Fait assez rare pour être souligné, le niveau de l’eau des réservoirs, enregistrant une baisse de 2% à 4% chaque semaine depuis quatre mois, s’est stabilisé à 38% entre le 14 et le 22 février. Bien qu’anecdotique, elle permet au Water Resource Monitoring Committee (WRMC), soumis aux caprices de Dame Nature, de s’offrir un bon bol d’air frais.
Le ciel plus ou moins nuageux couvrant le pays actuellement est-il un présage des prochaines grosses averses pluies tant espérées ? La pluie qui a mouillé hier certaines régions des Plaines-Wilhems, à Beau-Bassin/Rose-Hill et Quatre-Bornes, laisse poindre cette perspective même si elle est prise avec des pincettes par la station météorologique de Vacoas. Selon un responsable du service, « la pluie hier était loin d’être une averse conséquente. On prévoit encore un ciel nuageux pour ce dimanche et beaucoup d’instabilité demain. Les risques d’averses sont réels, mais elles ne seront pas salvatrices. »
Le taux de remplissage des sept réservoirs s’élève actuellement à 38,6%, contre 38,4% il y a une semaine, selon les chiffres fournis par la Water Resources Unit (WRU). Le réservoir de Mare Longue affiche un taux de remplissage de 53,7%, contre 98,1% à pareille époque en 2024. Mare-aux-Vacoas affiche un taux de remplissage de plus de 40,7%, contre 100% le 22 février 2024. Piton-du-Milieu est rempli à 36,5%. La Nicolière est à 47,9%. Midlands Dam et Bagatelle Dam sont sous la barre des 40%, alors que le taux de remplissage de La Ferme est toujours aussi inquiétant avec une moyenne de moins de 27,4%.
L’abondance de pluie aura forcément un double impact, mais rares sont ceux qui se soucient des conséquences que ces grosses averses pourraient entraîner dans son sillage. Si elles sont susceptibles d’entraîner des inondations monstres dans divers endroits de l’île, elle pourrait en revanche permettre de remplir les réservoirs, mais également les nappes phréatiques, indispensables par exemple pour l’agriculture, car plus les semaines s’égrènent, plus l’angoisse monte du côté des agriculteurs des districts de Pamplemousses et Rivière-du-Rempart qui appréhendent le spectre d’une nouvelle récolte infructueuse. Non seulement les choses ne se sont pas améliorées, mais la mince plage horaire — déjà appliquée dans tous les districts pour avoir accès à l’eau potable — se réduit comme peau de chagrin.
D’autres secteurs d’activités sont en souffrance. Avec le stress hydrique qui sévit actuellement, les propriétaires du secteur de car-wash sis dans les stations-service notamment sont contraints d’utiliser l’eau judicieusement grâce à des seaux ou procéder au nettoyage à sec grâce à des produits professionnels. « Techniquement, nous utilisons un peu d’eau pour les mélanges. Le nettoyage se fait grâce à des produits biodégradables, sans solvants, de vapeur et des chiffons en microfibre. À base de composés polymères, ces produits sont constitués de détergent et de lubrifiant et de lustrant. Ces produits nettoient toutes les surfaces du véhicule », souligne Sunil. T, propriétaire d’une station-service à Port-Louis.