La plupart des Mauriciens ont découvert Sabrina Thiery à travers ses peluches customisées dont certaines à l’effigie humaine. Aujourd’hui, elle a diversifié ses produits, et propose des peluches pour les fans d’automobiles qui peuvent avoir une version Chubby de leur bolide. Les peluches peuvent aussi être accompagnées de pancartes.
Son concept plaît au point qu’elle assistera en mai à la toute première convention internationale, la CCCT 2025 (Comic Con Cape Town 2025), un événement annuel où tous les fans se rencontrent pour passer quatre jours ensemble à explorer divers univers et célébrer le monde des geeks.
Sabrina, c’est la pro de la customisation. Elle adore l’idée de personnaliser l’art et de créer quelque chose d’unique entre l’artiste et le client. Ce petit travail d’équipe qu’elle privilégie avant tout fait toute la différence. En sus de faire plaisir à ceux qui aiment immortaliser leur meilleur ami à fourrure, Sabrina fabrique aussi des peluches à l’effigie humaine.
Ainsi, vous pouvez avoir une réplique de vous, votre famille en forme de peluche. Elle fait aussi des peluches Fanart de différents personnages de certains dessins animés/mangas comme Chainsaw Man, Demon Slayer, Naruto ou encore Jujutsu Kaisen.
L’imagination de Sabrina vagabonde toujours, à l’affût de nouveautés. C’est ainsi qu’elle a créé ses premiers Mystery Bags. Le concept consiste à acheter un sachet et découvrir quelle couleur de chat se cache dans le sachet. « À mon grand étonnement, cela a fait fureur pendant les événements à thème cosplay et les marchés un peu partout sur l’île. Je découvrais les chats surprises en même temps que les clients, c’était vraiment drôle. De nouveaux Mystery sont à venir. Avec de nouveaux thèmes ! J’ai aussi fait quelques sacs en fausse fourrure à l’effigie de certains personnages animés/mangas, sorte d’accessoires pour accrocher les peluches porte-clés. Et à la fin de cette année, je vais lancer une gamme de nouvelles peluches customisables mais uniquement au niveau du visage. Cela permet de réduire le prix et d’ouvrir les portes sur un choix plus vaste, surtout avec les dernières augmentations de prix », prévoit-elle.
La démarche de Sabrina est de rendre son art accessible tout en restant personnalisable. En mai, elle participera à sa première convention internationale, la CCCT 2025 (Comic Con Cape Town 2025). Elle a participé à d’autres événements internationaux en tant que cosplayer, mais c’est la première fois qu’elle y sera en tant qu’artiste crafter pour représenter la main-d’œuvre mauricienne à travers ses peluches. « Il y aura des milliers de participants, ce qui me fait un peu peur pour être honnête. Ici, à Maurice, nous avons des événements qui regroupent des fans et nous sommes en petit nombre, nous nous connaissons tous. Non seulement je vais dans un endroit qui m’est complètement inconnu, mais l’organisation en elle-même est tellement plus intense. Que ce soit au niveau de ma préparation avec mes produits ou même les nombreux comptes rendus entre la team et l’artiste, je n’ai pas l’habitude d’une organisation de ce niveau. C’est vraiment impressionnant ! »
Quand elle parle de sa toute première création, Sabrina a le regard qui s’attendrit. C’était en 2014, elle avait alors fabriqué une peluche de Link de la légende de Zelda commandée par une amie. À cette époque, l’artiste faisait uniquement du dessin et des cartes customisées.
Comme elle faisait déjà des costumes cosplay, Sabrina a trouvé le bon filon pour se lancer dans des peluches customisées. Cette aventure a duré plus de dix ans. La culture japonaise l’a attirée dès son jeune âge. Elle raconte qu’enfant, elle a été fascinée par Albator, Nicky Larson, Cat’s Eyes.
Et au fil des années, par Monster, Yu-Gi-Oh, sans oublier le fameux Pokemon.
Concernant le nom de son entreprise Kyky Otaku, elle dira qu’adolescente, elle avait installé ce jeu à thème manga nommé Flyff (Fly For Fun), un MMORPG qui était beaucoup joué en Europe. « J’avais créé un personnage, une élémentaliste, prénommé Kyomi. Kyomi, qui est un nom japonais, m’est venu en combinant le prénom de deux personnages que j’adorais à l’époque. Kyoko et Yumi (les fans de Code Lyoko vont se reconnaître !), les deux combinés, donnent Kyomi. Durant nos nombreuses parties, quand ça devenait intense, mes amis m’appelaient Kyky comme diminutif. Et ce nom virtuel s’est ensuite retrouvé être mon surnom dans la vie réelle. »
Souvenirs d’enfance
S’agissant des mangas, on retrouve souvent des Chibi, des personnages aux traits exagérés. Grands yeux, petit nez et grande bouche, une grosse tête sur un tout petit corps. Sabrina a toujours adoré ce style. De là découle l’idée de ses peluches Chibi et de son inspiration des mangas. Ce style caricatural sied à la personnalité de l’artiste, au point qu’elle choisit de proposer des portraits d’un tout nouveau style en les peignant sur des peluches. D’où la raison pour laquelle les peluches Kyky ont une grosse tête et un plus petit corps.
Pour apporter une révolution à son entreprise, elle a commencé par observer les tendances du marché, les attentes des clients et les innovations technologiques. Ce constat lui a permis de réaliser que le monde de la peluche est en pleine mutation, avec une demande croissante pour des produits personnalisés, écoresponsables et connectés.
Sa plus belle réalisation à ce jour reste la poupée Chucky, car comme elle le confie, Sabrina est une fan des films d’horreur. Ce qui lui plaît dans les peluches Chucky, c’est cette capacité de brouiller les frontières entre le mignon et l’effrayant, qui incarne à ses yeux, une dualité fascinante.
« Spécialement chez Chucky avec ses expressions et ses points de suture faits à l’agrafeuse. Rajouter tous ses détails à la peinture acrylique et même lui faire chaque trait de couleur sur ses vêtements reste une expérience que j’apprécie à chaque fois. Cette poupée maléfique, avec son visage grimaçant et son regard perçant, est une véritable icône de l’horreur. Chucky fait partie de mes souvenirs d’enfance. Les films de Chucky m’ont fait peur, mais ils ont aussi éveillé mon imagination et mon intérêt pour le cinéma d’horreur. Trouver de la beauté dans l’étrange. »
Parmi ses projets futurs, Sabrina Thiery souhaite toujours approfondir l’art du design traditionnel automobile, mais en prenant son temps. « Un ami m’a demandé de l’aider à réaliser une fresque (des doodles) sur une voiture. J’étais loin d’imaginer que cette expérience plairait à autant de gens. J’ai rapidement été fascinée par la complexité de cet art. La peinture sur voiture demande une grande précision, une maîtrise des techniques de dessin et une connaissance approfondie des produits utilisés. C’est un travail minutieux qui exige une concentration extrême. » Elle aimerait aussi créer un atelier créatif et éducatif où les enfants et adultes pourront apprendre à créer leurs propres peluches tout en développant des compétences essentielles.