Le ministre du Travail, Reza Uteem, a déclaré que le secteur informel emploie actuellement un grand nombre de travailleurs. Malheureusement, a-t-il ajouté, les Self-Employed ne touchent pas un salaire minimum. « Mon ministère est en train de travailler sur un taux horaire minimum. C’est-à-dire, même si vous êtes un employé de maison, même si vous travaillez deux heures à trois heures par jour chez un particulier, vous avez un revenu minimum. Même si vous êtes un maçon, un électricien, et que vous êtes payé au jour, on vous donne au moins un minimum », a-t-il fait ressortir.
Il est aussi vrai, a-t-il poursuivi, que des personnes veulent investir à Maurice, mais il y a une « contrainte majeure en ce qui concerne les travailleurs mauriciens. Beaucoup d’investisseurs se plaignent à l’effet qu’ils n’arrivent pas à trouver des travailleurs localement. » Il ajoute que « de nombreux travailleurs mauriciens ne veulent pas travailler le week-end, faire des heures supplémentaires ou travailler à des heures nocturnes. Donc, recruter les travailleurs étrangers est une nécessité. »
Aujourd’hui, avec 48 000 travailleurs étrangers, représentant 8 % de la main-d’œuvre active, le ministre a parlé d’une large manœuvre concernant le recrutement des travailleurs étrangers. « Malheureusement, dans un passé récent, les travailleurs étrangers ont été malmenés, maltraités, et cela nous a donné une mauvaise publicité, à tel point qu’aux États-Unis, nous avons été placés sur la liste noire de Trafficking in Persons et la liste noire par le Department of Trade comme étant un pays où il y a le Forced Labour », indique-t-il.
D’après les chiffres du Passport and Immigration Office, plus de 3 000 sur les 6 000 travailleurs ont déjà quitté le pays. Il y a donc une amélioration dans le combat contre les travailleurs étrangers se trouvant en situation illégale dans le pays, affirme le ministre. Il devait aussi souligner qu’il y a un problème de chômage parmi les jeunes de 18 à 24 ans. Le taux de chômage dans cette tranche d’âge est de 17 %, alors que le taux général situe à 6 %.
À la base, s’est appesanti Reza Uteem, on retrouve une nouvelle génération qui a d’autres aspirations ; il s’agit d’une qui veut un équilibre entre travail et loisirs. Il faut donc répondre aux appels de ces jeunes, car au cas contraire, ils vont quitter le pays, et « nous avons déjà un souci de Brain Drain à Maurice ».
De nombreux jeunes sortent de l’université avec beaucoup de qualifications et il n’y a pas d’emplois pour eux. Il dit plancher actuellement avec le ministère des Ressources humaines pour développer des cours de formation afin d’améliorer leurs chances d’embauche. « Nous nous sommes présentés devant l’électorat pour améliorer les conditions des travailleurs. Nous croyons fermement qu’un travailleur heureux, c’est un travailleur productif, et un travailleur productif, c’est un travailleur profitable pour l’entreprise. »
Il a ajouté : « Nous voulons éliminer cette barrière où il n’y a plus de patronat contre les travailleurs. Il faut remplacer la confrontation par la collaboration et par le dialogue. Je tiens à rendre hommage aux syndicalistes qui défendent la cause des travailleurs, des fois un peu trop, certains font un peu d’excès de zèle. Mais la plupart accomplissent un bon travail », a dit le ministre.
L’amélioration des conditions de travail des travailleurs passe aussi par l’introduction de la semaine de 40 heures, les congés parentaux et la santé mentale des travailleurs pour éviter le Burn-Out.