L’exercice de transfert des recteurs dans les collèges d’État, démarré la semaine dernière, provoque des mécontentements dans le secteur. Les recteurs peinent en effet à comprendre pourquoi certains transferts ressemblent à des décisions punitives, tandis que d’autres prennent l’allure de privilèges. La situation est telle qu’en fin de semaine dernière, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, a fait une sortie contre certains fonctionnaires qui mettraient des bâtons dans les roues.
Il y a eu de gros bouleversements dans les collèges d’État depuis que les premières lettres pour les transferts aient été émises, la semaine dernière. Parmi les premiers noms cités : celui de Vikash Ramdonee. Ce dernier, qui avait fait l’objet d’un transfert punitif sous l’ancien régime, étant muté du collège Royal de Curepipe pour la Marcel Cabon SSS, à Barkly, s’était retrouvé cette fois à France Boyer de la Giroday SC, à Plaine-Magnien. Si cet établissement du Sud jouit d’une très bonne réputation, c’est la distance avec le lieu de résidence de Vikash Ramdonee qui avait suscité des interrogations. Certains se demandaient ainsi s’il s’agissait d’un nouveau transfert punitif.
Aux dernières nouvelles, des ajustements ont été portés à la liste initiale. Ainsi, Vikash Ramdonee n’irait plus à France Boyer de la Giroday SSS, à Plaine-Magnien, mais serait affecté à la Quatre-Bornes SSS. En retour, Mme Rajinundun, Deputy Rector à France Boyer de la Giroday SSS, qui avait été nommée Acting Rector à la Quartier Militaire SSS, restera sur place. Elle assurera donc la suppléance à la France Boyer de la Giroday SSS. Le recteur de ce collège, M. Jhureea, a été transféré au Collège Royal de Curepipe.
Pour le moment, les autres transferts – soit M. Reechaye de la Quartier Militaire SSS à la Marcel Cabon SSS; Mme Auckbur de la Beau-Bassin SSS à Ébène SSS; et Mme Virasami de l’Ébène SSS à la Beau-Bassin SSS – demeurent inchangés. Ces réajustements viennent confirmer les bouleversements provoqués par l’exercice de la semaine dernière.
Dans les milieux concernés, on avance que les responsables de cette situation doivent assumer leurs responsabilités. « Le nouveau ministre est venu avec l’idée d’apporter du changement, mais certains sont en train de faire de la résistance », déplore un recteur.
À ce sujet, le ministre Mahend Gungapersad a fait une sortie contre certains fonctionnaires qui mettraient des bâtons dans les roues. Sur les plateformes d’échange entre les éducateurs, les critiques pleuvent à l’encontre du Senior Chief Executive, du Chief Technical Officer et du HR Department, à qui l’on impute la responsabilité de l’exercice de transfert. « Ceux qui ont fauté doivent assumer leurs responsabilités », estiment les éducateurs.
Beaucoup d’interrogations demeurent également quant à savoir pourquoi certains sont sanctionnés et d’autres pas. Les éducateurs évoquent le cas d’un recteur dans un collège régional très réputé, et qui ferait la pluie et le beau temps. « Il y a eu des plaintes officielles contre lui, mais rien n’a été fait, tout simplement parce que son épouse occupe un poste à responsabilités au ministère. Le ministre est-il au courant de ce détail ? » ajoute-t-on.
Pourtant, disent encore les éducateurs, un autre recteur, lui, a eu droit à un transfert apparemment punitif, et ce, en dépit du fait que son épouse occupe aussi un poste à responsabilités au sein du même ministère. « C’est à se demander ce que l’autre dame a de plus qu’elle… » commente-t-on encore.
Le cas d’un autre cadre du ministère, dont l’épouse a toujours droit à des transferts dans des collèges de filles, proches de sa résidence, alimente également les critiques. Les éducateurs souhaitent que le ministre mette de l’ordre dans tout ce bazar. « Le ministre a du pain sur la planche. Il y a un grand nettoyage à faire », font-ils comprendre.