L’alerte rouge, qui impose le confinement de la population, est maintenue jusqu’à samedi 10H00 locales (06H00 GMT).
L’aéroport Roland-Garros, à l’est de Saint-Denis (nord), « sera rouvert samedi 1er mars à partir de 18H30 (15H30 à Paris) mais pas avant » afin de pouvoir laisser les équipes opérationnelles effectuer « les dernières vérifications », annonce-t-il dans un communiqué publié vendredi soir. Un premier vol est prévu à 21H00 (18H00 à Paris), précise-t-il.
Le bilan « nous montre combien il faut être prudent alors que le danger n’est pas terminé », a souligné vendredi soir le préfet de l’île, Patrice Latron, après le passage de ce cyclone, « brutal et violent ».
Une femme a été emportée par les eaux et un homme tué dans un incendie d’origine électrique à Saint-Denis (nord). La troisième personne tuée est une femme ensevelie par une coulée de boue à Trois Bassins (ouest).
Au moins cinq personnes ont également été blessées.
Vendredi soir, 847 personnes étaient accueillies dans des centres d’hébergement d’urgence, 182.000 se trouvaient sans électricité, 171.000 sans eau et 134.000 sans internet, selon la préfecture.
« Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état: beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés », a décrit le préfet.
Continuant d’appeler à la « prudence », le représentant de l’Etat a prévenu les quelque 880.000 habitants de l’île que celle-ci sera « défigurée par Garance ».
« Ce phénomène a été plus violent que Belal », a affirmé le préfet. Le cyclone Belal, qui s’était abattu sur La Réunion le 15 janvier 2024, avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d’euros de dégâts, selon France assureurs.
Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de La Réunion, a fait état de « destructions et dégâts sans précédent ». Selon lui, « à ce stade, ce sont plusieurs milliers d’exploitations qui ont été anéanties ».
– « Peur » –
Le groupement hospitalier Est Réunion a lui aussi annoncé avoir « subi des dégâts majeurs ».
« Sous la pression des vents violents, des vitres ont cédé et 61 patients ont dû être déplacés à l’intérieur de l’établissement pour garantir leur sécurité. Aucune évacuation extérieure n’a été nécessaire » cependant, a précisé le groupement hospitalier.
Pendant le passage du cyclone vendredi, Météo-France a relevé des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l’aéroport situé au nord de l’île et de 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l’extrême est.
De très fortes pluies orageuses ont également balayé l’île.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des voitures emportées et des rues totalement inondées avec parfois des torrents d’eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André (est).
« Nos armées se tiennent prêtes à assister les services de l’État et soutenir la population », a affirmé le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.
« Deux vagues de renforts nationaux sont prévues pour venir en aide à la population », a annoncé vendredi soir sur X le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Samedi matin, « 103 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, accompagnés de 5 tonnes de matériel actuellement à Mayotte, arriveront à La Réunion », a-t-il détaillé, ajoutant qu’un escadron de gendarmerie partirait aussi de Mayotte « en renfort pour la sécurisation ».
Et dimanche, « 100 personnels de la sécurité civile (50 pompiers et 50 militaires) partiront de métropole », a assuré M. Retailleau.
Des habitants de l’île ont confié à l’AFP leur « peur » face à la « puissance » de ce cyclone.
« Même Belal ne nous avait pas tapés comme ça », confie au téléphone à l’AFP Marie Rose Gaze, 61 ans, une habitante de Saint-Denis encore sous le choc.
© Agence France-Presse