Nouvel vizyon

Stress hydrique. Qui peut également se dire pénurie d’eau, soit une situation dans laquelle la demande en eau dépasse les ressources en eau disponibles. Ces deux nouveaux mots viennent hélas s’ajouter à notre vocabulaire quotidien, sécheresse aiguë oblige. Comme si nous n’avions pas suffisamment de sources de stress « classiques » !
Les effets du changement climatique n’impactent évidemment pas que notre île. Dans le monde, tant dans la région que plus loin autour du globe, des effets nouveaux et inattendus affectent souvent très brutalement des vies humaines. Notre principal souci, pour l’heure, n’est pas uniquement que le volume d’eau dans nos réservoirs fond comme neige au soleil. Mais aussi et surtout que plus de 62% de l’eau qu’envoie la CWA vers les consommateurs se perd ! Bêtement. Parce que les tuyaux sont trop vieux et n’ont pas été remplacés, et que le système de fourniture est dépassé, usé. Double problème, donc. D’une part, la quantité d’eau qui baisse très rapidement. Et de l’autre, le peu qu’il y a n’arrive pas chez les usagers, puisqu’une forte quantité se perd.
Le problème ne date évidemment pas d’hier. Il dure même depuis plusieurs décennies et, forcément, sans une approche adéquate et ciblée, empire. Le désormais tristement célèbre réservoir de Cluny, construit et présenté avec faste en août 2023 par le gouvernement de Pravind Jugnauth, s’est finalement avéré un “total loss” ! Avec 25 fissures, cette structure qui nous a coûté Rs 74 millions, devra être… démolie, ni plus ni moins.
Au nouveau gouvernement donc d’élaborer et de développer des projets solides et efficaces. Patrick Assirvaden, de retour aux affaires au ministère qu’il occupait avant fin 2014, assure chez un confrère cette semaine qu’il ne fera surtout pas de promesses et qu’il s’est déjà attelé à la mise en place de projets pour les court, moyen et long termes.
Passé le cap des trois premiers mois, le gouvernement qui a marqué le 3e 60-0 de l’histoire de notre pays, se retrouve face à d’énormes problèmes sur quasiment tous les plans – économique, financier, criminalité, accidents de la route, drogues… Un immense chantier qui réclame une approche réfléchie, intégrée et avec, surtout, une vision pour un avenir immédiat et à long terme.
La semaine passée a vu la consécration de 49 de nos jeunes, avec la traditionnelle proclamation des lauréats du pays. Une constante dans la majorité des propos de cette nouvelle élite : le souhait que l’instruction classique fasse davantage de place à des activités que l’on appelle couramment “extra-curricular”, soit qui permettraient à nos jeunes, de manière générale, de développer aptitudes, talents et capacités autres qu’académiques.
Ici encore, la situation n’est pas nouvelle. Cela fait déjà plusieurs années que l’ensemble de notre jeunesse scolarisée réclame davantage d’accent sur leur développement humain. Et avec raison ! Les réformes successives apportées par Obeegadoo et Dookun-Luchoomun maintiennent la pression sur l’aspect académique. De plus, certains changements, comme mélanger filles et garçons, en pleine adolescence, a inévitablement chamboulé la donne. Des études devraient être menées justement sur tous ces aspects afin d’établir un relevé des données permettant d’aller de l’avant ou de rectifier le tir. La tenue annoncée des Assises de l’éducation devrait, on l’espère, permettre de trouver des pistes de réponses à ces problématiques.
Par ailleurs, les données se bousculent sur l’échiquier mondial, notamment avec les « caprices » de certains milliardaires qui tirent sur les cordons de la politique étrangère. Le duo Elon Musk/Donald Trump n’augure pas que de bonnes choses pour notre planète, et encore moins pour le continent africain ! Déjà, la suppression des enveloppes d’aides humanitaires a brutalement condamné des vies. Et ce duo ne semble pas près de s’arrêter… L’appréciation du dollar US, amplifiée depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, complique davantage la donne. Parallèlement, soutenu par son complice israélien Benjamin Netanyahou, Trump souffle le chaud et le froid, encore et toujours, menaçant de stopper le cessez-le-feu à Gaza.
Dans un tel climat d’embrasement imminent de la planète, flanqués de nos problématiques locales, avec une cherté de la vie qui vient ajouter la pression déjà latente, nos décideurs ont tout intérêt à explorer de nouvelles avenues et visions pour ce fameux “Bridge to the future” !

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Husna Ramjanally

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