Nouvelle Ambassade des États-Unis à Moka : Sécurité, durabilité et innovation à l’horizon 2026

La future ambassade et consulat des États-Unis à Maurice prend forme à Moka, à proximité du centre commercial de Bagatelle, le long de l’autoroute M1. Érigé sur un terrain acquis auprès du groupe ENL, qui abritait auparavant les bureaux de l’ambassade à Rogers House, Port-Louis, ce nouveau complexe diplomatique marque une étape majeure dans les relations américano-mauriciennes.

- Publicité -

Ces jours-ci, le chantier entre dans une phase cruciale, et pour l’occasion, l’ambassadeur des États-Unis, Henry Jardine, accompagné de son équipe, a convié la presse à une visite guidée exclusive. L’objectif : présenter l’avancement des travaux et dévoiler les priorités du projet, alliant sécurité renforcée, innovations technologiques et respect de l’environnement. Cette nouvelle infrastructure promet également un cadre de travail optimisé pour le personnel diplomatique et un accueil modernisé pour le public et les invités. Une immersion au cœur d’un projet d’envergure, symbole du renforcement de la présence diplomatique américaine à Maurice, que Week-End vous invite à partager.

Après un accueil chaleureux à l’entrée provisoire du site, les journalistes ont dû franchir les incontournables étapes de sécurité dernier cri — y compris la reconnaissance oculaire pour l’ambassadeur américain. Une fois ces formalités accomplies, Week-End a pu assister à une présentation détaillée du chantier, tout en dégustant un pain au chocolat ou un croissant, accompagnés d’une bouteille d’eau salvatrice.

Cette revue explicative, à la fois précise et instructive, a permis d’en apprendre davantage sur le quotidien du chantier, l’état d’avancement des travaux, le personnel mobilisé et les défis rencontrés sur l’un des plus grands projets de l’administration américaine à l’étranger.
Dans une salle climatisée du site, autour d’une table et face à un grand écran, Jeff Grace, directeur de projet du US State Department Overseas Buildings Operations, a présenté les grandes lignes du projet. Le futur complexe diplomatique s’étendra sur 48 000 mètres carrés et représente un investissement stratégique de $ 300 millions — environ Rs 14 milliards.

Sa livraison est prévue pour 2026, avec l’ambition de devenir un modèle en matière de sécurité, de durabilité et de technologies de pointe. Ce projet s’inscrit dans la vision exprimée en 2023 par Richard Verma, secrétaire d’État adjoint des États-Unis, lors du lancement officiel des travaux : « Le nouveau quartier général de l’ambassade des États-Unis est un symbole de notre engagement envers Maurice et de notre coopération dans cette région vitale. Ce projet marque un nouveau chapitre dans les relations américano-mauriciennes. »

Équipés de gilets fluorescents et de casques de protection, nous entamons la visite physique du site sous un soleil de plomb et une chaleur suffocante, atténuée par une bouteille d’eau en main, d’autres disposés sur notre cheminement pour survivre à cette chaleur humide et inconfortable à la fois.

Dès les premiers pas, nous faisons face à un mur imposant de plusieurs mètres de haut, avec un crépi spécifique, flanqué d’un maillage métallique surdimensionné, bien au-delà des normes d’une construction classique. Comme l’explique Brandon Blankinship, Project Manager de BL Harbert, le principal contracteur sur le site, ce mur sert de modèle aux ingénieurs et aux équipes en charge de la construction des bâtiments stratégiques et sensibles du futur complexe diplomatique.

En avançant plus loin, nous sommes invités à visiter l’intérieur des blocs bâtis pratiquement achevés, sortie de terre depuis mai 2023. Ceux-là abriteront les générateurs d’électricité qui seront alimentés par des cellules photovoltaïques qui occuperont les toits des bâtiments. Mais aussi des systèmes de traitement et filtration de l’eau qui sera stockée dans cette zone où transiteront aussi les ordures ménagères.

Au fil de notre cheminement qui prend fin sur des zones pas encore exploitées, les contours de la future ambassade, avec en toile de fonde la chaîne de Montagne de Moka et sur le côté de l’autoroute une partie du littoral ouest de l’île, et la mer, se dessine clairement comme devant être des sources de bien-être pour le personnel qui y travaillera, marquant une rupture totale avec l’ancienne représentation diplomatique.

