Le dernier délire de Donald Trump

Le Trump nouveau est arrivé et il est pire que la première version, qui n’était pas mal dans la contradiction, les mensonges répétés et les déclarations tonitruantes. Il a commencé très fort le Donald en annonçant son intention présidentielle de reprendre une pratique que l’on croyait révolue depuis les années cinquante du siècle dernier : l’annexion des territoires étrangers. C’est ainsi qu’entre deux signatures de décrets, il a annoncé son intention de « reprendre » le Canal de Panama, où passent trop de navires chinois, selon lui. Puis, dans la foulée de ce grand délire, il a déclaré vouloir rebaptiser le Golfe du Mexique Golfe des États-Unis, tout simplement parce que ça sonne bien à son oreille. En ce qui concerne le Mexique, il a décidé, pour arrêter la vague de migrants venant d’Amérique du Sud, d’augmenter les droits de douane de 40%. Plus au nord, il s’est dit que le Canada, État fédéral indépendant sans doute aussi grand que les États-Unis avec ses plus de 41 millions d’habitants, serait bien sous domination américaine et pourrait en devenir le 51e État. Pour commencer ce cette annexion, Trump a commencé par augmenter les droits de douane sur les produits canadiens. Et puis, son appétit d’annexion n’étant pas saturé, il a jeté son dévolu sur le Groenland, la plus grande île du monde, appartenant au Danemark, qu’il lorgnait déjà lors de son premier mandat à la Maison Blanche.
On pensait que ce délire expansionniste n’allait durer, comme d’autres déclarations fracassantes de Trump, que quelques jours. La suspension des augmentations de droits de douane entre les USA et le Canada et le Mexique allait d’ailleurs en ce sens. Mais c’était mal connaître Donald Trump, puisqu’il est revenu sur le devant de la scène internationale, qu’il occupe comme un territoire qu’il aurait colonisé, avec un autre projet expansionniste. Cette fois, il quitte le continent américain pour le Moyen-Orient et profite d’un passage du Premier ministre israélien à la Maison Blanche pour lâcher une nouvelle décision ahurissante. Il annonce que les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza pour y développer des projets immobiliers qui vont transformer le champ de ruines en « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». L’homme d’affaire-président dit qu’il a des amis américains qui vont investir dans le projet et nettoyer la bande de Gaza avant de la développer. Nettoyer Gaza ça veut dire enlever ces tonnes de ruines provoquées par les canons israéliens armés par les États-Unis qui, après avoir aidé à détruire, va reconstruire en faisant, évidemment, des profits avec la bénédiction israélienne. Et les plus de deux millions de Gazaouis, qu’est-ce qu’on est fait ? Mais on les envoie ailleurs en Égypte et en Jordanie. Le fait que ces pays refusent son ordre n’inquiète pas le président-déménageur. Il sait qu’il tient et l’Égypte et la Jordanie par les cordons de la bourse de l’aide américaine. Il va sans dire que Trump est soutenu par la droite israélienne qui vient de déclarer qu’Israël est disposé à financer le voyage « par air, par mer et par terre » de Gazaouis qui voudraient quitter le territoire. Un porte-parole a jouté que si l‘Égypte et la Jordanie refusent d’accueillir les Gazaouis, les pays qui soutiennent la Palestine et la solution aux deux États devraient ouvrir toutes grandes leurs portes aux Gazaouis.
Le plus sidérant dans cette affaire est la mollesse ou l’absence de réaction des dirigeants de pays qui se proclament les grands les défenseurs de la démocratie face à cette déclaration d’annexion d’un territoire étranger par le président américain. Et si cette tentative d’annexion verbale suscitait une réaction des Gazaouis et de tous ceux que les déclarations du président américain révoltent ? Ashok Subron a raison de dire dans l’interview ci-contre que « nous sommes en train de vivre un moment dangereux dans l’histoire de l’humanité où tout peut arriver. Même une guerre mondiale ou un conflit nucléaire. » Surtout avec Donald Trump et ses délires à la Maison Blanche !
Jean-Claude Antoine

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