Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui s’adressait aux femmes réunies en foule au Mahatma Gandhi Institute (MGI) hier matin pour célébrer la Journée internationale de la femme, a dit sa détermination à s’attaquer au fléau de la drogue, qui fait un tort immense à beaucoup de familles. De son côté, le Premier ministre adjoint, Paul Bérenger, a remercié les femmes qui ont donné un coup de main pour porter le nouveau gouvernement au pouvoir lors des dernières élections. Avant de réitérer l’engagement qu’un maximum de femmes seront présentées par l’Alliance du Changement lors des prochaines élections municipales. Navin Ramgoolam a estimé qu’un jour ne suffirait pas pour faire état des discriminations contre les femmes, dont les droits sont bafoués tous les jours, mais aussi des cas de violences et d’humiliations dont sont victimes les femmes. « Bien que nous soyons en 2025, il y a eu un recul des droits des femmes dans certains pays. Le droit à l’avortement est renié, l’éducation est interdite dans certains pays », a-t-il noté. À Maurice, beaucoup de progrès ont été réalisés, dit-il, mais il y a encore des discriminations, des violences et des humiliations commises envers les femmes.
Le Premier ministre s’est aussi appesanti sur les séquelles du fléau de la drogue, faisant beaucoup de tort aux familles. « La situation est catastrophique. Nous sommes bien décidés à arrêter les dégâts causés par la drogue », déclare-t-il. Avant de faire état du travail abattu par le commissaire de police, qui procède à une réorganisation de l’ADSU.
La Natresa, qui avait été négligée par l’ancien gouvernement, a été remplacée la National Drug Policy Monitoring and Coordination Agency, dit-il. Cette agence opère sous la responsabilité du bureau du Premier ministre et sera placée sous la présidence de Sam Lauthan, qui est déterminé à en finir avec la drogue à Maurice. Le Dr Soleiman agira comme directeur de l’agence.
Le Premier ministre a par la même occasion annoncé la consolidation de la loi contre ceux qui conduisent des véhicules sous l’influence de stupéfiants et commettant des accidents de la route. Dans certains pays, explique-t-il, les voitures de ces personnes sont saisies.
Il a également indiqué que le danger de la drogue touche également les institutions scolaires. D’où, selon lui, la nécessité d’expliquer aux jeunes les dangers de la drogue, qui les entraîne dans une spirale infernale. Il a conclu ce chapitre en affirmant que le gouvernement sera intransigeant contre les barons de la drogue. Ainsi, en 1983, si ces barons se targuaient que « gouvernma dan nou lame », cette fois, « on ne verra plus de “Franklin” faire la loi ».
Concernant la présence des femmes au sein du gouvernement, il a reconnu qu’il faut plus de candidates, et par conséquent plus de députées et ministres. Beaucoup de femmes ont été nommées, dit-il cependant, citant la Speaker de l’Assemblée nationale, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, « qui fait honneur à Maurice », ou encore Stéphanie Anquetil aux fonctions de Chief Whip, Jasmine Toulouse comme ambassadrice auprès de l’Unesco, ainsi que deux ministres et quatre Junior Ministers.
Le Premier ministre a aussi fait état des nominations de femmes à la Banque de Maurice, à la Financial Intelligence Unit (FIU) et au Prime Minister’s Office, entre autres. Tout en souhaitant qu’un effort soit fait au niveau du secteur privé concernant la nomination de femmes à des postes décisionnels. De son côté, le Premier ministre adjoint a rendu hommage aux femmes et aux jeunes filles du monde entier, en particulier de Palestine, d’Ukraine et des Chagos. Il a également remercié les femmes ayant soutenu le gouvernement aux dernières élections, et qui ont contribué à ce que les élections se déroulent sans aucune violence, dit-il.
Paul Bérenger a par ailleurs reconnu qu’il n’y pas suffisamment de ministres et de Junior Ministers femmes, mais s’est réjoui de la nomination de femmes à des postes à responsabilités dans des institutions, dont Shirin Aumeeruddy-Cziffra, « qui a redonné ses lettres de noblesse au Parlement ». Il a aussi pris l’engagement qu’un maximum de femmes seront présentées aux élections municipales, et ce, « en attendant une vraie réforme électorale en vue d’encourager la présence féminine au Parlement ».
Le leader du MMM a par ailleurs repris une déclaration d’Arianne Navarre-Marie, qui a affirmé que Navin Ramgoolam et lui « sont deux féministes convaincus », ce qui « veut dire beaucoup de choses », selon lui. Il a ensuite sollicité l’aide des femmes pour s’assurer de la mise en œuvre du programme gouvernemental, qui a également une dimension féministe.
De son côté, la ministre de l’Égalité des genres, Arianne Navarre-Marie, estime qu’au fil des années, beaucoup de progrès ont été réalisés en faveur des femmes, notamment dans le domaine de l’éducation et de l’emploi. Mais il reste toutefois encore du chemin à parcourir, dit-elle, pour que les femmes participent pleinement à la vie économique et politique du pays. Elle a aussi plaidé en faveur d’une masculinité positive, qui mènera vers l’égalité des genres. « Les hommes et les femmes doivent avancer ensemble dans l’intérêt du pays », exhorte-t-elle. La Junior Minister affectée au ministère de l’Égalité des genres, Anishta Babooram, s’est ensuite félicitée de la mise sur pied de la Constitutional Review Commission, qui se penchera sur la réforme électorale afin qu’il y ait davantage de femmes au Parlement. Elle a aussi fait état du travail abattu par le PTr en faveur des femmes au fil des ans. Avant d’insister sur la volonté des deux leaders de l’alliance, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, pour faire avancer la cause féminine. La cérémonie avait commencé par le visionnage d’un documentaire réalisé par Rezistans ek Alternativ rendant hommage, entre autres, à Anna de Bengal, à Anjalay Coopen et aux femmes des Chagos. Des Awards ont également été décernés aux jeunes femmes ayant brillé dans le secteur du Science, Technology, Engineering and Mathematics (STEM) ainsi que dans le domaine sportif.
