Port-Louis retient son souffle en marge de la visite de sir Keir Starmer aux USA en fin de semaine avec l’Ukraine, susceptible de Sideline la base de Diego-Garcia
L’annonce de la prochaine visite d’Etat du Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, en tant que Chief Guest, marquant le 57 e anniversaire de l’accession de Maurice, le 12 mars prochain, se présente comme une carte diplomatique majeure. Surtout dans le contexte crucial où le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, sera appelé à trancher au sujet du traité agréé par Maurice et le Royaume-Uni, confirmant la restitution de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos et le bail de 99 ans de la base militaire américaine de Diego-Garcia. Cette visite officielle de 24 heures, avec le chef de gouvernement indien, débarquant à Maurice dans l’après-midi du 11 mars pour repartir sur le coup de 16 heures le 12 mars, soit juste après la cérémonie officielle du lever du quadricolore au Champ-de-Mars, revêt toute son importance dans la Realpolitik de l’océan Indien.
Cette garantie offerte par la présence de Narendra Modi à Maurice pourrait peser de tout son poids lors du prochain tête-à-tête entre Donald Trump et sir Keir Starmer en fin de semaine Outre-Atlantique. En effet, l’Inde est un allié incontestable des États-Unis et des pays faisant partie du QUAD, Quadrilateral Security Dialogue, comprenant également le Japon et l’Australie, pour contrer les velléités militaristes dans la région Indo-Pacifique.
En sus de cela, de par un accord survenu entre Washington et New Delhi lors de la première présidence de Donald Trump, les unités de la marine indienne peuvent bénéficier de toutes les facilités militaires et autres infrastructures disponibles à la base de Diego-Garcia. Comme pour dire le degré de confiance entre les États-Unis et l’Inde en matière de défense militaire dans cette partie du monde.
D’autre part, l’engagement de l’Inde dans les échanges entre Maurice et le Royaume-Uni, menant au Chagos Draft Political Statement du 3 octobre 2024, qui s’est transformé en un Chagos Much Better Deal du gouvernement, dirigé par Navin Ramgoolam, est un autre gage politique et diplomatique de Narendra Modi en vue de conclure le processus de décolonisation de Maurice.
Autant d’éléments versés en faveur de Maurice contre la campagne de bas instinct politique et diplomatique orchestrée à Londres et à Washington pour faire croire que Port-Louis est inféodé à Beijing et convaincre Donald Trump du danger militaire et stratégique que représente la Chine par Maurice interposée avec le Chagos Deal.
Au sujet de la position de l’Inde aux côtés de Maurice au chapitre des Chagos, le ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramful, maintient, lors d’une de ses dernières sorties diplomatiques à l’étranger, que « India played a quiet but important role in the background. It firmly backed the principled Mauritian position, supporting its stance on the need to do away with the last vestiges of decolonisation. At the same time, it consistently encouraged both sides to negotiate with an open mind and with a view to achieving mutually beneficial outcomes. »
De son côté, dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères indien réaffirme que « we welcome the agreement between the United Kingdom and Mauritius on the return of Mauritian sovereignty over the Chagos archipelago, including Diego Garcia. This significant understanding completes the decolonisation of Mauritius. The resolution of the longstanding Chagos dispute after two years of negotiations, in compliance with international law, is a welcome development. »
Toutefois, les derniers développements en matière de sécurité sur le plan international, notamment le dossier de l’Ukraine, pourrait avoir pour effet que le volet des Chagos soit relégué au second plan lors du tête-à-tête en fin de semaine entre Donald Trump et sir Keir Starmer. Cette appréhension fait partie du Background par rapport aux prochaines négociations anglo-américaines même si du côté de l’Hôtel du Gouvernement, l’on évite de commenter outre-mesure et publiquement cette affaire tout en gardant « our fingers crossed. »
Mais déjà depuis la semaine dernière, le gang des Anti-Chagos Deal accentue la pression que ce soit à Londres et à Washington pour démolir ce traité éventuel en faveur de Maurice. Il faudra s’attendre à voir la bande à Farage passer à la vitesse supérieure d’ici à vendredi car « the prospect of China becoming involved in projects on the outer islands could threaten the UK’s long-standing security ties with the US. »
Le leader du UK Reform Party trouve que « this dangerous surrender must be stopped or our security relationship with the United States will be over. »