs efforts.