Prévu pour être achevé d’ici 2026, le complexe diplomatique comprendra des bureaux, des salles de réunion, des entrepôts et des installations de services publics, conçus pour répondre aux plus hauts standards de sécurité. Un impératif majeur, dans un monde où l’incertitude géopolitique impose de nouvelles exigences en matière de protection des missions diplomatiques.

Mais la sécurité n’est pas le seul enjeu de cette nouvelle infrastructure. Fidèle à la politique des États-Unis en matière de développement durable, la future ambassade est conçue pour réduire son impact environnemental. Elle vise, dans ce contexte, une certification LEED® Silver, référence mondiale en matière de construction écologique. L’édifice intégrera des panneaux photovoltaïques, ainsi qu’un système de gestion des eaux pluviales afin d’optimiser la consommation de ressources naturelles.

Les architectes ont privilégié des matériaux locaux, tels que le calcaire blanc et le basalte, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée au transport. Le projet prévoit une végétation indigène, contribuant à la biodiversité locale, ainsi que des jardins en terrasses, agrémentés de fontaines et de jeux d’eau. « Nous avons conçu ce complexe pour qu’il soit non seulement moderne, mais aussi respectueux de l’environnement et capable de fonctionner de manière autonome sur le long terme », a souligné Henry Jardine.

Nos guides de luxe, Jeff Grace et Brandon Blankinship qui font preuve d’une connaissance précise du site et de l’ambition qu’il représente, répondent aussi sans langue de bois aux questions des journalistes. Celle relative au personnel, souvent embarrassante, pour d’autres compagnies étrangères sur l’île, ne semble pas l’être pour nous hôtes. Qui répondent sans ambages qu’il ya environ 450 personnes à leur service avec une grande majorité de deux tiers d’Indiens, d’Africains de plusieurs origines et quelques Mauriciens qui sont rares sur le marché. Tout est pourtant fait selon les normes des lois mauriciennes du travail.

La visite s’est terminée dans un grand espace fermé réservé au personnel. Là on y a trouvé un espace de réunion et de travail, un espace cuisine, un autre réservé aux photos des familles et enfin un dernier dédié à la formation du personnel doté des derniers outils technologiques. Sans compter des dortoirs en dehors du site de construction et des excursions à travers l’île ou à la mer. On a eu droit à l’anecdote « à l’effet que certains travailleurs étrangers, africains, surtout qui vivent sur le continent, y ont découvert la mer et surtout le goût salé de son eau ». Avant la photo de groupe de cette journée particulière mais si enrichissante.

Interrogé à la sortie du site, l’ambassadeur Henry Jardine s’est montré satisfait de l’avancement des travaux : « Comme vous avez eu la chance de le voir, nous avons environ 400 personnes sur place. Elles ont travaillé sur un certain nombre d’installations, y compris le nouvel édifice de la chancellerie, les entrepôts et les installations de services publics. B eaucoup de progrès ont donc été réalisés », a-t-il déclaré.

L’un des objectifs clés de ce projet est d’offrir une plateforme moderne et ultra-sécurisée, capable de soutenir les activités diplomatiques des États-Unis à Maurice tout en répondant aux normes de sécurité les plus strictes. « La sécurité est un aspect essentiel de ce projet. Ce site répondra aux plus hauts standards de protection, tout en offrant un environnement propice à la diplomatie », a souligné Jeff Grace.

L’achèvement de cette ambassade nouvelle génération, prévu pour fin 2026, marquera un tournant historique dans les relations entre les États-Unis et Maurice. « Nous sommes très enthousiastes, car nous savons que cette installation permettra aux États-Unis de continuer à être présents à Maurice jusqu’à la fin du 21ᵉ siècle », a conclu Henry Jardine. Une visite riche en enseignements, marquée par une transparence affirmée de l’ambassadeur américain et ses collègues… même s’il a su éluder avec tact certaines questions sensibles, comme celle sur la position des États-Unis du Président Donald Trump sur le dossier des Chagos, promettant d’y répondre en temps et en lieu appropriés ! Sur ce, nous avons pris congé.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -