André Sunassee, prêtre responsable du pèlerinage au caveau du père Laval, veut présenter ce dernier comme l’apôtre d’espérance. D’autant que le thème de l’année jubilaire, cette année, est « Avec le Père Laval, soyons les pèlerins d’espérance. »
Lorsque le père Laval a débarqué à Maurice, selon André Sunassee, il a vu une population d’apprentis esclaves qui vivaient dans l’extrême pauvreté aussi bien matérielle que spirituelle. Dans une lettre adressée à M. Galais du séminaire de Saint-Sulpice le 22 février 1842, il écrit ceci : « Nous voici donc rendus dans cette pauvre île Maurice, dans cette portion de la vigne du Seigneur qui nous est échue en partage. Il m’est impossible de vous dire en quel état pitoyable est cette pauvre colonie. C’est un désordre et une corruption incroyable. C’est un mélange de chrétiens qui n’en ont que le nom, et d’idolâtres de toutes nations. »
En fait, dira le père André Sunassee, personne ne s’occupait des pauvres. Les ecclésiastiques de l’époque ne s’occupaient pas du tout des esclaves. Mais le père Laval croyait et avait foi en eux. Il était convaincu que ces personnes pouvaient sortir de leur ignorance et il croyait en leur potentiel. « Il travaillait parfois jusqu’à 22h afin de former ces apprentis. Ces derniers deviendront des auxiliaires laïcs, des conseillers, etc. Ils deviendront de vrais missionnaires et répandront la bonne nouvelle de l’Évangile à travers le pays à travers la formation. Il a publié dans un premier temps une grande catéchèse. Toutefois, il s’est rendu compte que ce texte pas adapté pour les apprentis. Il a, par conséquent, appris à parler le créole pratiqué à l’époque et a écrit un cours de catéchèse en créole. »
Le père Laval, dira André Sunassee, accordait une grande importance aux prisonniers et se rendait matin et soir pour les accompagner. Il a lui-même dit qu’il travaillait pour que ces prisonniers, indépendamment de leurs religions, deviennent de bons pères et de bonnes mères de famille. Et il les préparait pour une nouvelle vie à leur sortie des prisons. « Il se rendait matin et soir dans la vieille prison à côté de la municipalité de Port-Louis pour les rencontrer et prier avec eux. Il accompagnait les prisonniers chrétiens et non chrétiens jusqu’à l’échafaud. C’est pourquoi mon rêve est d’arriver à placer un buste du père Laval dans cette vieille prison. »
Le père Laval n’était pas seulement un libérateur à l’époque des apprentis, mais aujourd’hui encore, le père Laval est « un libérateur non seulement pour les malades qui cherchent la guérison, mais également pour les opprimés, ceux qui sont tourmentés par leurs problèmes dans leurs familles ou leur travail. Ils viennent chercher la paix ».
Et André Sunassee d’ajouter : « Aujourd’hui, tout le monde, riches et pauvres de toutes les communautés, religions et classes sociales, vient se retrouver au caveau du père Laval comme un témoin d’espérance. Ils croient dans l’intercession du Père Laval. »