Des négociations en cours avec les services de la haute commission de l’Inde
L’industrie sucrière fait face actuellement à un déficit en main-d’œuvre. En vue d’y remédier, le ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell, a abordé la nécessité d’importer un millier de travailleurs étrangers. Des négociations sont en cours avec la haute commission de l’Inde à Maurice afin d’importer les travailleurs qui seront déployés dans des champs de canne. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell, lors de la 64e assemblée générale de la Mauritius Cooperative Agricultural Federation Ltd (MCAF) à Réduit.
À l’issue de cette assemblée générale, le ministre a déclaré que le manque de main-d’œuvre qualifiée constitue un problème réel. « J’ai parlé avec le haut commissaire de l’Inde et avec le ministre du Travail à ce sujet. Nous n’avons pas le choix. Il faudra importer au moins un millier de travailleurs de l’Inde pour le secteur de la canne à sucre. Je ne parle pas de l’agro-industrie », confirme-t-il.
Arvin Boolell ajoute que le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a donné la garantie que les planteurs auront droit à Rs 35 000 la tonne de sucre. « Nous avons demandé à la Mauritius Cane Industry de travailler de concert avec le Syndicat des Sucres pour promouvoir la certitude sur le marché local. Les choses évoluent positivement. Nous parlons plutôt de la canne à sucre avec ses valeurs ajoutées. Nous devons nous consolider davantage, car au-delà de la valeur ajoutée, on peut traverser nos frontières pour devenir un important acteur dans le secteur. Il ne faut pas, dans ce contexte, négliger la culture interlignes », dit-il.
S’adressant à l’assistance, Arvin Boolell a laissé entendre qu’il fut un temps où le pays produisait 600 000 tonnes de sucre. Le pays a perdu pendant des années environ 8 000 hectares de terre agricole, la communauté des travailleurs étant, elle, passée de 9 000 à 10 000 à ce jour. Le prix du sucre a baissé et il y a eu le démantèlement du protocole sucre, devait faire ressortir le ministre.
Aujourd’hui, le pays produit environ 225 000 tonnes de sucre. La politique du gouvernement consiste maintenant à redonner du dynamisme à la communauté des planteurs, mais tout passe par la main-d’œuvre, devait ajouter Arvin Boolell, en s’appesantissant que « beaucoup de gens ne veulent pas travailler dans l’industrie sucrière. Au vu des discussions avec l’Inde, le manque de main-d’œuvre ne sera plus un problème pour le secteur de la canne. Les planteurs doivent évaluer le potentiel de ces terres. Il faudra produire, et produire mieux. Il faudra la diversité, l’équité et l’inclusion. Tout le monde doit donner un coup de main. On ne peut pas séparer le Corporate Sector de la communauté des planteurs. »
Il existe un marché domestique garanti pour la communauté des planteurs et il faudra un traitement différent pour celle-ci, a déclaré le ministre. Il a souligné qu’il allait étudier la possibilité de revoir le ratio sur le prix de la bagasse, qui est la propriété des planteurs.
Pour sa part, le Junior Minister à l’Agro-industrie, Fabrice David, a déclaré que plusieurs secteurs dans le pays souffrent d’un manque de main-d’œuvre actuellement sur le plan local : « Dans le secteur sucrier, il y a la possibilité de mécaniser, mais certains obstacles financiers et logistiques freinent cela », a-t-il dit.
Le président de la MCAF, Kamlesh Seeam, a déclaré que cette fédération va célébrer en août prochain sa 75ᵉ année d’existence. Il a mis en exergue que les terrains ne pouvant être mécanisés seront occupés par des travailleurs étrangers pour la coupe 2025.