Le gouvernement régional de Rodrigues est en pleine tourmente ! Une scène explosive s’est déroulée le vendredi 7 février dernier à l’Executive Council au moment de la proclamation des lauréats rodriguais. À ce moment précis, le chef commissaire adjoint, Johnson Roussety, a tenté un coup de force en demandant la dissolution du board de la Rodrigues Public Utilities Corporation (RPUC). Son argument ? Les membres du board refuseraient d’exécuter ses ordres, alors qu’il revendique le plein-pouvoir politique sur cette instance.
Mais le conseil exécutif ne l’a pas entendu de cette oreille ! Face à une opposition ferme, et sous l’impulsion du chef commissaire Franceau Aubrey Grandcourt, la décision de dissolution a été refusée. Ce dernier a appelé Roussety à faire preuve de dialogue et à trouver une solution concertée avec les membres du board. Une injonction qui a fait l’effet d’une bombe ! Furieux, Roussety a quitté la salle en claquant violemment la porte, accompagné d’un flot de jurons. Un affront sans précédent pour les membres de l’Executive Council.
Refusant de se plier à l’autorité de son propre gouvernement régional, Johnson Roussety a immédiatement convoqué une conférence de presse à son bureau de Baie-Lascars. Face aux journalistes, il s’est autoproclamé comme « l’architecte principal du gouvernement régional de l’alliance », fustigeant un système qui, selon lui, cherche à étouffer ses réformes ambitieuses sur le plan de la gestion de l’eau. Il a dénoncé un manque de soutien et a affirmé que certains membres du gouvernement cherchent à saboter son travail.
Johnson Roussety a pointé du doigt la RPUC, la qualifiant de « fusible », affirmant que ce n’est pas lui, mais bien cette instance qui devrait sauter ! Il a également critiqué le Chairman du board, Claude Wong So, l’accusant de ne pas suivre sa vision et de faire obstacle à des changements cruciaux. Face à ce qu’il qualifie d’impasse, il a posé un ultimatum : « Soit je pars, soit le board part ! »
Mais la réaction ne s’est pas fait attendre. Dans une lettre officielle signée du secrétaire permanent du Bureau du Premier ministre, la sentence est tombée comme un couperet : Johnson Roussety a mal interprété la loi ! La missive indique que selon le règlement 17, un commissaire peut donner des directives politiques, mais n’a aucun pouvoir pour nommer ou destituer des membres du board. Cette prérogative revient uniquement à l’Executive Council, et ce, sur recommandation du commissaire concerné.
Un camouflet pour Johnson Roussety, qui se retrouve isolé et affaibli politiquement ! Les tensions au sein de l’alliance gouvernementale atteignent leur paroxysme, et des fissures profondes se dessinent dans la gouvernance régionale.
Alors que l’Assemblée régionale siégeait mardi dernier, l’opposition n’a pas manqué de monter au créneau pour exiger des explications. Face aux questions pressantes, Johnson Roussety a minimisé la situation, expliquant qu’il avait simplement « invité » les membres du board à démissionner, et non pas donné d’ordre direct.
Il a ensuite fait monter encore la tension en déclarant qu’il y a trop de membres d’origine mauricienne siégeant sur le board. L’opposition au sein de l’Assemblée régionale devait répondre : « C’est toi même qui as accepté de prendre ces mêmes membres. Aujourd’hui, tu les critiques ! »
Toutefois, l’affaire est loin d’être close. Les observateurs politiques s’inquiètent d’une possible implosion du gouvernement régional, tant les tensions sont palpables. La fracture entre le chef commissaire et son adjoint semble irréversible, et l’avenir de la majorité de Rodrigues pourrait bien être en jeu.
Johnson Roussety acceptera-t-il de se soumettre à l’autorité du conseil exécutif ou choisira-t-il la confrontation jusqu’au bout ? Une chose est certaine : l’avenir politique de Rodrigues n’a jamais été aussi incertain !