Échiquier politique : Guerre des déclarations des dépenses électorales

Avec les dépositions du MSM contre des élus de l’Alliance du Changement, la police dépoussière les Kistnen Papers de sinistre mémoire de novembre 2019

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Depuis la fin de la semaine dernière, c’est la guerre des Electoral Expenses Returns des candidats au scrutin du 10 novembre 2024. À ce stade, pas moins de sept Sitting Members de l’Assemblée, dont six de la majorité, se retrouvent en infraction par rapport aux dispositions de la Representation of the People Act en ce qui concerne la déclaration des dépenses encourues pendant la dernière campagne. En riposte à la campagne de l’opposition, principalement Spearheaded du QG du Sun Trust, mention est faite que des candidats battus, notamment l’ancien ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, et son colistier Shyam Khemloliva de Belle-Rose/Quatre-Bornes (No 18) affichent des factures au-delà de la limite autorisée des Rs 150 000, soit Rs 220 000 chacun, alors que l’ancienne ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewe-Daureeawoo, candidate à Stanley/Rose-Hill (No 19) est à hauteur de Rs 189 200. En parallèle, des indications recueillies auprès des sources bien informées en ce début de semaine avancent que le dossier des Kistnen Paers de sinistre mémoire de la campagne de novembre 2019 pourrait être dépoussiéré dans le cadre d’une opération Somey Kase.

Comme déjà indiqué, des candidats battus ou des électeurs proches du Mouvement Socialiste Militant (MSM) aux dernières élections, notamment dans les circonscriptions de Piton/Rivière-du-Rempart (No 7), de Mahébourg/Plaine-Magnien (No 12), de Savanne/Rivière-Noire (No 14) et de Curepipe/Midlands (No 17) se sont tournés vers la police pour réclamer une enquête après la publication des chiffres de dépenses électorales où certains élus de l’Alliance du Changement auraient dépassé la limite de Rs 150 000. À hier après-midi, aucune indication en ce qui concerne le cas de l’élue de l’Organisation du Peuple de Rodrigues, Roxana Collet.

Du côté du QG du MSM au Sun Trust, le mood déclaré est de déclencher le mécanisme de contestation des élections dans les circonscriptions susmentionnées sur la base des affidavits soumis à la Commission électorale à la date limite du 23 décembre de l’année dernière. Les dépositions consignées dans les différents postes de police durant le week-end ne constituent qu’une première étape avec un Panel de conseils légaux, bénéficiant de l’avis d’anciens membres de l’Electoral Supervisory Commission, se penchant déjà les prochaines options sur le plan légal.

Quant aux plaintes déposées ce week-end contre des élus du gouvernement de l’Alliance du Changement, Le-Mauricien a appris de certaines sources que la police ne compte pas convoquer des protagonistes dénoncés dans l’immédiat pour des confrontations avec les documents soumis à la Commission électorale pour des éclaircissements.

Les parlementaires de la majorité gouvernementale concernés s’apprêtent en ce début de semaine à entamer des démarches légales concernant les dépenses qu’ils ont déclarées, avec des amendements et explications nécessaires. Ce qui explique la position de la police, d’autant plus que des membres de l’ancien GM pourraient saisir la Cour suprême des contestations électorales dans la conjoncture.

Alors que des bruits courent à l’effet que le MSM  pourrait aussi entamer une bataille légale en vue d’invalider les élections de trois ministres, une Junior Minister et deux députés, parallèlement, le Central CID dépoussière les Kistnen Papers, portant sur les allégations des dépenses électorales pour le scrutin de novembre 2019 et qui cible le leader du MSM et ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, l’ancienne vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun et l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, élus dans la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (No 8).

Cette enquête, sous l’ancien régime, était au point mort et n’aurait pas connu de développements au cours de ces quatre dernières années. Une nouvelle équipe de limiers du Central CID sera appelée à étudier les dessous des éléments versés dans ce dossier à charge, notamment des documents et autres Vouchers, catalogués par l’ex-chef agent du MSM au No 8 (Quartier Militaire/Moka), Soopramanien (Kaya) Kistnen, assassiné en octobre 2020.

C’est Ashok Subron, membre de Rezistans ek Alternativ (ReA) et aujourd’hui ministre de l’Intégration sociale, qui avait déposé les Kistnen Papers au Central CID en janvier 2021. Le dossier avait été référé à la Major Crime Investigation Team (MCIT), qui se serait limité à savoir où Ashok Subron avait eu ce carnet de dépenses et qui le lui avait remis. D’après les renseignements disponibles, les reçus et autres paiements effectués, figurant dans les Kistnen Papers, n’auraient pas fait l’objet d’une enquête approfondie.

Ainsi, c’est une équipe du CCID qui s’attellera à cette tâche bientôt et elle contactera les prestataires figurant sur des reçus pour déterminer leur authenticité ou non. Cependant, l’enregistrement des Statements devrait se faire que vers la mi-février ou même après. Entre-temps, les Casernes centrales récusent la thèse d’Anket Somey Kase du fait que l’enquête sur les Kistnen Papers est relancée à cause de la récente démarche de certains membres du MSM au sujet des dépenses électorales ce week-end . « Les Kistnen Papers sont une enquête Long Overdue. Il y a beaucoup de dossiers que nous ne pouvons laisser traîner. Il faut les compléter le plus rapidement possible et les envoyer au bureau du Directeur des Poursuites publiques (DPP) qui décidera de la marche à suivre », fait-on comprendre en guise de justification.

Encore des rebondissements à prévoir…

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