Le Sierra-Léonais James Koroma (39 ans) désire se rendre pour affaires au Maroc en transitant par Dubaï. Problème : il est en liberté conditionnelle à Maurice dans le cadre d’une enquête pour trafic de cocaïne.
« Je suis un businessman. Ma famille possède des mines d’or, de diamant et de métaux », a-t-il déclaré au tribunal de Pamplemousses, où il a pris l’engagement de revenir à Maurice une fois un important contrat signé. Une demande de Variation Order que la magistrate Donna Chung Kow Cheong a toutefois rejeté, la police y ayant en effet objecté, soutenant que l’accusé pourrait être tenté de s’enfuir.
Le sergent Surat a expliqué en Cour que, dans la soirée du 3 septembre 2024, l’équipe de la Special Intelligence Cell avait débarqué à Wooton pour arrêter Daniel Moiba, détenteur d’un passeport syrien, et lequel a été trouvé en possession d’une certaine quantité d’héroïne. Celui-ci avait alors affirmé qu’un Nigérian, prénommé Ekoh, lui avait remis cette substance.
Arrêté, ce dernier avait donné le nom d’Ibrahim Bangura, qui avait à son tour été appréhendé le lendemain dans son appartement de Grand-Baie, où une somme de Rs 250 000 d’héroïne avait par ailleurs été saisie. Quant à James Koroma, locataire officiel des lieux, il a été arrêté dans un centre commercial à Ebène, et ce, même s’il affirme que la drogue ne lui appartient pas.
James Koroma a indiqué en Cour qu’il est à Maurice pour affaires et qu’il a déjà incorporé une compagnie. Il ajoute qu’il est engagé dans le business d’or, de diamants et de produits pharmaceutiques, principalement en Sierra Léone, en Gambie et à Dubaï.
Ainsi, selon lui, il devait partir aux Émirats pour y transférer une somme de Rs 2,5 millions pour sa compagnie à Maurice. Ajoutant qu’il devait également obtenir son Investment Visa. Mais son arrestation a chamboulé tous ses plans.
Dans son Ruling, la magistrate Donna Chung Kow Cheong a souligné que l’accusé risque de faire face à un procès devant la justice avec, comme conséquence, une possible peine d’emprisonnement de 5 à 25 ans. Elle fait comprendre que James Koroma est détenteur d’un passeport international et qu’il n’y a aucune restriction sur ses destinations s’il est autorisé à voyager. La justice n’est en outre pas convaincue que la présence de l’accusé à l’étranger est urgente ou qu’il subira un gros préjudice. Elle a donc rejeté la demande de James Koroma.